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Jeune, alcool et
conduite font très
mauvais ménage
L’alcool est la première cause d’accident de la route
chez les apprentis conducteurs. Pas étonnant ! Les
premiers abus surviennent dès le plus jeune âge. Près
de 25% des 18-24 ans impliqués dans un accident
corporel ont un taux d’alcoolémie positif. Ces accidents
surviennent en voiture (65%) ou en deux-roues (28%),
et généralement la nuit, après une soirée arrosée.
Il faut dire que, dès 15 ans un jeune sur trois déclare
avoir déjà été ivre (source : Collège international de
l’adolescence). Si la première conséquence dommageable
chez les jeunes reste les accidents de la route,
la consommation d’alcool entraîne parfois des problèmes
de sociabilité ou de scolarisation.
L’alcool est responsable d’accidents du travail et de
la vie courante. Son ingestion entraîne une baisse de
vigilance et un état de déséquilibre qui peuvent
s’avérer très périlleux lors de la manipulation de
machines dangereuses au travail comme lors de brico-
lage à la maison. 10 à 20% des accidents du travail
sont liés à une consommation excessive d’alcool.
L’alcoolisme est aussi un facteur de violences subies
ou agies. Il est responsable de 50% des rixes, de 50
à 60% des actes de criminalité et de 20% des délits.
Outre les délits sexuels ou les viols, il est aussi source
de violences conjugales ou familiales, de prise
de risques sexuels (oubli de port du préservatif).
Notons enfin que la moitié des suicides des jeunes est
faite sous l’emprise de l’alcool.
Les connaissances
pratiques des français
en matière d’alcool
Selon l’Observatoire IREB (Institut de Recherches
scientifiques sur les Boissons) et d’après son enquête
« Les Français et l’alcool », 18 ans est l’âge de raison
pour consommer des boissons alcoolisées pour la
moitié des Français. Toutefois, cet âge minimum
semble davantage correspondre à un souhait qu’à leur
propre expérience puisque la plupart des Français
déclarent avoir commencé plus jeunes, notamment
les hommes. Plus de la moitié d’entre eux ont
consommé au moins occasionnellement avant 18 ans
et particulièrement dans les plus jeunes générations.
En matière de connaissances pratiques, l’Observatoire
IREB montre que des notions essentielles comme
l’équivalence entre les boissons ou le taux légal
d’alcoolémie au volant sont ignorées. Les seuils
de consommation à moindre risque restent toujours
aussi mal connus de nos concitoyens.
Les notions de temps d’élimination de l’alcool dans le
sang le sont tout autant, notamment chez les jeunes.
Pourtant, ces derniers ont des connaissances pratiques
d’un niveau égal voire supérieur à leurs aînés. A noter que
le nombre de verres à ne pas dépasser pour rester en
dessous du seuil d’alcoolémie au volant est plutôt bien
apprécié, de même que la nécessité de ne pas boire
d’alcool pendant la grossesse.
La moitié des français ignore le taux d’alcoolémie légal
au volant : on estime à 46 % le pourcentage de français
âgés de 18 ans et plus, et donc en âge de conduire, qui
l’ignorent ou donnent une réponse fausse lorsqu’on leur
demande quel est le taux légal d’alcoolémie sur la route
(0,5 g/l). Parmi eux, un quart donne un taux inférieur à
0,5 g/l et 12 % indiquent un taux supérieur.
Au travail, les résultats de l’enquête montrent que
si le nombre de français qui consomment des boissons
alcoolisées lors du déjeuner ou hors repas en semaine sur
leur lieu de travail est faible (moins de 10%), ils sont une
majorité à participer à des pots entre collègues. Dans ce
cadre, on note que les hommes de 25-34 ans sont les plus
concernés. Par ailleurs, les cadres et les artisans-
commerçants participent plus souvent à des pots que les
ouvriers et les employés.
La pratique systématique du conducteur désigné fait un
bond de dix points. En effet, parmi ceux qui sortent en
voiture et sont consommateurs d’alcool, près de
huit français sur dix (78 %) déclarent appliquer
systématiquement le principe du conducteur désigné,
c'est-à-dire décider à l’avance que celui qui conduira
ne consommera pas d’alcool. Ce taux atteint 79,5 %
chez les 18-24 ans.
Une équivalence à
connaître
Que l’on boive une chope de bière, une flûte de
champagne, un verre de porto ou un verre de vin, on
consomme la même quantité d’alcool : 10 g d’alcool par
verre. C’est le repère qui est généralement pris pour
représenter une unité d’alcool. Concrètement, une femme
ne doit pas boire plus de 2 ou 3 unités d’alcool en
moyenne par jour et l’homme pas plus de 3 ou 4 unités
d’alcool en moyenne par jour.
C’est un élément-clé pour la capacité de chacun à évaluer
correctement sa consommation de boissons alcoolisées
et à rester en deçà des seuils de consommation à moindre
risque. Près de six Français sur dix (59 %) savent que
c’est au delà de deux verres de boissons alcoolisées qu’on
risque d’atteindre le seuil légal d’alcoolémie de 0,5 g/l.
EM
n°30 février/mars 2010
(5)
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