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EM
n°33 novembre/décembre 2010
L
dossier
’ostéoporose (os poreux) est une maladie générale du
squelette, caractérisée par une diminution de la masse
osseuse et une altération de la micro-architecture du
tissu osseux conduisant à une augmentation de la fragi-
lité osseuse et à un risque accru de fractures. Appelée
« l’ennemi silencieux » parce que les personnes peuvent
très bien ignorer qu’ils en sont atteints tant qu’ils n’ont
pas eu une ou des fractures, cette maladie de fragilisation
se développe rapidement à mesure que la population
augmente et que l’espérance de vie s’allonge.
La principale cause d’ostéoporose est la carence estrogé-
nique de la femme induite par la ménopause.
Cette carence est à l’origine d’une accélération du
remodelage osseux, aboutissant à un déséquilibre entre
les séquences de formation et de résorption osseuses.
Ce déséquilibre se traduit par une perte osseuse accélé-
rée et une négativation de la balance calcique. Les
remaniements osseux affectent principalement les
vertèbres, les poignets et les hanches.
On estime que 200 millions de femmes souffrent
d’ostéoporose dans le monde. En France, elles sont 3 à
4 millions : soit une femme ménopausée sur trois.
D’après une évaluation nord-américaine, en nombre, les
fractures liées à l’ostéoporose arrivent en tête de toutes
les pathologies, devant l’ensemble des accidents
cardiaques, des accidents vasculaires cérébraux et des
cancers du sein. Elles retentissent aussi sur la mortalité :
dans l’année qui suit une fracture du col du fémur chez
une personne âgée, le risque de décès est multiplié par 5.
Avant la fin de leur vie, 40% des femmes de 50 ans ou
plus auront une fracture ostéoporotique au niveau du
poignet, des vertèbres ou du fémur. Prévision alarmante :
ce taux est appelé à doubler d’ici 2040 s’il n’est pas porté
remède à la trop faible prise en charge diagnostique et
thérapeutique de la maladie. En France, on recense
chaque année 35 000 à 45 000 fractures du poignet,
40 000 à 65 000 fractures des vertèbres et 50 000
fractures de l’extrémité supérieure du fémur. Et encore
ces chiffres sont sous-évalués par rapport à la réalité.
Autant dire que l’ostéoporose est une maladie humaine-
ment et socialement coûteuse.
D’une manière générale, le risque d’ostéoporose est plus
faible chez les hommes parce qu’ils atteignent un pic de
masse osseuse plus élevé et qu’ils peuvent donc se
permettre de perdre plus d’os en vieillissant.
A côté de la ménopause, les autres facteurs de risque
d’ostéoporose sont notamment une faible masse osseuse,
un antécédent familial d’ostéoporose, des ancêtres cauca-
siens ou asiatiques, une constitution mince ou une petite
taille, le tabagisme, la consommation excessive d’alcool,
une activité physique insuffisante ou un apport inadé-
quat de calcium, l’utilisation de certains médicaments
comme la corticothérapie au long cours et la ménopause
précoce (avant l’âge de 45 ans). Certaines maladies
peuvent également favoriser une ostéoporose : affections
endocriniennes, gastro-intestinales, néoplasiques… Une
femme peut toutefois ne présenter aucun de ces facteurs
de risque et développer malgré tout une ostéoporose.
organiser
Comment
osseuse
Par le Docteur Rémy Clément
Ostéoporose
la résistance
L’ostéoporose est une maladie silencieuse, mais elle doit être traitée pour
éviter un risque de fracture d’autant plus important que la population vieillit.
Pour maintenir un capital osseux de qualité, les personnes âgées doivent
poursuivre les conseils donnés sur le plan alimentaire et une activité physique.
Et surtout bien respecter les traitements prescrits par leur médecin.
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