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n°32 juillet/août/septembre 2010
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parents-enfants
Votre « ado » est irascible ? Vos relations ressemblent à une dispute permanente ? Comme de
nombreux parents, vous êtes démunis face à votre « petit » qui se prend pour un grand.
Au lieu de baisser les bras en attendant que la crise se passe, découvrez toutes les clés pour
pouvoir réagir à bon escient.
Léo vient d’avoir 15 ans, a grandi de 15 cm en un an et com-
mence à se raser… Votre petit garçon est devenu un homme
physiquement. En même temps, il a changé de comportement.
Il devient très secret et il faut le questionner pour entendre le
son de sa voix à la maison. Le problème ? Ses réponses sont
monosyllabiques (« ouê », « bof », « hein »…). Ce qui
l’intéresse ? Ses potes. Vous êtes devenu ringard à ses yeux.
Il va falloir l’accepter… Pour autant, la crise d’adolescence ne
doit pas être vécue comme un blâme par les parents. Cette
période transitoire ne doit pas mettre fin au dialogue entre
générations. D’où l’importance de bien la comprendre.
Est-ce un passage obligé ?
Si l’adolescence est incontournable, et débute au moment de la
puberté, elle n’est pas vécue de manière identique par tous.
Néanmoins, les transformations du corps sont synonymes de
rupture avec l’enfance rassurante. L’adolescent va devoir appri-
voiser sa nouvelle image et affirmer une identité qui lui est
propre. Cette évolution vers l’âge adulte ne se fait jamais sans
encombres. La « crise » n’a rien d’anormal. Mais elle se montre
plus ou mois marquée et plus ou moins longue selon les cas.
Il va falloir que le jeune s’émancipe en marquant une rupture
avec ses parents. Cette émancipation peut prendre des allures
de revendications et d’attitude rebelle. A l’inverse, le jeune
peut avoir des difficultés à sortir de sa chrysalide, se renfer-
mant dans son monde.
Que faire pour limiter les conflits parents-
enfants ?
Il n’y a pas de solution toute prête ni de méthode miracle. Seul
moyen d’ « arrondir les angles » : prendre du recul et analyser la
situation avant de s’emporter contre son « ado ». A prendre en
compte : quelle que soit leur réaction, les parents seront tou-
jours critiqués. Quelques principes d’éducation sont à respecter :
éviter l’attitude « copain-copain » qui ne permet pas l’individua-
lisation du jeune. Attention aussi à l’indifférence qui est vécue
comme un abandon. Alors qu’une attitude autoritaire est perçue
comme une punition. Les parents d’ados sont donc amenés à
jouer les acrobates dans leurs relations avec leurs enfants !
Néanmoins, ils doivent toujours faire attention à garder leur
rôle de parents, attentifs, en étant ni trop permissifs ni trop
répressifs. Mine de rien, les ados ont besoin d’un cadre et de
règles pour grandir sereinement.
Comment faire la différence entre la « crise »
et le mal-être profond ?
Un ado qui s’isole durant des jours, qui refuse de communi-
quer et dont les résultats scolaires chutent doit inquiéter. Et
ce, à partir du moment où ce comportement s’inscrit dans la
durée. La dépression de l’adolescent n’est pas toujours facile
à repérer, mais dans tous les cas le malaise se prolonge,
contrairement à la déprime qui est passagère. Parfois, le
mal-être peut prendre le tournant de l’anorexie ou de la
boulimie… Si vous soupçonnez que votre ado part à la
dérive, n’essayez surtout pas de régler seul la situation.
Faites-vous aider par un psychologue ou un psychiatre qui
saura si besoin vous orienter vers une structure adaptée.
D
PRÉVENIR LES CONDUITES À RISQUES
Les ados sont à la recherche de sensations fortes.Objectif : se
faire peur pour connaître ses limites. Le problème ? Certains
jeunes vont jusqu’à se mettre en danger, le plus souvent pour
cacher leur malaise, et tombent dans le piège de l’alcool et de
la drogue. Plus que jamais, les parents doivent alerter leurs
enfants des risques concernant tout type d’addiction. Et ce,
bien avant la période de l’adolescence.
Par Florence Liseux, Docteur en Pharmacie
comprendre
Mieux
la
crise
d’adolescence
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