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infarctus font aussi partie des conséquences possibles d’un
diabète, tout comme l’insuffisance rénale. Les prévenir est
donc une priorité nationale.
Chaque année, les dépenses d’assurance maladie en France
pour les soins requis par les diabétiques augmentent d’un
milliard d’euros environ (source : CNAM). En 2007, ils attei-
gnaient 12,5 milliards d’euros, soit plus de 9% des
dépenses de soins de l’assurance maladie et une hausse de
80% depuis 2001. En moyenne, les remboursements s’élè-
vent à 10 400
pour une personne diabétique de type 2
traitée par insuline et à 3 600
pour une personne diabé-
tique de type 2 non compliquée traitée par médicaments
oraux uniquement. Pour les patients avec des complica-
tions néphrologiques (dialyse et/ou greffe rénale),
les dépenses dépassent 65 000
par an.
La hausse des dépenses s’explique principalement par le
nombre croissant de patients diabétiques traités (+5,7%
par an) et l’intensification des traitements. Ces dynamiques
à la fois dans la prise en charge du diabète et la croissance
des dépenses se poursuivront probablement dans les
années à venir. Il est donc impératif d’explorer les marges
de manœuvre existantes (amélioration de la prise
en charge des patients, recherche d’une plus grande
efficience des dépenses) pour assurer la soutenabilité
de ces évolutions pour notre système de soins.
Objectif :mieux
maîtriser les coûts
Le système de soins français doit ainsi relever un double
défi : mieux traiter un nombre croissant de malades, tout
en maîtrisant l’accroissement des dépenses qui sont liées
à cette pathologie.
Entre 2001 et 2007, le suivi des diabétiques a enregistré
des progrès importants. Les patients sont régulièrement
suivis par leur médecin traitant tandis que les examens de
surveillance sont plus fréquemment pratiqués. Les traite-
ments médicamenteux se sont intensifiés, signe d’un
meilleur suivi des recommandations sanitaires.
Conséquence des progrès accomplis, l’état de santé des
malades s’est amélioré sur la période, bien que plusieurs
indicateurs demeurent insuffisants, notamment en
matière de prévention de la maladie elle-même et de ses
complications. Ainsi, moins de la moitié des personnes
diabétiques bénéficient de la surveillance glycémique
recommandée. Les suivis ophtalmologiques et dentaires
restent insuffisamment effectués à peu près dans les
mêmes proportions.
L’accompagnement des professionnels de santé (méde-
cins, pharmaciens…) pour promouvoir les recommanda-
tions sanitaires, le développement du programme Sophia
pour les assurés diabétiques tout comme les contrats
d’amélioration des pratiques individuelles (CAPI) des
médecins généralistes (qui privilégient la prescription de
médicaments génériques, des actes de prévention, le
recours aux classes thérapeutiques les moins chères à
efficacité équivalente) illustrent cette démarche.
Un accompagnement
personnalisé des
diabétiques
L’assurance maladie a lancé en 2008 le service Sophia, un
service élaboré en concertation avec des médecins et des
associations de malades, spécialement conçu pour
accompagner les patients diabétiques, avec pour objectif
d’améliorer la qualité de vie de ces patients, et mieux pré-
venir les complications liées au diabète.
Chaque accompagnement est personnalisé et différencié
en fonction de l’état de santé du patient et de ses
attentes. Cet accompagnement (téléphonique + envoi
d’un magazine) est réalisé par des conseillers en santé. Ce
sont des infirmier(e)s expérimenté(e)s, à l’écoute des
patients, qui les appellent régulièrement pour faire le
point sur leur maladie et leur donner des conseils.
Ils (elles) viennent en relais de l’action de leur médecin
traitant pour les aider à mettre en pratique les recom-
mandations médicales qui leur ont été données en
consultation, leur apporter des conseils pratiques, une
écoute attentive et les moyens de mieux gérer leur mala-
die au quotidien. L’alimentation, l’activité physique, les
examens de suivi recommandés, les façons de conjuguer
bien-être et santé au quotidien avec la maladie sont des
sujets très souvent abordés car ils sont au cœur des
préoccupations des patients diabétiques.
EM
n°34 Mars/Avril 2011
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En moyenne, l’âge des patients diabétiques est de
65 ans et un quart a 75 ans ou plus. L’ancienneté
de la maladie est estimée à 12 ans. 92%
des malades sont atteints d’un diabète de type 2
(non insulino-dépendant). Les hommes sont
plus nombreux dans la population concernée (54%).
Stockage et transport de l’insuline: une des principales
causes de mauvaise gestion du diabète.
Très souvent, des personnes diabétiques sortent
dîner et mettent tout simplement leur insuline
dans la poche d’un vêtement, parce qu’elles ne
veulent pas sortir avec leur kit de diabète. Ceci est
la pire chose pour l’insuline, qui se trouve soudai-
nement surchauffée par la chaleur du corps et qui
monte donc aux alentours de 35°C. A cette tempé-
rature, l’insuline se dégrade très rapidement
et affecte donc son contrôle glycémique car la
personne ne réalise pas que l’insuline qu’elle
s’injecte n’est pas efficace. C’est une des raisons
principales de la mauvaise gestion du diabète.
Il existe de nouvelles générations de sacs de transport
(iCool et EasyBag) lancées récemment sur le marché
qui permettent de remédier à ce problème.
QUI EST LE PATIENT
DIABÉTIQUE ?