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n°38 février / mars 2012
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La téléphonie mobile se répartit sur 4 niveaux d’ondes .
Le GSM900 : fréquence de 872 et 960 Méga Hertz (MHz);
le GSM1800 : 1710 et 1875 MHz, le système UMTS (3G) :
qui se situe autour de 1900 MHz, et, dernière génération
actuellement en déploiement, la 4G: à 800 MHz (fré-
quence laissée vacante par la TV hertzienne) et 2,6 GHz.
Le téléphone transforme la voix en champs radiofré-
quences qui se propage de la source jusqu’à une antenne
relais couvrant une portion de territoire. Lorsqu’un utili-
sateur se déplace, il met en fonction plusieurs relais et la
puissance est régulée en fonction de sa distance par rap-
port à chaque relais, requérant une puissance maximale
pour avoir une qualité de communication immmédiate,
puis le champ se stabilise sur un minimum de puissance.
C’est donc lors de l’utilisation d’un téléphone mobile en
déplacement que l’on s’expose à la plus forte intensité du
champ de radiofréquence ou encore dans une zone dont
la portée est limite et qui nécessite une pleine puis-
sance. La différence entre une station de base et le télé-
phone est que la station émet en continu alors que le
téléphone n’émet un champ radiofréquence que pendant
l’utilisation. Néanmoins, la station est toujours plus éloi-
gnée qu’un téléphone qui se trouve à quelques millimè-
tres du cerveau. En définitive, la quantité d’énergie
radiofréquence absorbée par l’organisme est beaucoup
plus importante lors d’une conversation téléphonique
que celle absorbée par une station dont le signal se dilue
sur 360°.
impact sur la santé
Les champs de radiofréquences pénètrent d’autant plus
dans les tissus que la fréquence de l’onde est élevée. Cela
peut aller jusqu’à un peu plus d’un centimètre, et proba-
blement davantage avec la fréquence 4G à 2,6 GHz.
L’énergie est absorbée par les tissus et elle est transfor-
mée en chaleur. Les processus de thermorégulation de
l’organisme entre alors en action. Cependant, une agres-
sion répétée et prolongée pourrait éventuellement avoir
une incidence, bien qu’aucune étude n’ait été entreprise
pour évaluer des perturbations caloriques inférieures aux
recommandations internationales.
Globalement, l’ensemble des études actuelles portant sur
les champs electromagnétiques de radiofréquences et les
tumeurs cérébrales montrent des résultats souvent diver-
gents et l’absence d’élévation majeure du risque.
A ce jour, la communauté scientifique n’a pas montré de
lien entre l’utilisation de téléphones mobiles et l’aug-
mentation d’un risque de générer un cancer.
différentes études
Etude internationale multicentrique Interphone
Parmi les études existentes (souvent anciennes), celle
réalisée par ce groupe est la plus large à ce jour. Menées
dans 13 pays elle a tenté d’établir un lien entre l’utilisa-
tion du téléphone mobile et les tumeurs de la tête et du
cou.Elle réunit un très grand nombre d’utilisateurs cumu-
lant une dizaine d’années d’exposition au radiofré-
quences.
La synthèse globale de cette étude ne met pas en évi-
dence d’augmentation du risque dans le cadre d’une uti-
lisation moyenne. Un risque accru de gliomes et de
méningiomes a été suggéré dans les cas extrêmes d’un
nombre d’heures cumulées de plus de 1600 heures (soit
environ une heure par jour pendant 10 ans).
L’étude Interphone se poursuit actuellement avec d’au-
tres pathologies liées à l’usage du téléphone mobile
comme une tumeur du nerf acoustique (neurinome de
l’acoustique) et une atteinte des glandes parotides.
Conclusion
Toutes les études réalisées ont, majoritairement, démarré
à une époque ou la téléphonie mobile n’en était qu’à ses
débuts (2002 à 2007). Elles ne rendent pas compte de
l’explosion de la téléphonie dans le monde liée à une
baisse tarifaire, à une augmentation des services et à une
amélioration significative de la technologie.
Dans le cas du tabac il a fallu plusieurs décénies pour
mettre en évidence la relation de cause à effet entre le
tabagisme et les cancers des voies respiratoires. Sous la
pression de l’industrie, on voyait même certains méde-
cins dans les années cinquante faire la “pub” du tabac
allant jusqu’à suggérer que fumer était bon pour la santé.
Depuis, la politique générale de santé publique s’est
considérablement raffermie, et les Lois anti-tabac ont
imposé un nouveau mode de vie dans la plupart des pays.
Concernant le téléphone mobile plusieurs mesures ont
été prises notamment dans l’information règlementaire
au public ; le recensement des territoires où les taux
d’exposition aux radiofréquences dépassent la moyenne
nationale ; l’interdiction de l’utilisation du téléphone
mobile dans les maternelles, le primaire et le collège ;
l’obligation de vendre des téléphones avec écouteurs ou
oreillettes ; le renforcement de la protection des travail-
leurs soumis à des champs radiofréquences.
Une chose est sûre : mieux vaut éviter les conversations
inutiles ou trop longues !
Fréquences
(Hertz : Hz)
50 10kilo 100Mega 300Giga
10
15
GHz 10
18
Hhz
Appellations
Basses fréquences Radiofréquences
Hyperfréquence
et micro-ondes
Infrarouge spectre de la
lumière visible
rouge à violet
Ultraviolet Rayons X Rayons Gamma
Longueurs d’onde
(mètre : m)
6000 km 30km 3m 30cm 1mm
0,8micron 0,4micron
(1 micron = 10
-6
m)
nanomètre picomètre
(10
-9
m 10
-12
m)
Un Hertz est égal à 1 phénomène périodique par seconde. Un MEGA Hertz est une fréquence de 1 million de hertz. Un GIGA Hertz est une fréquence de 1 milliard de hertz.
tableau des différentes catégories d’ondes électromagnétiques :