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n°32 juillet/août/septembre 2010
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Ces démangeaisons très intenses touchent les petites lèvres,
les grandes lèvres et la vulve. Au niveau de la vulve
apparaissent également des symptômes inflammatoires :
rougeurs, petits boutons et parfois même de petites
coupures. S’y associent des leucorrhées inhabituelles (pertes
blanches) et parfois des brûlures en fin de miction.
Un traitement local, ovule et crème ou émulsion pour le
prurit vulvaire, suffit, accompagné d’un produit lavant
adapté. Tout doit rentrer dans l’ordre dans les 72 heures.
Si ce n’est pas le cas, un prélèvement vaginal est effectué
pour vérifier qu’il n’y a pas une autre infection et/ou une
autre levure en cause.
Au niveau de l’hygiène intime, pour calmer les démangeai-
sons, il est conseillé d’utiliser un produit lavant adapté
antiprurigineux tel Gyn-Hydralin, Saforelle, Saugella
au thym…
La vaginose
bactérienne
Il s’agit d’une des affections vaginales les plus répandues
chez les femmes en âge de procréer, au point de
représenter dans des nombreuses statistiques un tiers
environ des cas de vulvo-vaginites. Dans cette infection
bactérienne, il y a un bouleversement important en
termes quantitatifs des espèces microbiennes habituelle-
ment présentes dans le vagin. Les lactobacilles sont
fortement réduits ou absents. Par contre, prédominent à
des concentrations 1000 à 10 000 fois supérieures à la
normale des micro-organismes responsables de troubles
féminins très désagréables. En effet, ceux-ci se manifes-
tent par des pertes vaginales malodorantes (odeur de
poisson pourri). Les femmes parlent en général de
l’intensification de la mauvaise odeur après les rapports
sexuels et pendant les règles. Au banc des accusés :
un germe dénommé « gardnerella vaginalis ».
Le traitement est extrêmement simple et se présente
sous la forme d’ovules ou de comprimés qui font
disparaître l’infection en l’espace de quelques jours. Le
traitement du partenaire peut se faire en cas de récidives
fréquentes, car il n’est pas exclu qu’il ait quelques germes
dans son urètre.
Des récidives
fréquentes
Les choses se compliquent lorsque ces deux infections,
mycose et vaginose, coexistent en même temps car le
traitement de l’une n’est pas efficace contre l’autre.
Il faut donc un double traitement pendant une dizaine
de jours.
La mycose a aussi l’inconvénient d’être souvent chro-
nique, ce qui déstabilise les femmes et les couples, car
cette affection rend les rapports douloureux. La situation
est encore pire lorsque la mycose est silencieuse, sans
symptôme, car elle se réveille précisément à l’occasion
des rapports sexuels. C’est ainsi que les hommes sont
accusés d’avoir transmis la mycose - ce qui est le plus
souvent faux, parce que lorsqu’un homme est atteint de
mycose, cela se voit très clairement. Des boutons rouges
apparaissent sur la verge et la survenue d’une inflamma-
tion se traduit par des plaies et coupures. De tels
symptômes ne peuvent donc pas passer inaperçus.
Quoi qu’il en soit, ces infections fréquentes ne sont
pas graves, à l’inverse des MST (herpès, gonocoques,
chlamydia…) qui peuvent être à l’origine de stérilité.
Les maladies
sexuellement
transmissibles de
sinistre réputation
A côté du VIH, de nombreux autres germes échangés
au cours des contacts intimes peuvent avoir des consé-
quences sévères, notamment au plan de la fécondité.
En outre, il convient de souligner qu’en dépit des progrès
diagnostiques et thérapeutiques réalisés au cours de ces
dernières années, l’incidence des MST tend à augmenter.
Il faut au moins les connaître de nom : herpès, syphilis,
infection à gonocoque (bien plus sournoise chez la femme
que chez l’homme qui se plaint de « chaude pisse ») ;
infection à chlamydia trachomatis dont la gravité réside
dans le risque de survenue d’une salpingite (inflammation
des trompes utérines), cause de stérilité tubaire et de
grossesse extra-utérine ; infections à papillomavirus pour
lesquels il est démontré que certains de ces virus sont
potentiellement oncogènes et favorisent la survenue d’un
cancer du col utérin chez la femme et contre lesquels un
vaccin est efficace ; infection parasitaire à trichomonas
vaginalis, également une cause fréquente de vulvo-vaginite.
• Eviter les produits décapants ou irritants (le savon,
dont le pH est alcalin peut favoriser la survenue
d’irritations).
• Eviter les toilettes trop fréquentes et sans nécessité,
pouvant altérer les mécanismes naturels de défense
contre les infections)
• Préférer la douche au bain
• Eviter les douches vaginales qui favorisent un
déséquilibre de la flore vaginale
• Se laver de préférence à main nue plutôt qu’avec un
gant de toilette et toujours d’avant en arrière (afin
d’éviter une éventuelle contamination fécale)
• Bien se sécher après la toilette.
• Au niveau vestimentaire, éviter la lingerie synthé-
tique, les pantalons moulants mais aussi les
protège-slips, tampons et serviettes hygiéniques qui
sont des facteurs aggravants pouvant favoriser des
infections bactériennes.
* Le pH (potentiel d’hydrogène) est une unité qui mesure l’acidité ou
l’alcalinité d’une solution ou d’un milieu.
Quelques conseils
utiles