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n°33 novembre/décembre 2010
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tent le maintien coûteux de 1600 autres informaticiens
présents dans les CPAM pour suivre des développe-
ments effectués au niveau national.
Enfin, l’absentéisme dans les caisses locales est très
excessif par rapport à la moyenne constatée dans le
secteur tertiaire, sans qu’une vigilance particulière soit
exercée.
Dans le champ de l’ONDAM, deux secteurs sont visés :
les soins infirmiers (+9%, 2009 versus 2008) et les
transports sanitaires (+8%).
Enfin, concernant les hôpitaux, leur gestion est deve-
nue instable et il est observé, pour certains d’entre
eux, une réelle incapacité à retourner à l’équilibre des
comptes.
C’est pourquoi une profonde réforme a été lancée afin
d’optimiser, d’ici 2012, la gestion des lits, celle des
services (en particuliers chirurgicaux) et éviter les
redondances des services de santé, quelquefois objets
de surcharges financières pour la collectivité. Dans le
cadre de cette réforme, la Loi Hôpital Patients Santé et
Territoires, dénommée Loi HPST, prévoit la création des
Agences Régionales de Santé (ARS) qui centralisent
une dizaine de structures qui coexistaient les unes à
côté des autres sans qu’il n’y ait de coordinations entre
elles.
Pour finir, devant la complexité des systèmes sociaux
et la difficulté de corréler les informations, la Cour
des Comptes préconise une lutte contre la fraude (pas
toujours volontaire) en matière de prestations qui
représente environ 3 milliards d’euros, soit 10% du
déficit prévu pour 2010 !
La prévention
avant tout
Mais l’un des véritables enjeux de la société française
est la mise en place de plans de prévention précoce
pour des pathologies très lourdes, difficiles à traiter
une fois qu’elles sont installées. Ces campagnes de pré-
vention permettent de sensibiliser une population aux
facteurs inhérents à la santé, d’augmenter très signifi-
cativement l’espérance de vie et de réduire les coûts
des traitements.
Particulièrement, le dépistage du cancer du sein chez
la femme, du cancer de la prostate chez l’homme, du
cancer colorectal pour les deux sexes font l’objet de
campagnes de dépistage systématiques. Le cancer
colorectal arrive d’ailleurs en tête dans la population.
Son dépistage est recommandé dès l’âge de 50 ans par
la réalisation d’un test simple et indolore, l’Hémocult.
Pourtant une très grande partie de la cible ne réalise
pas cet acte de prévention très simple qui permettrait
de traiter rapidement et efficacement un début de
cancer si celui-ci était dépisté.
Est également promue la lutte contre le tabagisme
pour lequel une Loi interdit le tabac dans tous les
espaces publics.
La lutte contre la surcharge pondérale permet, entre
autres facteurs (tabagisme, hypertension artérielle,
diabète, hyperlipémie) de prévenir les maladies cardio-
vasculaires, seconde cause de mortalité juste après les
maladies cancéreuses. Pourtant, éviter les excès de
table et pratiquer un peu d’exercice physique régulier
est à la portée de toutes et de tous.
Une population « en bonne santé » reste bien sûr
une utopie, mais c’est la somme des efforts réalisés au
niveau individuel qui permet de faire progresser une
société. Le civisme de chaque citoyen est sollicité pour
tenter de sauvegarder, pour nos enfants, un système de
protection sociale par mutualisation efficace mais qui
a ses limites…
(1) Tous les chiffres contenus dans cet article sont issus du rapport de la
Cour des Comptes présenté par le Premier Président Didier Migaud, dans sa
séance du mercredi 8 septembre 2010. Le rapport peut être librement télé-
chargé à l’adresse suivante :
http://www.ccomptes.fr/fr/CC/documents/RELFSS/Rapport_securite_socia
le_2010_septembre_2010.pdf
D
LES ARS
Les ARS, au nombre de 26, ont été juridiquement créées, et les Directeurs généraux (véritables préfets
sanitaires) ont été nommés.
Deux grandes missions :
u
Le pilotage de la santé publique
u
La régulation de l’offre de santé, dans les secteurs ambulatoire, hospitalier et médico-social
Quatre objectifs stratégiques :
u
Contribuer à réduire les inégalités territoriales en santé
u
Assurer un meilleur accès aux soins
u
Organiser le parcours de soins en fonction des patients : coordination avec les professionnels de la santé
u
Assurer une meilleure efficacité des dépenses de santé grâce à des politiques de prévention, à une offre de soins mieux
répartie, en optimisant le parcours de soin et en assurant une meilleure gestion des établissements de santé.
De nouveaux moyens d’action :
u
Interlocuteur régional unique en matière de santé
u
Périmètre d’action étendu (prévention, veille et sécurité sanitaire, organisation de l’offre de soin)
u
Coordination entre les professionnels de santé et les différents établissements de santé
u
Pilotage renforcé sur l’offre de soins