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demandes d’aide financière, humaine, technique en lien
avec une problématique de santé ou de handicap.
Des ateliers santé ville ont aussi été mis en place dans
les quartiers afin de se rapprocher au plus près des
attentes de la population, en matière de santé, préven-
tion, bien-être. Ils favorisent l’expression de la popula-
tion et organisent leur participation aux démarches de
prévention de santé. C’est aussi un bon moyen de com-
muniquer aux résidants une carte santé répertoriant
tous les professionnels de santé du quartier.
L’assistante sociale et l’épicerie solidaire (quand il y en
a une) s’adressent en priorité aux plus démunis. Un
suivi peut être assuré par une conseillère en économie
sociale et familiale. Il est également proposé au public
de participer à des ateliers collectifs (éducation nutri-
tionnelle, loisirs créatifs, jardinage, cours de cuisine,
etc.) afin d’apprendre les bonnes pratiques à coût rai-
sonnable. Ces actions permettent également de déve-
lopper un indispensable lien social.
Le poste d’assistant social santé, quant à lui, vise à
faciliter l’accès aux soins, en proposant un accueil per-
sonnalisé à des publics précaires et en travaillant en
partenariat avec les différentes institutions et associa-
tions gravitant autour de la santé. L’assistante sociale,
évalue, conseille, apporte de l’information, oriente et
accompagne les personnes vers les différents profes-
sionnels médico-sociaux.
En cas de pandémie avérée, comme ce fut le cas avec la
grippe A/H1N1, les mairies travaillent avec les maisons
de santé à la mise en place d’un plan de continuité de
l’activité publique face au risque de fort absentéisme.
Dans les maisons de santé comme dans les quartiers, les
agents réalisent un travail remarquable d’accueil, de
prévention et d’éducation, par exemple dans le cadre
des « écoles de l’asthme » ou du programme national
nutrition santé (PNNS). Le fonctionnement en réseau
de ces structures tente de réduire les inégalités face
aux soins. C’est un combat de longue haleine à livrer.
Un lieu de
promotion de
la santé et
d’accueil pour
les jeunes
« Les Maisons de la santé » peuvent aussi être un véri-
table lieu de promotion de la santé ou relais documen-
taire où convergent les différents documents d’informa-
tion et de prévention en matière de santé. Des
documents (affiches, plaquettes et autres supports)
émanant de l’INPES, de l’INCA, ou d’associations comme
la Ligue contre le cancer, France Alzheimer, etc. sont à
la disposition du grand public. Il s’agit de donner les
moyens aux individus d’être acteurs de leur santé et
d’être responsables de leurs choix.
La participation des maisons de santé à des évène-
ments inter partenariaux sur la commune est fréquente.
Souhaitant transmettre au grand public un message sur
les bénéfices de l’activité physique pour prévenir les
maladies cardiovasculaires, elles organisent ou s’asso-
cient souvent à des actions du type « parcours du
cœur ».
Les jeunes ne sont pas oubliés. L’espace qui leur est
réservé est un lieu neutre où collégiens, lycéens, étu-
diants, jeunes en difficultés psychologiques et/ou
sociales, jeunes demandeurs d’emplois peuvent bénéfi-
cier d’un accueil gratuit, confidentiel et anonyme pour
s’exprimer de manière libre, y trouver une relation de
confiance, une relation sincère sans jugement de
valeur, un lieu de paroles plutôt qu’un lieu de presta-
tions matérielles.
Les jeunes peuvent également y trouver un support, un
soutien pour affronter les événements de la vie quoti-
dienne et être orientés selon la problématique ; il s’agit
là d’une passerelle vers des structures plus spécifiques.
Un animateur santé reçoit les jeunes individuellement
et aborde avec eux divers problèmes liés à la prise de
toxiques, des questions sur la sexualité, l’hygiène de
vie, etc. Il les aide à la prise de conscience et les
oriente selon les besoins vers d’autres structures
ou vers la psychologue. Il effectue également des inter-
ventions collectives.
Un psychologue reçoit les jeunes et leurs proches ayant
une problématique demandant un soutien psycholo-
gique temporaire, comme lorsque se présentent des
difficultés relationnelles, un manque d’estime de soi,
mais aussi des personnes ne souhaitant pas accéder
directement à des services de soins spécialisés, afin de
dédramatiser une éventuelle prise en charge.
EM
n°35 Juin/Juillet 2011
(5)
Un rapport en faveur de leur développement
D’ici à 2015, les effectifs de médecins généralistes
baisseront de plus de 20%, laissant ainsi prévoir,
compte tenu des inégalités de répartition territoriale,
des zones où l’accès aux soins deviendra probléma-
tique. Seule une nouvelle organisation de l’exercice
médical en particulier pour ce qui concerne le
« premier recours » permettra de résoudre cette
équation, avec au centre du dispositif les « Maisons de
la santé ». Ces structures s’avèrent, en effet, les plus
aptes à répondre aux enjeux de la médecine de
demain.
Sept axes de développement ont été proposés par le
rapport portant sur le développement de structures de
regroupement pluriprofessionnel de santé et remis en
2010 au ministre de la santé de l’époque.
Pour éviter les déserts de santé liés à « l’inégale réparti-
tion territoriale des professionnels de santé de premier
recours », ledit rapport propose un appel à projets pour
inciter au développement des maisons de santé dans
les zones rurales, pour pallier une densité médicale
faible qui contribue à alimenter le cercle vicieux de
l’isolement et de la crise que traversent les zones les
plus déshéritées, et dans le cadre de la dynamique
Espoir banlieues.