L
es causes d’une dépression peuvent être multiples. Cela peut
être du à un déménagement, un choc affectif violent, un deuil,
une anxiété exogène (harcèlement) ou autogène (le sujet
génère lui même son anxiété par des mécanismes psychiques non
maîtrisés), des troubles récurrents du sommeil, une désynchronisation
des rythmes biologiques (notamment du cortisol)...
Quelque soient les causes, des conséquences se manifestent avec
un certains nombre de symptômes qui permettent d’orienter le
praticien : tristesse chronique, absence de projets, inhibition
physique et mentale, apathie émotionnelle, anxiété, troubles
du sommeil, atteinte du cycle du sommeil paradoxal (rêves),
perte d’appétit, troubles de la libido, perte de la relation avec
autrui, repli sur soi, auto-dévaluation, diminution sensible
du rendement professionnel... La durée de ces troubles et les
antécédents familiaux sont également de précieux indicateurs.
Il est important devant ces signes de pouvoir distinguer le
Il ne faut pas confondre la dépression avec une tristesse
passagère. Elle génère dans les structures cérébrales
des modifications à l’échelle des neuromédiateurs et
des systèmes synaptiques. Celles-ci sont réversibles, le
plus souvent. Toutefois, certaines formesdedépression
sont, hélas, irréversibles (mélancolie, dépression
bipolaire) et doivent être prises en charge rapidement
dans le cadre d’un protocole clinique étroit.
Enfin, cette dispersion des causes se traduit aussi
dans la dépression masquée, lors de laquelle le sujet
n’éprouve aucune tristesse ou anxiété mais il ressent
des troubles somatiques importants qui résistent à
tous traitements, comme des douleurs dorsales...
Par Tom Jiel,
Docteur en Pharmacie
Comment l’aborder
État des lieux
syndrome dépressif (réversible en quelques mois) et la maladie
dépressive qui nécessite un traitement lourd, long, sous une
surveillance médicale étroite (risque de suicide). Dans tous les
cas une consultation médicale est indispensable.
Intégration de la dépression
dans la société
Dans les années 40, la société était essentiellement axées sur
des valeurs très différentes des valeurs sociétales actuelles. Le
modèle des années basées sur le suivi des recommandations,
l’obéissance et les interdits a fait place dans les années 60 à
la liberté individuelle, l’autonomie et l’épanouissement de soi.
L’identification de la dépression comme maladie s’est réellement
insérée comme pathologie à part entière dans les années 70.
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N°59 - Août / Sept. 2017