Version HTML de base
EM
n°34 Mars/Avril 2011
(15)
parents-enfants
Nos petits ne sont pas des anges ! Vous l’avez remarqué, ils sont préoccupés très tôt par leur
« zizi ». Quitte à mettre leurs parents dans l’embarras…Toutes les clés pour bien réagir et les
aider à passer sainement le cap de la maturation sexuelle.
Dès leur première année, les bébés ont une sexualité qui se déve-
loppe selon des étapes bien précises (voir encadré). Aux parents
de bien les respecter tout en dosant savamment la tolérance et
les interdits. Une position délicate ! On vous aide à adapter votre
discours et votre comportement face à des situations parfois
gênantes.
La toilette d’un petit garçon pouvant provo-
quer une érection, faut-il éviter certains gestes ?
Il faut savoir que la plupart des érections chez un bébé sont
des érections réflexes. Quand vous passez une éponge sur son
sexe, il réagit. C’est normal. Néanmoins, il y a certaines limites
à ne pas dépasser. Pas question d’embrasser votre fils sur le
zizi, par exemple. Vous risqueriez alors de stimuler sa sexualité
à mauvais escient.
Votre fils de 2 ans n’arrête pas de se montrer
nu en public.Que faire ?
Ce comportement est fréquent à partir de 2 ans, mais il disparaît
vers 5 ans, avec l’apparition de la pudeur. Pour votre fils, c’est un
jeu qui, de plus, fait souvent rire les adultes... N’en faites surtout
pas un drame. Envoyez-le simplement se rhabiller dans sa
chambre. Sans le disputer mais en vous montrant très ferme.
A 3 ans,Victor se « touche » régulièrement en
regardant la télévision. Faut-il le gronder ?
Absolument pas ! Encore une fois, ces gestes font partie du
développement normal de sa sexualité. Ne le perturber pas avec
des réflexions brutales du type « Arrête tes cochonneries tout
de suite ! », ce qui peut induire un sentiment de honte.
Dites plutôt : « Tu peux faire ces choses, mais dans ta chambre
quand les autres ne te regardent pas. »
Elise, 5 ans, a tendance à se frotter contre son
papa quand elle est sur ses genoux.
Est-ce normal ?
Entre 4 et 6 ans, les enfants passent par la « période œdi-
pienne ». En d’autres termes, ils sont attirés par leur parent de
sexe opposé. Mais pas question pour autant de tout tolérer !
Votre fille se frotte contre son papa ? A lui de bien rappeler les
limites : « Arrête de t’étaler sur mes genoux, tu es trop grande
pour ça. » De même si votre petit caresse vos seins . Placez
les bornes : « Tu n’as plus l’âge de téter ! Et mon corps ne
t’appartient pas tu sais.»
Valentine et son cousinAntoine, tous
deux âgés de 6 ans, adorent jouer au docteur
ensemble. Faut-il les surveiller ?
Pas nécessairement si les petits s’amusent vraiment bien.
Pour les enfants, regarder le sexe de l’autre est tout à fait natu-
rel. Mais il est important de leur parler du respect du corps
de l’autre. Et vous devez intervenir si vous avez le sentiment
que l’un des enfants oblige l’autre à faire quelque chose dont
il n’a pas envie.
Par Florence Liseux, Docteur en Pharmacie
La
chez
sexualité
l’enfant
© Miroslava Arnaudova - Fotolia.com
D
ETAPE PAR ÉTAPE
Selon le psychanaliste Freud, la sexualité de l’enfant se décom-
pose en 5 étapes :
1. Le stade oral : première année
Le bébé découvre les premiers plaisirs pendant la tétée. Pour
retrouver les mêmes sensations, il suce alors son pouce, sa
tétine, etc.
2. Le stade anal : de 1 à 3 ans
C’est le stade « pipi-caca » au moment où l’enfant devient
« propre », c’est à dire vers 2 ans. Il découvre le contrôle de ses
sphincters et, en même temps le plaisir de faire pipi et caca.
3. Le stade phallique : de 3 à 5 ans
Après sa troisième année, l’enfant s’aperçoit qu’il existe une
différence entre les garçons qui ont un zizi et les filles qui n’en
ont pas. Et seul le sexe mâle compte aux yeux de l’enfant.
4. Le stade oedipien : de 4 à 6 ans
La petite fille devient amoureuse de son père. Inconsciemment,
elle désire le zizi qu’elle n’a pas.Quant au garçon, il se
rapproche de sa maman.
5. Le stade de latence : à partir de 6 ans
Jusqu’à la puberté, la sexualité est « mise de côté »,
laissant l’enfant se concentrer sur les autres apprentissages.