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En France, la consommation moyenne de sel est de 8 à
10 g par jour, bien au-dessus des 5 g recommandés. 10
à 20% d’entre nous en consomment plus de 12 g par
jour, soit deux fois et demies les quantités recomman-
dées ! Les personnes qui souffrent d’insuffisance car-
diaque doivent souvent suivre un régime très pauvre en
sel (moins de 2 à 4 g par jour).
Le sel que nous ingérons est généralement apporté
pour un tiers par le pain, une baguette contenant 5 à 6
g de sel, par les charcuteries, les fromages, le sel de
table mais aussi les plats cuisinés.
Une sur-consommation de sel a des conséquences
néfastes sur la santé. Le sel serait responsable de trou-
bles dans quatre domaines : l’hypertension, le cœur,
l’ostéoporose, le cancer. L’AFSSA a donc recommandé
de réduire de 20% l’apport alimentaire moyen en sel de
la population française sur 5 ans.
trop manger
L’excès de poids est imputable pour l’essentiel à une
alimentation trop riche, en particulier en matières
grasses et en boissons alcoolisées, ainsi qu’à un
manque d’activité physique régulière. 40% des français
sont aujourd’hui concernés par le surpoids ou l’obésité.
En 2020, sans modification des comportements, 20 à
25% des français seront obèses et plus de 2 millions
seront diabétiques.
L’obésité est considérée comme une maladie de l’adap-
tation du métabolisme face aux changements de la
société devenue, dans les pays industrialisés, séden-
taire et suralimentée.
La simple perte de 5 à 10% du poids de départ du
patient obèse suffit à améliorer les complications
comme le diabète et les troubles cardio-vasculaires.
Réduire sel et sucre
Dans la lutte contre l’hypertension et le diabète, les
mesures d’hygiène et de diététique jouent un rôle
essentiel. Elles préviennent les complications et per-
mettent d’alléger les traitements médicamenteux. La
pratique régulière d’une activité physique, l’arrêt du
tabac et certains choix alimentaires sont importants.
La réduction de la consommation de sel est vivement
conseillée car le sodium contribue à provoquer l’hyper-
tension, à un degré variable selon la sensibilité de cha-
cun. Un régime modérément sodé peut s’accompagner
d’une baisse de la pression artérielle chez environ un
tiers des hypertendus. Les personnes qui souffrent de
syndrome métabolique ou de diabète de type 2 (non
insulino-dépendant), ainsi que les personnes âgées,
sont plus sensibles aux effets négatifs d’une alimenta-
tion trop salée.
En Finlande, on a dénombré moitié moins de cas d’hy-
pertension lorsque la consommation moyenne de sel a
été réduite d’un tiers, grâce à des mesures réglemen-
taires telles que la substitution partielle du chlorure de
sodium par du chlorure de potassium.
Manger, oui...
mais bouger
L’activité physique pourrait jouer un rôle dans la pré-
vention de certaines maladies (diabète de type 2, cer-
tains cancers…). De plus, en aidant les fumeurs à arrê-
ter, elle contribue à réduire la fréquence des cancers
liés au tabac (bronches, bouche, gorge…). Des études
récentes suggèrent que l’activité physique n’a pas
besoin d’avoir une intensité élevée pour avoir des
effets bénéfiques et diminuer le risque de pathologie
chronique. Les recommandations du Fonds mondial sont
de pratiquer une activité physique modérée (compara-
ble à de la marche énergique) pendant au moins 30
minutes par jour puis, une fois en forme, pratiquer une
activité sportive pendant 30 minutes par jour (ou aug-
menter la durée de l’activité physique modérée à 60
minutes par jour).
La solution idéale passe par la prévention. Vaste pro-
gramme qui dépasse largement le cadre médical.
L’obésité, en particulier, est une maladie sociale. En
matière de lutte contre la sédentarité par exemple, c’est
une nouvelle politique scolaire qu’il faudrait repenser,
de même qu’une nouvelle politique de la ville avec plus
d’espaces verts et des quartiers plus sûrs… Notre
société de consommation réussira-t-elle à relever le
défi ?
A maladie sociale, solutions sociales. Dans certains
départements, des actions de prévention misant tout
sur l’éducation, initiées par les conseils généraux dans
les lycées et collèges existent depuis plusieurs années.
Elles associent différents acteurs sociaux, médecins,
professeurs, psychologues, industriels de l’agroalimen-
taire, cuisiniers, etc. Ces initiatives qui étaient pion-
nières il y a encore quelque temps retiennent
aujourd’hui toute l’attention des agences régionales de
santé. Tant mieux.
EM
n°36 Septembre/Octobre 2011
(5)
Quelques conseils
prenez garde aux plats cuisinés industriels et aux
conserves.
apprenez à lire les étiquettes et partez à la chasse aux ali-
ments riches en sodium. sachez traduire : 400 mg (0,4 g) de
sodium correspondent à 1 g de sel.
salez vos plats modérément vos plats pendant la cuisson.
Mangez plus de fruits et légumes frais. ils sont riches en
potassium qui s’oppose aux effets nocifs du sodium.
Les aliments riches en sel : charcuteries, jambon cuit,
conserves de viande, chips, frites, purées instantanées, piz-
zas, poissons fumés, bouillons cubes, soupes industrielles,
plats cuisinés et en conserve, biscuits apéritifs, graines salées
(cacahuètes, pistaches, etc.), hamburger.
privilégiez l’assaisonnement avec les aromates, les épices,
les herbes : par exemple, pour rehausser la cuisson des
volailles, vous pouvez utiliser de l’ail, le citron, l’estragon, le
gingembre, la sauge, la paprika.
Réduisez la consommation des condiments.