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vétérinaire
EM
n°36 Septembre/Octobre 2011
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Cette maladie infectieuse, provoquée comme la rougeole par
un paramyxovirus, peut se transmettre de chien à chien, par
contact, par voie orale ou respiratoire, car toutes les sécré-
tions du chien malade contiennent
des particules virales. Le virus se
multiplie dans les amygdales et les
bronches puis se propage dans l’or-
ganisme en environ 8 jours. Il est
surtout rencontré dans les endroits
où existe une concentration de
chiens comme les élevages, les ani-
maleries, les refuges, etc. et aussi
chez les carnivores sauvages. La
maladie de Carré sévit en France
sous forme de vagues épidémiques,
plus fréquemment en automne et
en hiver. Ce virus est peu résistant
dans la nature. Les sujets résidant
dans les villes y sont exposés de
manière plus constante, et l’infec-
tion apparaît plus fréquemment
chez le chiot que chez l’adulte.
des symptômes multiples
Les symptômes peuvent être très
variés de par le nombre d’organes
susceptibles d’être affectés.
L’incubation est de six à neuf jours. Puis apparaît la fièvre
(39,9°C) pendant un à deux jours. Parmi les autres symp-
tômes, on constate : l’appétit qui diminue, les yeux, le nez
coulant comme pour un rhume, une trachéobronchite, une
bronchopneumonie. Quelques semaines plus tard, on
remarque des diarrhées sanglantes, et la réapparition de fiè-
vres accompagnées d’une respiration très laborieuse.
Le dernier stade est caractérisé par des troubles nerveux, des
convulsions épileptiformes ou le coma. L’issue est souvent
fatale, mais les connaissances actuelles tendent à réduire les
taux de décès pour les chiots d’au moins trois mois.
Le diagnostic est peu aisé, compte tenu de la variété des
symptômes, peu spécifiques et la sensibilité à l’infection très
variable d’un chien à l’autre. Il nécessite une prise de sang
(pour la recherche d’inclusions particulières appelées corps
de Lentz ou d’anticorps) qui n’apporte pas toujours de certi-
tude absolue. Il faut alors, en présence de plusieurs symp-
tômes associés, éliminer les autres hypothèses.
La vaccination :
le prix de la tranquillité
Si le chien survit, il peut garder
des séquelles notamment ner-
veuses (épilepsie par exemple).
L’essentiel du traitement est symp-
tomatique, complété par une séro-
thérapie. Il faut surveiller les
surinfections éventuelles et mettre
le chien en quarantaine.
La vaccination régulière est la
principale arme pour maîtriser l’ex-
tension de cette maladie.
Elle est à débuter vers huit
semaines avec un rappel un mois
plus tard puis des rappels tous les
deux ans au minimum. Les vaccins
contre la maladie de Carré asso-
cient l’hépatite virale d’où le sigle
de CH sur les carnets de vaccina-
tion.
Le chien doit être en bonne santé
et correctement vermifugé avant
d’être vacciné, le parasitisme
intestinal entraînant un état d’immunodépression qui dimi-
nue la production d’anticorps.
par le docteur pierre Botrel
La maladie de Carré est une affection difficile à diagnostiquer qui peut mettre en danger la vie de
la gent canine. Le moyen le plus efficace de lutter contre elle est la vaccination. toute apparition,
chez un chiot nouvellement acheté, de symptômes laissant suspecter cette maladie, doit conduire
à une visite chez le vétérinaire au plus tôt.
La
maladie de
Carré
chien
© eric isselée - Fotolia.com
le
chez
D
A SAVOIR
La maladie de Carré fait partie de la liste des vices rédhibitoires
(vices cachés graves) chez le chien (loi du 22/06/89). ainsi,
lorsqu’un chiot présente des signes évocateurs dans les délais légaux
spécifiques à cette maladie, l’acheteur peut demander à l’éleveur le
remboursement intégral du chiot. un certificat de suspicion doit
être rédigé par le vétérinaire dans les 8 jours suivant l’achat, pour
bénéficier du délai de rédhibition fixé à 30 jours. si l’animal meurt
ou est abattu, ce délai est reporté à 15 jours à compter de la mort.
pour engager la responsabilité du vendeur et demander son rem-
boursement, il vous faudra prouver que le chien était bien porteur
du virus aumoment de la vente (antériorité du vice à la vente).