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enquête
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EM
n°38 février / mars 2012
p
rès du tiers de la population se plaint d’un trouble du
sommeil, et particulièrement d’insomnie, mais seules
20% de ces personnes sont correctement prises en
charge. Dans la population générale, la prévalence des
difficultés à s’endormir et des difficultés de maintien
du sommeil augmente de manière linéaire avec l’âge,
atteignant près de 50% parmi les individus âgés de
plus de 65 ans. Les femmes sont plus susceptibles que
les hommes de se plaindre de ces difficultés, des
conséquences diurnes, d’insatisfaction du sommeil et
d’avoir un diagnostic d’insomnie. La somnolence
diurne excessive affecte 5 à 15% de la population
générale et entraîne des troubles cognitifs majeurs
comme un ralentissement du temps de réaction, une
modification du champ visuel ou des troubles du juge-
ment.
Plusieurs pathologies peuvent engendrer une plainte
d’insomnie : troubles respiratoires durant le sommeil
tels que le syndrome d’apnées du sommeil ou l’hypo-
ventilation pendant le sommeil (5 à 9% des plaintes
d’insomnies), les mouvements périodiques des mem-
bres ou syndrome des jambes sans repos (15%), les
troubles neurologiques ou médicaux (4 à 11%), la
mauvaise hygiène de sommeil ou les facteurs environ-
nementaux (10%), l’utilisation d’une substance
médico-active, par exemple les corticoïdes et les
œstrogènes (3 à 7%).
Plusieurs facteurs liés au style de vie sont associés à
un risque accru d’insomnie dans la population géné-
rale. Tel est le cas des gens qui estiment mener une vie
stressante, des chômeurs, des travailleurs postés ou de
nuit et des personnes dormant dans une chambre à
coucher dont la température est inadéquate.
Les personnes se plaignant d’insomnie se disent très
souvent en mauvaise santé. Certaines études ont rap-
porté que près de la moitié des sujets ayant des symp-
tômes d’insomnie ont de multiples problèmes de santé,
persistants, voire chroniques. Les associations le plus
souvent rapportées sont les maladies des voies respira-
toires supérieures, les maladies rhumatismales, les
douleurs chroniques et les maladies cardiovasculaires.
Plusieurs études épidémiologiques ont observé que
l’usage de tabac, les antihypertenseurs et l’alcool s’as-
socient de manière significative aux symptômes d’in-
somnie. Dans ces populations, l’alcool était utilisé
comme un moyen pour favoriser le sommeil par près de
40% des individus ayant des troubles d’insomnie.
On lui consacre un tiers de notre vie, mais ce n’est pas du temps de perdu.
du sommeil dépend la restauration des forces physiques et psychologiques.
Les troubles du sommeil, en particulier l’insomnie, sont des facteurs déclen-
chant ou aggravant de nombreux maux ou maladies. Le sommeil est donc
essentiel à la préservation de la santé et à une bonne qualité de vie.
par le docteur Rémy Clément
troubles du sommeil
impact
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sur la santé
La sieste : un antidote efficace
dormir la nuit ou en début d’après-midi, aux moments
où le sommeil est programmé par nos rythmes biolo-
giques naturels est de loin le plus efficace. par exemple,
une sieste d’un quart d’heure après le repas de midi amé-
liore considérablement l’humeur et les performances
observées pendant tout le reste de l’après-midi et ce, d’au-
tant plus que les besoins de sommeil se font sentir.