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enquête
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EM
n°37 Novembre/Décembre 2011
C
rise oblige, l'automédication fait du sur place en 2011
et suit la même mouvance depuis deux ans, alors que
les ventes de médicaments achetés sans ordonnance
avaient progressé en 2008.
L’automédication représente 14,1% des médicaments
avec 419 millions d’unités vendues (source : IMS
Health). 1 médicament sur 7 vendu en pharmacie est
ainsi un médicament d'automédication. L'atonie de ce
marché s’explique par l’impact de la crise sur les
ménages, qui n’hésitent pas à différer leurs dépenses
de santé, mais aussi par une année 2010 sans patholo-
gies notables.
Au sein de l’automédication, les médicaments rem-
boursables de vente libre achetés sans ordonnance et
donc non présentés au remboursement représentent
environ un tiers des unités vendues par les pharma-
ciens.
La pratique de se traiter seul est de plus en plus répan-
due. Davantage de français prennent en charge eux-
mêmes leurs petits maux quotidiens. Toutefois, le
conseil du pharmacien reste utile, voire très utile. En
l'absence d'ordonnance, son conseil est toujours solli-
cité dans 7 cas sur 10.
L'enquête diligentée en 2011 par l'AFIPA (Association
Française de l'Industrie Pharmaceutique pour une
Automédication responsable) montre que le recours au
médecin est de plus en plus limité pour des patholo-
gies bénignes. Deux chiffres attestent de ce phéno-
mène : 62% des français dépensent plus de 20 euros
par an pour l'achat de médicaments sans ordonnance
dont 32% ont dépensé plus de 50
. 75% déclarent
réutiliser les médicaments dont ils disposent pour des
symptômes similaires. Et demain, cette pratique est
amenée à se développer avec des français toujours plus
sensibles aux questions de santé et dont les modes de
vie se transforment. Avec la multiplication des sources
d'informations sur leur santé, les clients des pharma-
cies sont beaucoup plus “connaisseurs” des produits de
santé qu'autrefois. De plus, le comportement d'auto-
médication est encouragé depuis trois ans par une
offre de médicaments en libre accès ancrée dans le
quotidien. Le libre accès, c'est une liste de plus de 350
médicaments susceptibles d'être présentés devant les
comptoirs des pharmacies, destinés au traitement des
pathologies bénignes : acné, toux, tabac, rhumes,
maux de gorge...
déjà ancrée dans les habitudes, l'automédication est une vraie tendance de
société. 7 personnes sur 10 la pratiquent et 80% des adultes déclarent avoir
utilisé des médicaments sans avoir recours à une consultation chez le médecin.
Le consommateur français, de plus en plus avisé sur les questions de santé,
marcherait-il sur les pas de son congénère anglo-saxon ?
Par le docteur Rémy Clément
automédication
deux ans
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après
Automédication, précision sémantique
Le marché de l'automédication est constitué des médicaments
dits « de prescription médicale facultative » (PMF) n'ayant
donc pas été prescrits. Ces médicaments sont :
soit remboursables. On les appelle alors les semi-éthiques, ils
peuvent être achetés sans prescription et restent donc non rem-
boursés ou sur prescription et sont donc remboursés.
soit non remboursables (avec ou sans prescription). On parle
alors de médication familiale, ou médication officinale ou
médicaments OtC (Over the Counter).