(10)
EM
n°40 août / septembre 2012
dossier
fatalité
et
Allergies
par le docteur Rémy Clément
Asthme
ce n’est pas une
Mal diagnostiquée ou non traitée, une allergie respiratoire
peut s’aggraver et se compliquer en asthme. il faut donc être attentif
aux premiers signes pour agir au plus tôt, réduire les symptômes
de l’asthme et enrayer le processus d’évolution de la maladie.
L
a prévalence de l’allergie est en augmentation régulière
depuis de nombreuses années jusqu’à atteindre 25% à
30%
de la population française avec un pic chez les ado-
lescents et les jeunes adultes (source : AFSSET). Cette
prévalence fait des maladies respiratoires allergiques
(
asthme, rhinite…) un véritable problème de santé
publique en raison des symptômes qu’elles occasionnent
et de leurs répercussions sur la vie privée et profession-
nelle.
L’augmentation de la prévalence des maladies aller-
giques respiratoires est associée à l’urbanisation, à l’aug-
mentation du niveau de vie, à la diminution de la taille
des familles, à l’hygiène, aux modifications de l’alimen-
tation. Le mode de vie urbain engendre plus d’allergies
respiratoires. Pointée du doigt, la pollution environne-
mentale est beaucoup incriminée dans cette tendance,
les particules en suspension étant les vecteurs de choix
pour les aéro allergènes.
La mauvaise qualité de l’air intérieur d’une maison ou
d’un appartement accentue la survenue de nombreuses
allergies respiratoires. Les évolutions de nos modes de
vie contribuent à augmenter notre présence à l’intérieur
des locaux et intensifient nos contact avec les allergènes
(
acariens, moisissures, animaux domestiques…) et les
polluants « domestiques » (composés organiques vola-
tils, dioxyde d’azote, tabac...). L’environnement est 5 à
10
fois plus pollué à l’intérieur qu’à l’extérieur.
des allergies
sous-estimées
Les symptômes d’une allergie (asthme, eczéma, rhinite,
conjonctivite, œdème, urticaire, picotement de la bouche,
gorge serrée, troubles digestifs…) sont sous-estimés en
consultation, de même que leur incidence sur la qualité de
vie et les risques pour la santé, empêchant ainsi la prise de
conscience du patient de son allergie. La difficulté posée
tient également aux caractéristiques mêmes de la maladie :
l’allergie se manifeste sous des formes variées, les causes
sont multiples. Un sujet voit souvent se succéder au cours
de son existence différentes manifestations allergiques.
L’allergie se produit sur une période limitée et, entre les
crises, il ne ressent pas forcément la nécessité de suivre un
traitement de longue durée (prévention, désensibilisa-
tion). Le patient a du mal à accepter le diagnostic d’aller-
gie si les tests réalisés se révèlent négatifs (l’asthme est
très souvent considéré d’origine non allergique). S’agissant
notamment de la rhinite allergique, les patients la vivent
comme une fatalité altérant leur confort de vie mais pas
comme une menace vitale, d’où un certain déni de la mala-
die et de sa prise en charge médicale. Chez les enfants, un
© ge
́
rard LeMAiRe - Fotolia