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vétérinaire
EM
n°35 Juin/Juillet 2011
(17)
Les français consomment de plus en plus de poisson et ont
de fortes attentes en termes de diététique, de sécurité ali-
mentaire et de qualité des produits. Dans son dernier avis du
13 juin 2010, l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité
Sanitaire) recommande à l’ensemble de la population dans le
cadre d’une alimentation diversifiée, la consommation de
deux portions de poissons par
semaine, en variant les espèces et les
lieux d’approvisionnement (sauvage,
élevage). Face à la raréfaction des
ressources des océans, la pisciculture
se positionne aujourd’hui comme un
complément indispensable à l’apport
d’une pêche responsable. Cependant,
le consommateur souhaite savoir
s’il existe une différence de qualité
nutritionnelle entre les poissons
d’aquaculture et le poisson sau-
vage. L’étude Nutraqua a confirmé
que c’est l’espèce, et non la prove-
nance (pêche ou pisciculture)
qui détermine la composition
nutritionnelle des produits aqua-
tiques.
Contrairement à une idée reçue, les
poissons d’élevage ne sont pas tou-
jours plus gras que les poissons de
pêche. Par ailleurs, ils sont comme
ces derniers, sources d’éléments
nutritionnels intéressants, comme les acides gras polyinsa-
turés à longue chaîne oméga 3 et certains minéraux. Outre
leurs qualités gustatives et nutritionnelles, ils répondent aux
recommandations du programme national nutrition santé.
De nombreux professionnels ont signé une charte qui garantit
qualité et traçabilité, de l’éclosion des œufs jusqu’au départ
des poissons vivants vers des sites de transformation.
Une solution d’avenir pour la consommation
du poisson
La pisciculture fournit déjà près de 50% des poissons
consommés dans le monde. En France, le parti pris a été de
s’orienter vers l’élevage d’espèces nobles (truite, saumon,
daurade, bar, turbot, esturgeon…), à tendance carnassière,
dont la pêche ne peut satisfaire la demande croissante.
L’aliment distribué à ces poissons contient 30 à 40% de
produits de poissons issus de la pêche minotière (20 à 25%
de farine de poisson et 10 à 15% d’huile de poisson), le reste
étant composé de produits végé-
taux, vitamines et minéraux.
Par ailleurs, l’environnement et
la qualité de l’eau sont préservés.
En veillant à une circulation d’eau
suffisante dans les bassins qui
alimentent ses élevages, le pisci-
culteur contribue à préserver
la faune et la flore aquatiques.
La situation française
Grâce à ses nombreux cours
d’eau et ses 5 500 km de littoral,
la France présente de nombreux
atouts pour l’élevage de poissons
en eau douce et en eau de mer.
La filière poissons d’eau douce
compte environ 600 sites et
400 entreprises. Les sites de
production sont répartis globale-
ment sur l’ensemble du territoire
français mais certaines régions
s’en sont fait une spécialité
comme l’Aquitaine, la Bretagne
et la région Nord-Pas-de-Calais/Picardie qui totalisent 65%
de la production nationale. La France est aujourd’hui le
troisième producteur européen de truites élevées en eau
douce avec plus de 33 000 tonnes par an.
Notre pays est davantage en retrait concernant la
pisciculture marine, avec une production de 7 000 tonnes de
poissons marins (à titre de comparaison, la Norvège produit
900 000 tonnes de saumon). La pisciculture marine produit
7 espèces de poissons : le bar, la daurade, le maigre, le
saumon, le turbot, la sole et l’esturgeon. Aujourd’hui,
une soixantaine de sites assurent la production marine.
Par le Docteur Pierre Botrel
La pisciculture est une des branches de l’aquaculture qui désigne l’élevage des poissons en eaux
douces, saumâtres ou salées.Découverte de ce qui garnit de plus en plus vos assiettes.
La
pisciculture
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