EM
n°40 août / septembre 2012
(11)
asthme allergique sévère peut être un facteur de désocia-
lisation qui peut rejaillir sur l’image de soi. De même, il
peut être responsable d’échecs scolaires, et à l’âge adulte,
d’absentéisme au travail, nuire aux performances de l’indi-
vidu... et ce jusqu’à un âge avancé.
Il est important de repérer tôt les symptômes pour ne pas
passer à côté d’une allergie qui peut se compliquer en
asthme. La prise en charge précoce permet de contrôler la
marche de l’allergie et d’éviter les crises.
quand l’asthme
s’abat
Le tableau d’un asthme allergique se reconnait d’abord par
ses symptômes. Ils surviennent plus ou moins brutalement
et peuvent être saisonniers ou présents tout au long de
l’année. La personne siffle, tousse, crache, a du mal à res-
pirer au repos et à l’effort. Elle ressent comme une sensa-
tion « d’être serrée » dans la poitrine, « opprimée »,
«
essoufflée », comme si elle était prise dans un étau. Un
stress s’installe. Ces impressions désagréables surviennent
souvent à l’effort et au froid, quand elle rit. Ces signes sont
souvent précédés de rhinite, d’éternuement, de toux.
Concernant la fréquence de ces asthmes allergiques, tout
est possible : cela peut aller de la crise isolée, à la crise
répétitive jusqu’à l’état permanent. L’asthme allergique ne
prévient pas, il peut apparaître le jour, la nuit, au travail,
dans les activités sportives, lors des loisirs, selon la saison
ou le lieu. Des asthmes allergiques authentiques peuvent
se révéler tardivement au-delà de 50 ans.
un traitement à
multiples facettes
Une prise en charge adaptée permet de diminuer les symp-
tômes de l’asthme et de freiner l’évolution de la maladie.
Des médicaments traitant les symptômes sont disponibles.
Ils peuvent être utilisés de façon occasionnelle pour des
symptômes légers et épisodiques ou en traitement de fond
en particulier dans l’asthme allergique.
Seul un bilan allergologique permet d’identifier les causes
de l’allergie. L’allergologue est le seul à pouvoir le faire. Il
définit ensuite une prise en charge adaptée selon le degré
de sévérité de l’allergie : éviction, traitements médica-
menteux, désensibilisation, éducation thérapeutique… La
désensibilisation est le seul traitement qui peut modifier
le cours évolutif de la maladie allergique. Il prévient l’ap-
parition de nouvelles sensibilisations et possède un effet
rémanent (qui dure après l’arrêt). C’est un traitement de
fond qui dure au minimum 3 ans.
L’automédication ne rentre pas dans l’arsenal thérapeu-
tique actuel des allergologues car ils craignent que le
patient se soigne à sa sauce, qu’il ne soit pas suffisam-
ment averti de la posologie, des risques d’interactions
médicamenteuses et que derrière un symptôme traité par
un produit d’automédication délivré au patient se cache
un cas clinique plus sévère tel qu’un asthme.
Le conseil pharmaceutique peut toutefois apporter des
réponses spécifiques à toutes les situations, que les symp-
tômes (asthme, nez bouché, larmoiements…) soient inter-
mittents ou permanents, modérés ou de forte intensité.
L’automédication contrôlée est possible à condition
qu’elle s’inscrive dans une démarche d’éducation thérapeu-
tique, en lien avec le médecin généraliste, l’allergologue et
le pharmacien.
se protéger par
l’alimentation
On peut se protéger contre l’allergie par certains types
d’alimentation, en habitant à la campagne (l’environne-
ment de la ferme est protecteur), par la consommation de
lait cru et par le contact avec les animaux (vaches, chat,
chien). Les recherches en immunologie montrent l’exis-
tence d’effets protecteurs de facteurs immunomodulateurs
rencontrés dans l’enfance. Ils seraient initiés par les expé-
riences infectieuses, nutritionnelles et environnementales,
et opérationnelles dès la période de la grossesse et d’allai-
tement. Ces facteurs auraient une influence considérable
sur la flore intestinale qui intervient dans la mise en place
du système immunitaire des muqueuses et l’apparition
d’allergies, en particulier d’asthme allergique.
La réhabilitation des immunostimulants en traitement pré-
ventif est actuellement discutée. Les probiotiques pour-
raient ouvrir de nouvelles perspectives thérapeutiques,
mais leur intérêt est pour l’instant très controversé.
Il existe des écoles « Asthme et allergies ». Ces associa-
tions mixtes professionnelles de santé/patients sont des
réseaux de soins gérés par les Agences Régionales de
l’Hospitalisation et financés par l’Union Régionale des
Caisses d’Assurance Maladie. Les séances se déroulent par
groupe de 8 personnes sous forme d’ateliers pédagogiques
(
à raison de deux par mois).
Des applications i-Pollen peuvent être téléchargées sur
l’Apple store. Les informations fournies concernent les
données polliniques (source RNSA), la qualité de l’air
(
source : laboratoire central de surveillance de la qualité
de l’air), les données météo par département (source :
Météo France), le tout automatiquement par géolocalisa-
tion.
Aérer 5 à 15 minutes deux fois par jour et ventiler la
pièce ;
Lutter contre l’humidité pour éviter les moisissures ;
préférer les revêtements lisses et lavables ;
privilégier les produits d’entretien naturels et éviter
ceux sous forme d’aérosol ;
Faire le ménage fréquemment ;
Ne pas surchauffer (20°c maximum) ;
Ne pas fumer à l’intérieur de la maison, même à la
fenêtre ;
privilégier pour la literie des housses anti-acariens
intégrales et certifiées ;
Limiter le nombre de plantes dans la maison ;
eviter les contacts avec les animaux domestiques.
des gestes simples à connaître