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enquête
(4)
EM
n°39 mai / juin 2012
L’
agence de la biomédecine publie régulièrement les
résultats des activités de prélèvement et de greffe d’or-
ganes en France. En 2010, 4
.
708 greffes ont été prati-
quées. 6,4% des greffes ont été réalisées grâce à des
donneurs vivants. 15
.
613 personnes ont eu besoin
d’une greffe. La greffe est le remplacement, au moyen
d’un acte chirurgical, d’un élément du corps humain
qui ne fonctionne plus par un élément du corps humain
qui fonctionne correctement. Cette technique envisa-
gée par les médecins lorsque plus aucun autre traite-
ment ne marche. Le donneur est la personne sur
laquelle le prélèvement d’organes et/ou de tissus a été
effectué. Cette pratique permet de greffer 4 personnes,
en moyenne. Les greffes de reins sont les plus fré-
quemment réalisées (61%) devant celles du foie
(23%), du cœur (7%), du poumon (5%), du pancréas
(2%), du cœur-poumon (< 1%) et de l’intestin (< 1%).
Ces résultats sont en hausse par rapport à 2009
(+2,80%) mais malgré cette amélioration sur le front
des prélèvements et des greffes, la situation de pénu-
rie persiste, elle est même alarmante : plus de 15
.
600
personnes étaient en attente d’une greffe d’organe en
2010 et le nombre de personnes inscrites sur les listes
d’attente est chaque année plus élevé. Quelque 200
malades décèdent, chaque année, faute de greffon.
En 2008, par exemple, 13
.
698 patients ont été en
attente d’une greffe d’organes. Parmi eux, 10
.
180
attendaient un rein. 2
.
937 greffes de rein ont été réa-
lisées cette année-là, ce sont donc seulement 28,8%
des patients en attente qui ont pu être transplantés.
Les greffes de reins provenant de donneurs vivants ne
représentaient que 7,5% du total. Cette proportion
reste très faible en comparaison à celle de beaucoup de
nos voisins européens comme les Pays-Bas ou le
Royaume-Uni.
La source de don d’organes que représente la mort
encéphalique est très limitée (moins de 1% des per-
sonnes qui meurent à l’hôpital sont en état de mort
encéphalique). Or, cette source d’organes représente
actuellement près de 92,5% des greffes réalisées en
France. L’an dernier, seulement 48% des défunts en
état de mort encéphalique recensés dans les services
hospitaliers ont été prélevés. Il faut savoir que le nom-
bre maximal de donneurs potentiels de ce type est
environ de 4 000 chaque année, alors qu’il en faudrait
11 000 pour répondre aux besoins.
En 2010, 32% des prélèvements possibles ont été refu-
sés. Quel paradoxe, alors que toutes les enquêtes
Chaque année, en France, un tiers seulement des malades en attente de greffe
sont transplantés. tous les deux jours, un homme, une femme ou un enfant
meurt à force d’avoir trop attendu le don d’un organe qui l’aurait sauvé.
Or, un don d’organes sauve 7 vies.
Par le docteur Rémy Clément
dond’organes
l’affaire
© ekaterina Fribus - Fotolia
de tous
Ce que dit la Loi :
d’après la loi bioéthique de juillet 1994 révisée le 6 août 2004,
toute personne majeure est considérée consentante au prélè-
vement de ses organes et tissus après sa mort si elle n’a pas
manifesté son refus de son vivant. La loi donne donc la possi-
bilité de faire un choix concernant son propre corps. quand
une personne mineure décède, seuls ses parents (ou à défaut
le tuteur légal) sont autorisés à consentir, par écrit, au prélè-
vement de ses organes et tissus.
il n’y a aucune limite d’âge pour le donneur du moment que
les éléments donnés soient sains. en fait, la qualité des organes
compte plus que l’âge légal.