EM
n°52 nov. / déc. 2015
(20)
infos santé
L’AUTOTEST VIH DISPONIBLE
EN PHARMACIE
L’Agence Nationale de la Recherche sur le Sida va lancer une
grande étude statistique au moyen d’un questionnaire en ligne,
à partir du 1
er
janvier 2016, afin de suivre mensuellement
l’évolution de la pathologie dans deux groupes de personnes :
la population homosexuelle et la population subsaharienne.
Les résultats permettront de savoir si la pratique régulière
de l’autotest permettra un dépistage précoce et la mise
en route d’un traitement en vue d’éradiquer la maladie.
Cependant, il faut savoir que, lors d’un traitement
précoce, l’absence d’anticorps n’a rien à voir avec une
guérison virale. Un test faussement négatif ne doit
surtout pas autoriser le patient à stopper son traitement.
Les réservoirs de VIH sont responsables de la persistance de
la pathologie car le virus est définitivement présent dans le
génome des cellules immunitaires. Le défi aujourd’hui est
de trouver des marqueurs permettant de repérer les cellules
« saines » contaminées où le virus est dormant. En effet,
certaines cellules ne peuvent pas être atteintes car l’antiviral
n’y a pas accès pour des raisons anatomo-physiologiques. Mais
pour toutes les autres il est possible d’espérer les « traquer » et
les traiter. Autre précaution, la transmission sous traitement
est toujours possible bien que la charge virale dans le sang soit
indétectable. Le préservatif est donc toujours indispensable.
Enfin, une étude récente a permis de constater que la prise de
cannabis est un facteur favorisant la transmission du virus par
un phénomène probablement immuno-modulateur.
Principaux résultats et objectifs pour les années à venir :
LA COMMISSION EUROPÉENNE
CONTRE LE CANCER COMMÉMORE
30 ANS DE COMBAT
En 1985, les pays leaders de la recherche anticancéreuse se sont
réunis à Milan afin de définir un programme de lutte contre les
différents types de cancer en prenant des mesures destinées à
améliorer l’accès aux soins ainsi que la qualité des soins dans
l’espace européen. Une étude conduite en 2012 fait état de 1,4
million de nouveaux cas pour l’homme et 1,2million pour la
femme. Sur cette population, une personne sur deux décédera
des suites de la maladie.
L’objectif principal de « The
European Commission Against
Cancer »
est
d’informer
de la façon la plus large
possible les populations.
Ses principales actions
consistent à légiférer sur
les pesticides, la qualité de
l’air et l’exposition sensible
aux agents cancérigènes.
Mais sa mesure phare est
la lutte antitabagique car
le cancer du poumon est la première
cause de mortalité évitable parmi les cancers. Pour cela, la
commission recommande la régulation de la production et de
la distribution du tabac, diminuer la publicité sur le tabac
ainsi que les facteurs pouvant encourager la consommation
tabagique, notamment par l
’adoption du paquet neutre dans
toute la communauté européenne
.
En France, cette mesure a été votée par les députés et devrait
être mise en application à compter de mai 2016, et ne feront
apparaître ni marque ni logo. Cette mesure déjà appliquée
en Australie a permis de réduire la consommation tabagique
de 3,4% en un an. L’Australie conduit depuis longtemps des
mesures qui ont permis la réduction de la population de fumeurs
à 15% (35% en France). Or le cancer du poumon est évitable et
son traitement coûte très cher à la société : 30milliards d’euros
par an (source : INca). Un fumeur qui agirait dans le mépris
de toutes les possibilités qui lui sont offertes pour stopper
sa consommation tabagique, pour diverses raisons, serait bien
incapable de financer, seul, le coût de son traitement, environ
30.000
€
... et préfèrerait donc faire supporter les coûts par la
société. Pourtant, pour une consommation de 20 cigarettes par
jour, un fumeur dépense annuellement 2 200
€
/an...
L’objectif de la commission européenne
est de réduire
de 15% l’incidence des cancers d’ici 2020. Pour cela elle
recommande la mise en place de dépistages précoces, ce qui
favorise les chances de rémission. Un plan de financement
a permis d’investir près de 1,5 milliards d’euros dans des
programmes de recherche.
La Lettre de l’Infectiologue
Principaux résultats et objectifs pour les années à venir
Source : OMS/UNAIDS 2015
ANRS 2015 - D’après Vitoria M et al., communication orale,
actualisée
Paramètres clés
2005
2015
2020
2030
Nouvelles infections
VIH
3 millions
2 millions
500 000
200 000
Décès liés au SIDA 2,4 millions 1,2 million 400 000
200 000
Accès aux ARV
1,5 million 15 millions 30 millions
Tous
Investissements
(US $)
7 billions
20 billions 32 billions 29 billions
35
%
50
%
10x
3x