Page 12 - EM32_book

Version HTML de base

(10)
EM
n°32 juillet/août/septembre 2010
C
dossier
hez la femme adulte, le pH* de la cavité vaginale est d’en-
viron 4,5. Cette acidité est maintenue par la flore micro-
bienne normale du vagin, et permet de conserver un équi-
libre physiologique dans cette partie des voies génitales
de la femme. Cet équilibre repose sur un
écosystème fragile, constitué principalement par une
abondante flore microbienne qui se développe en milieu
acide. Ces germes protecteurs sont des lactobacilles dits
de Döderlein. Grâce à leur propriété d’adhésion, ils
forment un biofilm protecteur s’opposant à l’entrée et à la
multiplication d’agents infectieux. Cette flore est sous la
dépense d’hormones secrétées par la femme : les estro-
gènes. C’est pourquoi, chez la petite fille, avant la
puberté, les lactobacilles n’ont pas encore colonisé
le vagin, et chez la femme ménopausée, où la sécrétion
d’estrogènes se tarit, cette flore s’appauvrit et le pH
remonte et devient proche de la neutralité.
L’acidité de la cavité vaginale permet de limiter la crois-
sance microbienne, excepté pour les lactobacilles. Il faut
toutefois noter que le maintien de l’acidité vaginale
n’est pas le seul mécanisme de protection vis-à-vis des
infections. Des études récentes ont montré que, plus que
l’acidification du milieu, ce sont la sécrétion de peroxyde
d’hydrogène (communément appelé eau oxygénée) par les
lactobacilles et la compétition qui les oppose
aux germes pathogènes pour se fixer sur les cellules vagi-
nales, qui protègent la cavité vaginale des
infections. Toute rupture de l’équilibre entre la flore
de Döderlein et la flore pathogène est donc à l’origine
d’infections génitales basses.
En cas de non-respect de la flore et du pH, les risques
encourus sont la survenue de mycoses, vaginoses,
cystites, sécheresse vaginale ou dermatoses au niveau
de la vulve. Il est donc primordial de respecter la flore
locale du vagin en utilisant un produit qui respecte le film
naturel et protecteur qui tapisse la paroi vaginale, ainsi
que le pH physiologique.
Les mycoses vaginales
Pathologies fréquentes, bénignes en soi et relativement
faciles à traiter, les mycoses vaginales n’en restent pas
moins source de gêne et de douleurs pour la plupart des
femmes. Elles sont le plus souvent dues à des champignons,
plus précisément à des levures microscopiques du genre
Candida dont l’espèce albicans est responsable des manifes-
tations pathologiques dans 80 à 85 % des cas.
Elle apparaît sous l’influence de facteurs favorisants divers
et variés : le climat hormonal (estrogène et progestérone) :
période du cycle, grossesse, certains traitements hormonaux
trop dosés (pilule, traitement hormonal substitutif), la prise
d’antibiotiques (certains limitent les défenses au niveau
vaginal, d’autres favorisent le développement des levures),
les médicaments diminuant les défenses immunitaires
(immunosuppresseurs, cortisone, certains anti-inflamma-
toires...), le diabète, les pathologies thyroïdiennes,
les infection au VIH...
Une mycose associe en général plusieurs symptômes dont
le plus mal vécu est un prurit intense, permanent, réveillant
la patiente et rendant les rapports sexuels insupportables.
L’été,
à
gynécologiques
haut
risque
Par le Docteur Rémy Clément
Pathologies
une saison
Les infections vaginales bénignes sont fréquentes toute l’année et toujours
inconfortables pour la femme. Mycoses et vaginoses bactériennes connaissent
un pic de fréquence au moment des vacances d’été, avec la fréquentation des
plages.A côté d’elles, les MST (ou IST) sont également en recrudescence.
© gilles lougassi - fotolia.com