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n°32 juillet/août/septembre 2010
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Un peu d’histoire…
D’origine méditerranéenne, l’artichaut était déjà connu par les
romains et les grecs. C’est en réalité le bouton floral d’une
plante de la famille des cardons. Son nom vient de l’italien
« carciofo », lui même dérivant de
l’arabe « al-harsufa ». L’aliment ne
fut introduit en France qu’au XVI
ème
siècle par Catherine de Médicis qui
en était très friande. Louis XIV en
raffolait également ! Son « cœur »,
utilisé en cuisine, ne manque pas
d’atouts pour nos intestins, alors
que ses feuilles sont recherchées en
phytothérapie pour la santé du foie.
Au cœur de la feuille
On trouve une vingtaine de composés
dans la feuille, mais seuls deux types
de constituants sont responsables de
son activité . A savoir les acides-
alcools (acide malique ; acide
gycolique…) et les esters d’acides-
phénols (cynarine). Que de noms
barbares ! N’empêche, ces substances sont les alliées de notre
digestion. Et pour cause : elles confèrent à l’artichaut des pro-
priétés cholagogue (sécrétion de la bile) et cholérétique
(excrétion de la bile).
Un légume en actions
- Finies les lourdeurs digestives : l’extrait d’artichaut agit sur
le « nœud à l’estomac » et limite les nausées.
- Adieu le syndrome du « foie paresseux » : l’artichaut est,
ni plus ni moins, l’ange gardien de
notre foie. Il le protège contre les
toxines (alcool).
- Un bon point pour le transit : en
stimulant la sécrétion de bile, la
cynarine active les mouvements
intestinaux.
- Une arme préventive contre les
maladies dégénératives : grâce à son
pool d’antioxydants, l’artichaut parti-
cipe à la protection contre la maladie
d’Alzheimer, de Parkinson…
- Un antidote à la paresse intestinale :
parfaitement équilibré en fibres
solubles et insolubles, il stimule le
transit en douceur.
Le fond a du bon
En mangeant des artichauts, on
protège son organisme des radicaux libres, connus pour
accélérer le vieillissement naturel. En effet, l’artichaut est
bourré d’antioxydants (composés phénoliques, anthocyanes,
silymarine…). Le cœur du légume nous apporte aussi des
fibres, et pas qu’un peu : 4,7 g en moyenne dans un artichaut,
soit 20% de la dose journalière recommandée.
phytothérapie
Par Laure Mendel, Docteur en Pharmacie
artichaut
D
EN PRATIQUE
Au menu :
L’idéal est de profiter de la saison des artichauts pour en
faire une cure tout l’été (au moins deux fois par semaine).
N’hésitez pas à varier les plaisirs ! L’artichaut est parfait à la
vinaigrette, mais les fonds font aussi merveille en accompa-
gnement des poissons ou dans une salade composée.
En traitement :
Les feuilles d’artichaut peuvent être utilisées en infusion
(20g par litre pendant 15 minutes) mais attention, la bois-
son obtenue est très amère. Et il faut en consommer
jusuq’à 1 litre par jour pour obtenir une réelle efficacité !
Mieux vaut opter pour la solution compléments alimen-
taires en gélules, à prendre en cure de 15 jours à 1 mois.
D
UN AIDE MINCEUR…
L’artichaut renferme de l’inuline, une fibre particulière de la
classe des fructanes, qui n’est autre qu’un prébiotique.
L’intérêt ? Les prébiotiques sont des sucres qui nourrissent les
bonnes bactéries de notre flore intestinale.Du coup, elles
jouent efficacement leur rôle de défense contre les mauvais
germes et contre les allergies. Egalement, elles “boostent”
notre système immunitaire.Mieux, l’inuline agirait comme
régulateur du taux de lipides dans le sang. Et ce n’est pas
tout ! De récentes études ont montré qu’en augmentant la
ration alimentaire de fructanes, on réduit à la fois la masse
grasse et le poids.Cerise sur le gateau, la fermentation des
fructanes dans le colon produit une substance coupe-faim.
L’
Digestion
top
au
Vous aimez les artichauts ? Surtout ne vous en privez pas ! Ces légumes d’été, beaux et bons
à la fois, cachent dans leurs feuilles et en leur cœur une mine de bienfaits.A découvrir sans
plus tarder…
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