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Le scénario des mycoses se nichant
entre les orteils est classique en été.
Facile à reconnaître, l’affection se
manifeste par des rougeurs, avec
apparition de squames (comme si la
peau pelait ou s’écaillait). Au final,
des amas blanchâtres se forment dans
les espaces interdigitaux. Outre les
désagréments esthétiques, les
mycoses entraînent une gêne phy-
sique. Elles démangent et donnent lieu
à des sensations de brûlures ou de
piqûres. A la longue, la peau se fissure
et se retrouve « à vif ». Pas très
drôle…
des conditions propices
Saviez-vous qu’une mycose entre les
doigts de pied est nommée « pied
d’athlète » dans le jargon médical ?
Non pas qu’elle touche les sportifs en
exclusivité, mais elle se développe
facilement dans les chaussures de
sport en été. Et pour cause : les cham-
pignons microscopiques responsables
des mycoses interdigitales (appelés
dermatophytes) prolifèrent sous l’effet
de la macération et de la chaleur.
L’humidité compte aussi parmi les fac-
teurs favorisants. Voilà pourquoi les
piscines sont très souvent des nids à
mycoses. D’autant plus que l’infection
est contagieuse. Elle se transmet par
exposition directe avec des personnes
atteintes de mycoses, ou par contact
indirect des squames infectées (ser-
viettes de toilette, sols des piscines).
attention aux complications
Dans tous les cas, un traitement s’im-
pose, même si, au début, la mycose
est discrète et ne fait pas trop souf-
frir. Le hic ? Si on laisse l’infection
évoluer, elle s’attaque à tous les
espaces interdigitaux alors qu’elle
débute en général par le 4ème espace
(le plus restreint et donc le plus pro-
pice à la macération). Elle peut même
s’étendre à la plante du pied, provo-
quant des douleurs et des démangeai-
sons plus importantes. La mycose
risque également de toucher les
ongles qui alors s’épaississent, se
décollent et deviennent jaunâtres. Si
vous êtes diabétiques, faites particu-
lièrement attention aux mycoses.
Soignez-les sans attendre car dans
votre cas, elles ont tendance à se
surinfecter très vite.
traiter longtemps mais sûre-
ment
Côté traitement, si l’atteinte se révèle
très importante, il est nécessaire de
consulter. En général, pour des lésions
isolées, il passe par l’application de
crèmes, lotions ou poudres spéci-
fiques, dites antifongiques. Les pro-
duits contiennent pour la plupart des
dérivés imidazolés. Qu’on se le dise, la
pommade miraculeuse qui guérit en
quelques jours n’existe malheureuse-
ment pas ! Deux seuls mots d’ordre :
de la patience et de la régularité. Le
traitement doit être appliqué chaque
jour (1 à 2 fois en fonction des médi-
caments) pendant au moins 3
semaines sur une peau parfaitement
propre et sèche. Pour être efficace, il
doit se prolonger au-delà de la dispari-
tion des symptômes. En complément,
n’oubliez pas de déposer de la poudre
antifongique dans les chaussures et
les chaussettes. Ou, encore mieux,
d’éviter les chaussures fermées quand
il fait chaud.
beauté, hygiène, forme
EM
n°36 Septembre/Octobre 2011
(3)
La période estivale ou post-estivale est propice aux mycoses, en particulier au niveau des pieds.
si ces infections causées par des champignons microscopiques semblent bénignes, il ne faut pas
pour autant négliger leur traitement.
par Myriam Loriol, docteur en pharmacie
sus
mycoses !
aux
D
MIEUX VAUT PREVENIR
essentielle, la prévention des mycoses
n’est pourtant pas compliquée. La preuve
en 7 points capitaux :
• Bien sécher les espaces entre les orteils
après chaque lavage
• utiliser sa propre serviette de toilette et
la remplacer deux fois par semaine.
• porter des chaussettes en coton 100% et
préférer les chaussures en cuir aérées.
• ne pas porter de chaussures de sport en
dehors des activités sportives.
• utiliser des produits contre la transpi-
ration excessive des pieds si besoin.
• ne pas marcher pieds nus dans les pis-
cines et saunas.
• Laver régulièrement les tapis de bain et
de douche.
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