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EM
n°33 novembre/décembre 2010
actualités
Sécu
Il
sauver
soldat
faut
Par le Docteur Tom Jiel
Chaque année, le déficit de la sécurité sociale se creuse davantage.
C’est devenu une situation tellement courante que tout le monde a fini
par s’y habituer, le considérant, comme un phénomène normal, insoluble
et propre à la France.D’où vient ce déficit ? Quelles sont les anomalies et
les limites du système ? C’est ce que nous vous proposons de découvrir
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.
© Aurélien Pottier - Fotolia.com
La France se considère comme possédant l’un des meil-
leurs systèmes de santé au monde par l’accès aux
soins, la qualité de ces soins et la haute technologie
des plateaux techniques de la plupart des hôpitaux
français et de certaines cliniques. Mais elle est mon-
trée du doigt du fait d’une gestion financière chroni-
quement désastreuse qui fait réfléchir des pays comme
les USA où certains considèrent le modèle français
comme un exemple et d’autres comme un système non
viable économiquement. La crise économique qui
touche l’occident remet en cause cette valeur natio-
nale qui nécessite des réformes profondes pour perdu-
rer et maintenir une qualité des soins égalitaire entre
tous les citoyens.
Quelques constats
En une année, le déficit global de la sécurité sociale a
plus que doublé puisqu’il est passé de 11,9 milliards
d’euros en 2008 à environ 25 milliards en 2009. Sans
entrer dans les véritables causes de l’aggravation de
ce déficit, il devient préoccupant que les générations
politiques actuelles prennent, dès à présent, des
mesures qui éviteront de reporter les défaillances
d’aujourd’hui sur les générations futures.
Actuellement, toutes les branches sont touchées par le
déficit. Les deux branches les plus touchées sont la
maladie (+50% par rapport à 2008) et la branche
retraite (+30%). Cette dernière, déjà en accélération,
va croître encore plus vite du fait de l’inversion de la
pyramide des âges en Europe, mais également du fait
de l’amélioration globale de l’espérance de vie liée à la
qualité des soins et aux mesures d’hygiène et de santé
dont la population prend de plus en plus conscience.
La branche accidents du travail et maladies profession-
nelles sont en déficit de 350 millions d’euros et la
branche famille de 1,8 milliard d’euros.
Selon la Cour des Comptes, le déficit 2010 total devrait
atteindre 30 milliards d’euros.
Quelques pistes
suggérées par la
Cour des Comptes
Elles sont de 3 niveaux : les dépenses de gestion ;
celles entrant dans le champ de l’ONDAM (Objectif
National des Dépenses d’Assurance Maladie) voté
chaque année par le Parlement ; et les dépenses des
Hôpitaux.
Sur le premier point, des anomalies importantes affec-
tent la qualité des systèmes d’information de la
CNAMTS (Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de
Transfusion Sanguine) et notamment les systèmes de
contrôles et de gestion de remboursement qui ne sem-
blent pas fiables. L’organisation informatique de la
branche maladie est gérée par plus de 1700 informati-
ciens disséminés sur plus de 50 sites auxquels s’ajou-
le