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n°30 février/mars 2010
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Selon leur stade et leur localisation dans le système vascu-
laire, les plaques d’athérome entraînent des complications
diverses résumées dans le tableau ci-contre :
Au niveau du cœur
Lorsque les artères coronaires ne peuvent plus fournir
l’apport en sang oxygéné correspondant aux besoins du cœur,
on parle d’insuffisance coronarienne. Cette maladie reste
longtemps sans aucun symptôme et peut se révéler soit par
une angine de poitrine, soit par un infarctus du myocarde.
Comment faire la différence entre ces deux pathologies ?
• L’angine de poitrine
(ou angor) se manifeste par une
douleur plus ou moins aiguë dans la poitrine, pouvant
irradier vers l’épaule gauche, le bras, le dos, et même dans
le cou jusqu’à la mâchoire. Les crises peuvent être déclen-
chées par l’effort, le froid, le stress ou l’émotion. Elles
durent habituellement de 3 à 5 minutes et cessent presque
toujours avec le repos. Elles peuvent apparaître plusieurs
fois par jour ou occasionnellement, avec des intervalles de
plusieurs semaines ou mois entre les crises. En cas de crise
angineuse, il faut faire asseoir la personne et lui faire pren-
dre un médicament d’urgence (Natispray) qu’elle doit avoir
sur elle. Puis appeler le 15 (Samu) ou le 18 (pompiers) pour
contacter un service médical d’urgence. Après la crise, elle
doit consulter son médecin traitant rapidement pour un bilan
cardiologique.
Selon sa forme, l’angor se traite par des médicaments qui
améliorent la circulation coronaire et/ou réduisent le travail
du cœur pendant l’activité physique, cependant l’état du
malade peut imposer une hospitalisation pour diminuer le
risque de complication, à savoir la survenue d’un infarctus.
Si besoin, il faudra envisager une angioplastie coronaire pour
désobstruer l’artère ou un pontage coronarien (greffe vascu-
laire pour rétablir une circulation sanguine normale).
• L’infarctus du myocarde
120 000 personnes sont
atteintes d’infarctus du myocarde chaque année. Cette affec-
tion, qui touche essentiellement les personnes à partir de 50
ans, serait responsable de plus de 10% des décès chez
l’adulte. La crise cardiaque se traduit par une violente
douleur dans la poitrine, comme pour l’angor, mais habituel-
lement plus intense et plus longue (de plus de 30 minutes à
plusieurs heures), avec des essoufflements, des sueurs, mal à
l’estomac, des nausées, voire un malaise. La douleur irradie
souvent plus largement dans les deux bras, la mâchoire et
le dos. Parfois, cette douleur s’associe à une hausse de la
tension artérielle, suivie de sa baisse persistante. Dans les
24 à 36 heures, apparaît une fièvre de moyenne intensité
qui diminue progressivement. La mort subite peut survenir
pendant les premières heures de la crise. Très rarement,
certains infarctus ne se manifestent par aucun signe
clinique et sont détectés fortuitement à l’occasion d’un
électrocardiogramme.
Face à l’urgence, il faut tout de suite appeler le médecin trai-
tant ou faire le 15 ou le 18 pour contacter un service médical
d’urgence. Le malade doit rester immobile et ne doit bouger
que si nécessaire, pour ne pas faire travailler inutilement le
cœur. Il convient de le laisser allongé s’il a fait une chute et
de le placer en position latérale de sécurité.
Un infarctus impose le transport sans délai par ambulance
spécialisée vers un service d’urgence cardiologique. Plus
l’intervention médicale sera rapide, moins grave sera
l’infarctus et plus faible sera le risque mortel, d’où l’impor-
tance d’une intervention dans les premières heures. Sur place,
le SAMU administre au patient trois catégories de médicament
: contre la douleur, pour favoriser la dilatation de l’artère du
cœur et pour détruire le caillot (thrombolyse par injection).
Une fois le transport effectué, le relais sera pris par l’unité de
soins intensifs de cardiologie.
Autres complications
En cas d’atteinte au niveau du cerveau, une perte de
connaissance brève (syncope souvent inférieure à une
minute, brutale et réversible) signe un accident vasculaire
cérébral transitoire. Celui-ci dure moins de 24 h et se
traduit par des symptômes soudains très variables : pertes
de la vue d’un œil, paralysie ou engourdissement d’une
moitié du corps, trouble du langage…Dans les deux cas, le
traitement vise à prévenir toute récidive et s’attaque aux
facteurs de risque identifiés chez la personne.
L’AVC ou attaque cérébrale est une urgence présentant
sensiblement le même tableau clinique (sauf que les symp-
tômes durent plus de 24 h), provoquant des lésions du
cerveau plus ou moins invalidantes et irréversibles. C’est un
accident fréquent (environ 120 000 nouveaux cas par an).
Un traitement en moins de 6 h permet de limiter
l’extension des lésions cérébrales et ainsi la gravité
des séquelles.
Au niveau des membres inférieurs, l’artériopathie oblité-
rante se manifeste généralement par une douleur dans le
mollet au cours de la marche et l’anévrisme artériel par une
tuméfaction expansive et indolore sur le trajet d’une artère
au niveau d’un membre inférieur accompagnée de
douleurs, d’engourdissements, de crampes nocturnes,
boitement intermittent… L’ischémie aiguë se reconnaît par une
douleur intense à la jambe, le membre est froid, pâle, avec des
troubles sensitifs et à l’examen clinique, le médecin ne sent plus
les battements artériels. Sans thrombolyse locale précoce et
anticoagulants, le risque de gangrène est patent. Enfin,
l’anévrisme thoraco-abdominal (dilatation sur une partie de
l’artère aorte) est le plus souvent asymptomatique et sa décou-
verte se fait fortuitement au cours d’un bilan médical ou d’un
examen radiologique.
90% des arrêts cardiaques sont dus à une cause
cardiovasculaire. Le plus souvent, il s’agit d’une fibrillation
ventriculaire, c’est-à-dire un trouble du rythme cardiaque
correspondant à des contractions rapides, irrégulières et
inefficaces des ventricules du cœur. Si vous êtes témoin
d’un arrêt cardiaque, il y a trois réflexes à avoir : appeler
le 15, commencer immédiatement le massage cardiaque,
s’informer de la présence à proximité du lieu de l’accident
d’un défibrillateur et demander à un tiers d’aller le
chercher aussi vite que possible.
cardiaque
L’arrêt :