Page 7 - EM39_book

Version HTML de base

d’opinion confirment qu’une écrasante majorité des
français est favorable au don d’organes ! Quand on
parle de don d’organes ou de tissus, on fait référence à
la volonté de la personne qui va être prélevée. Quand
on parle de prélèvement, on fait référence à l’acte
médical qui est rendu possible par le don. En France, le
prélèvement ne peut pas se faire sur une personne qui
s’était opposée au don d’organes durant sa vie. Le
manque d’informations sur la volonté du défunt est
l’une des principales causes de refus de la famille. La
diminution du taux de refus des proches demeure donc
une priorité, même si cela ne suffit pas à répondre de
manière satisfaisante aux besoins des patients en
attente de greffe.
Dans ce contexte, le recours à d’autres sources de pré-
lèvement (donneurs décédés suite à un arrêt cardiaque,
donneurs vivants) et la nécessité pour chacun de réflé-
chir à la question du don d’organes (intrinsèquement
lié à la mort) sont plus que jamais des impératifs.
Le don de certains éléments du corps humain de son
vivant est également possible. C’est le cas par exemple
du rein, des cellules souches hématopoïétiques, plus
rarement d’une partie du foie ou des poumons. Les
règles de sécurité qui accompagnent le prélèvement sur
un donneur vivant sont les mêmes que celles qui sont
appliquées chez un donneur décédé.
encourager le don
éclairé
La nécessité d’une greffe, tout comme la possibilité de
donner ses organes peuvent concerner chacun d’entre
nous, quels que soient l’âge, l’origine ou la condition
sociale. Chacun doit faire un travail sur soi-même pour
réfléchir, à son rythme et selon ses choix, puis à se
positionner librement et à faire part de sa décision à
son entourage. Discuter du don d’organes en famille et
avec ses proches, parler de sa décision lorsque tout va
bien, est le seul moyen d’être certain qu’elle sera res-
pectée.
Ce choix du don repose sur trois principes : consente-
ment, anonymat entre donneur et receveur, gratuité. A
l’inverse, si l’on ne souhaite pas donner ses organes ou
tissus en vue de greffe, il est possible de s’inscrire sur
le registre national des refus (formulaire d’inscription
disponible sur demande au 0 800 202 224 ou via le site
internet de l’Agence de la biomédecine). L’inscription
se fait par demande écrite confirmée par courrier. Ce
refus sera révocable à tout moment, selon les mêmes
modalités.
Si, en cas de décès, le médecin ne connaît pas la déci-
sion du défunt, il devra s’efforcer de recueillir le témoi-
gnage de sa volonté auprès de sa famille. C’est parce
qu’elle ignore la volonté du défunt que, dans le doute,
sa famille témoigne souvent d’une opposition du défunt
au prélèvement.
Accepter la mort
encéphalique
Le don d’organes en vue de la greffe n’est aujourd’hui
possible qu’en cas de mort encéphalique, une manière
très exceptionnelle de mourir. Un décret précise com-
ment et par quels médecins la mort encéphalique peut
être constatée.
La mort encéphalique, ou mort cérébrale, correspond à
un décès provoqué par l’arrêt définitif du fonctionne-
ment du cerveau qui est entièrement et irrémédiable-
ment détruit. C’est un état très rare, qu’il ne faut pas
confondre avec certains comas qui n’entraînent pas le
décès et au cours desquels le cerveau n’est que partiel-
lement abîmé. La mort encéphalique diffère de la mort
“habituelle” dans laquelle le cœur s’est arrêté. En cas
de mort encéphalique, l’activité cardiaque et la respira-
tion sont en effet maintenues artificiellement. Ceci
permet aux organes de recevoir l’oxygène indispensable
à leur fonctionnement. Ce maintien artificiel réalisé à
l’hôpital par un service de réanimation ne peut durer
que quelques heures, c’est pourquoi la décision doit
être rapidement prise par la famille. L’appel du médecin
réanimateur à la surveillante coordinatrice donne le
coup d’envoi d’un processus intensif d’environ 16
heures pour organiser le prélèvement des organes du
défunt en état de mort encéphalique. Le fait qu’il soit
en apparence encore vivant rend particulièrement diffi-
cile la tâche du médecin coordinateur qui doit annon-
cer la mort à la famille. Cette longue discussion inau-
gure le processus de deuil. Ce n’est que lorsque l’idée
de la mort est « acceptée » que la question du prélève-
ment est posée par la coordinatrice hospitalière. Il
s’agit strictement de rechercher l’avis du défunt sur le
don de ses organes à travers le témoignage de la
famille sans faire porter le poids de cette décision sur
elle. Ces moments difficiles sont pris en charge par des
personnes expérimentées. Par la suite, tout au long du
processus (examens, recherche de receveurs, organisa-
tion de la venue des équipes transplanteuses, prélève-
ment au bloc opératoire), la coordinatrice maintient un
contact permanent avec la famille, afin de l’informer et
de l’aider dans cette épreuve douloureuse.
EM
n°39 mai / juin 2012
(5)
Démarche active à suivre :
Pour faciliter la démarche du don, la Fondation greffe de
vie a développé : le Passeport de vie. sans valeur juridique,
il permet juste d’informer ses proches de son non opposi-
tion au don d’organes. il est distribué gratuitement sur
simple demande (aller sur le site internet de la Fondation :
www.greffedevie.fr). il s’agit d’un « kit » personnalisé qui
contient une carte de donneur à conserver sur soi et une
série de trois cartes témoins à transmettre à ses proches
pour les informer de sa décision, afin qu’ils soient en
mesure d’en témoigner.
L’établissement français des greffes édite également une
carte de donneur que l’on peut se procurer en composant
le 0 800 202 224 (numéro vert, appel gratuit). Cette carte
permettra là aussi un meilleur dialogue entre la famille et le
médecin.