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n°36 Septembre/Octobre 2011
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de dépistage systématiques. Notamment : le cancer du
sein et le cancer colorectal. Ces campagnes de dépistage
généralisées ne sont malheureusement pas suivies par la
totalité de la population qui est sollicitée.
62% des français qui ne sont pas eux-mêmes soignés
pour un cancer, déclarent avoir dans leur entourage un
ou plusieurs proches atteints d’un cancer. La pathologie
s’insère donc dans un périmètre de proximité et donne
une représentation dont l’incidence (la fréquence) sem-
ble en hausse. 86% des français ont le sentiment que le
nombre de cancers ne cesse d’augmenter et touche de
plus en plus de monde.
La charge symbolique liée à la maladie est très impor-
tante. Les personnes qui ne sont pas atteintes, entre-
prennent un comportement d’évitement qui prend l’allure
d’une conjuration. Le cancer fait peur, et 37 % pensent
que le sujet est tabou dans notre société : « le cancer,
moins on en entend parler, et mieux on se porte ! ».
Cette politique de l’autruche rejaillit sur les comporte-
ments et c’est bien le problème. Un français sur deux
considère que « lorsqu’on a eu un cancer, on n’est plus
capable de travailler comme avant ».
Réinsertion sociale
La représentation sombre associée au cancer définit un
environnement socioprofessionnel diminué ou restreint.
Une société qui perçoit le cancer comme une mort
annoncée, ne peut prendre en considération un avenir
professionnel. La négativité liée à la maladie, induit
inexorablement une atteinte ou une diminution physique
qui se répercuterait sur le travail quotidien. Ce statut de
sursitaire se prolonge même si le traitement a entraîné
une guérison. Selon un sondage récent (Viavoce réalisé
pour l’institut Curie), 25 % des français citent spontané-
ment la difficulté d’affronter le regard des autres au
moment de la réinsertion professionnelle. Le jugement
des autres est dur. Pour les personnes atteintes de can-
cer, une sur deux a moins de 65 ans, et, après guérison,
elles doivent reprendre leur situation professionnelle. Les
difficultés rencontrées fragilisent les conditions de pour-
suite ou de reprise de l’activité professionnelle. 43 % des
français estiment ainsi que la réinsertion dans le monde
du travail constitue la principale difficulté des personnes
ayant été traitées pour un cancer.
L’aménagement des conditions et du poste de travail
rendu possible par la législation du travail ne constitue
malheureusement pas une garantie de retour à l’emploi.
En effet parmi les personnes en activité professionnelle
dans les deux ans qui suivent le diagnostic du cancer,
deux tiers se déclarent plus fatigables qu’avant avec des
séquelles physiques et psychologiques de la maladie ou
des traitements.
Les cancers
aujourd’hui
En 2010, chez l’homme, le cancer de la prostate est le
plus fréquent, suivi par les cancers du poumon et colo-
rectal. Chez la femme, les trois cancers les plus fréquents
sont le cancer du sein, colorectal et du poumon.
Le nombre de cancers en France est en hausse.
Cependant, même si le cancer constitue la première
cause de décès chez l’homme, et la deuxième chez la
femme, la mortalité par cancer a nettement reculé ces 20
dernières années. Chez l’homme, le recul de la consom-
mation alcoolo-tabagique, a permis une baisse du taux
de mortalité sur les cancers liés au tabac et à l’alcool.
Chez la femme, la baisse est moins significative, compte
tenu que la hausse du cancer du poumon est liée à une
augmentation de la consommation tabagique depuis 40
ans.
Enfin, est observée une baisse du taux de mortalité liée
à certains cancers accessibles au dépistage et au diag-
nostic précoce : cancer du sein, du côlon et de l’utérus
chez la femme, cancer du côlon chez l’homme.
Mais une part importante de la baisse de la mortalité est
due à une amélioration de la prise en charge diagnos-
tique (scanner, imagerie par résonnance magnétique,
tomographie à émission de positron), une amélioration
de la prise en charge thérapeutique (microchirurgie,
radiothérapie ciblée), et surtout aux nouvelles thérapeu-
tiques liées à la découverte de molécules innovantes :
chimiothérapie ciblée selon des caractéristiques molécu-
laires. Aujourd’hui, il établit que la plupart des cancers
sont le résultat d’une mutation somatique dans des
gènes ou dans l’expression de ces gènes qui contrôlent la
prolifération des cellules, leur croissance, leur différen-
ciation et leur mort programmée. 28 plateformes de
génétique moléculaire effectuent la détection des bio-
marqueurs déterminant l’accès aux thérapies ciblées et
personnalisées pour l’ensemble des patients du territoire.
Conclusion
Les estimations de survie cinq ans après le diagnostic de
la maladie est de 52%, en France en moyenne tous can-
cers confondus, et, dans cette population, 38 % seront
guéris. Pour certains types de cancers le taux de survie
relative à cinq ans atteint ou dépasse 80%. C’est le cas
du cancer de la prostate (80%), du cancer du sein (85%),
du mélanome cutané (87%), du cancer de la thyroïde
(94%), de la leucémie lymphoïde chronique (81%), du
cancer des testicules (95%), de la maladie de Hodgkin
(88%) et du cancer des lèvres (95%) (source : Institut
National du Cancer).
Dans un contexte où la mortalité diminue il apparaît plus
que jamais nécessaire de changer le regard que la société
porte sur les malades cancéreux et sur la pathologie elle-
même.
UNE PLATTE-FORME MULTI-ACCÈS
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