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enquête
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EM
n°34 Mars/Avril 2011
L
a plupart des pays développés sont actuellement
confrontés à une épidémie de diabète de type 2 (diabète
non insulino-dépendant). La France s’inscrit elle aussi
dans cette évolution : en 2007, notre pays recensait
2,5 millions de personnes traitées pour diabète, soit 40%
de plus qu’en 2001 (1,8 millions). Cela correspond à un
taux de prévalence moyen de 4% et supérieur à 12%
pour les personnes de plus de 60 ans.
Le nombre de diabétiques en France a atteint en 2009 le
niveau annoncé pour 2016 par les experts. Quelque 2,9
millions de Français (4,4%) sont désormais traités pour
cette maladie qui se développe de façon particulièrement
accélérée dans certaines régions défavorisées du Nord-
Est de la banlieue parisienne et d’Outre-mer.
L’augmentation de la prévalence du diabète, le vieillisse-
ment de la population et l’allongement de l’espérance
de vie des malades sont trois facteurs qui expliquent
l’augmentation de ces effectifs.
Le nombre total de cas de diabète enregistré (la préva-
lence) est en nette hausse, et posséde plusieurs explica-
tions :
• La progression du nombre de personnes en surpoids
et/ou obèses constitue un facteur déterminant : les per-
sonnes en surpoids ont 5 fois plus de risques d’être
diabétiques que celles de corpulence normale (10 fois
plus de risques chez les personnes obèses). Par ailleurs,
on estime qu’une personne obèse sur dix est diabétique.
Or, on le sait, le surpoids et l’obésité ont fortement
progressé dans les pays industrialisés et donc en France
au cours des dernières années : ainsi, à 55 ans et au-
delà, plus de la moitié de la population se trouve en
situation de surpoids ou d’obésité, augmentant les
risques de génerer du diabète.
• Le vieillissement de la population a déjà été évoqué.
Le diabète est aujourd’hui traité à des âges de plus en plus
élevés. Les plus de 80 ans enregistrent ainsi la plus forte
progression de patients traités : un taux de croissance de
plus de 100% entre 1999 et 2007, largement supérieur à
celui des autres classes d’âge.
Parallèlement, l’espérance de vie de ces malades s’est rap-
prochée de celle des non-diabétiques. Entre 2001
et 2007, le taux de mortalité des patients diabétiques
a diminué de près de 12%. Enfin, l’augmentation de la
population française contribue naturellement à celle du
nombre de malades du diabète.
En raison de sa prévalence et de sa forte croissance, le
diabète est un enjeu majeur de santé publique. Le coût
pour la collectivité est important : 8 patients diabétiques
sur 10 sont pris en charge à 100% au titre des affections
de longue durée.
Dépenses de soins :
1 milliard d’euros en
plus tous les ans
Le diabète devient de plus en plus cher pour la France.
Il est générateur de complications graves et coûteuses : la
rétinopathie diabétique, première cause de cécité en
France avant 65 ans ou encore les complications du pied,
première cause d’amputation non traumatique en France.
Les complications cardiovasculaires et notamment les
Le diabète représente un enjeu de santé publique majeur. Dans ce contexte,
l’amélioration de la qualité de vie des patients diabétiques et la prévention
des complications liées à leur maladie constituent un défi de taille et une
priorité pour l’assurance maladie.
Par le Docteur Rémy Clément
Diabète
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concernés
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Le
près
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français
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millions