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enquête
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EM
n°36 Septembre/Octobre 2011
L
e développement de la restauration rapide, des plats à
emporter et des plats cuisinés est une réponse à l’ac-
célération du rythme professionnel et à la diminution
du temps consacré aux repas et à leur préparation. Si
tous ces éléments ont conduit notre société dans une
ère d’abondance alimentaire, celle-ci ne s’accompagne
pas forcément d’équilibre nutritionnel. Notre alimenta-
tion semble aujourd’hui plus souvent guidée par la pra-
ticité et les pressions du marketing agroalimentaire
que par la satisfaction de nos besoins physiologiques.
Etudiés de près par les sociologues et les nutrition-
nistes, les nouveaux comportements alimentaires
varient selon les individus, notamment en fonction de
l’âge et du milieu socioprofessionnel. Les jeunes man-
gent moins souvent à domicile que leurs aînés et
consomment davantage de repas tout prêts, de confi-
series, de pâtisseries, de boissons sucrées… Du point
de vue socioprofessionnel, les foyers aux revenus éle-
vés consomment également plus de produits sucrés que
ceux moins aisés.
Pourtant, les français se soucient de leur santé et font
de plus en plus attention à leur alimentation. Les
consommateurs sont sensibles au discours des profes-
sionnels de santé et des médias, en matière de recom-
mandations sanitaires et diététiques. La consomma-
tion de produits industriels riches en matières grasses
ou en sucre a tendance à diminuer. Le sucre est sou-
vent remplacé par les édulcorants de synthèse, le
beurre et les matières grasses animales par les huiles
végétales. Les produits dits « light », « 0% » ou « sans
sucre » connaissent un franc succès. Néanmoins, les
mauvaises habitudes alimentaires persistent.
Le sucre
Selon les études, la diminution de consommation des
produits sucrés n’a pas encore atteint les repères de
consommation proposés par les programmes nationaux
nutrition santé. Si la part des ventes directes de sucre
(21% de la consommation de produits sucrés) est sta-
ble, en revanche la part globale des utilisations indi-
rectes (79%) augmente.
Depuis 1990, la consommation de produits sucrés en
France s’est stabilisée à 35 kg par an et par habitant,
après avoir dépassé les 45 kg en 1965. Elle reste
cependant bien supérieure à la moyenne mondiale qui
avoisine les 20 kg.
Le sel
Si les ventes de sel semblent avoir diminué, les don-
nées de consommation individuelle ne retrouvent pas
cette tendance. Selon les experts, les Français en
consomment trop. C’est pourquoi l’AFSSA (l’Agence
Française de Sécurité Sanitaire des Aliments) a rendu,
en janvier 2002, un rapport public faisant part de la
situation actuelle en France et présentant des recom-
mandations pour diminuer cette consommation.
notre consommation alimentaire est marquée par de nouvelles tendances liées à
un mode de vie de plus en plus urbain et soumises à des variantes selon
l’âge et le milieu professionnel. Bien que les français portent
une attention croissante à l’alimentation, de mauvaises habitudes persistent...
difficile de venir à bout d’un mal dont les causes ne sont pas que médicales.
par le docteur Rémy Clément
sel, sucre
le
et
surcharge pondérale
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trio infernal