EM
n°52 nov. / déc. 2015
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dossier
L
Le pronostic du cancer colorectal s’est significativement
amélioré au fil du temps du fait d’une détection plus précoce,
d’une amélioration des techniques chirurgicales et de la chimiothérapie.
Mais la prévention est la meilleure des armes.
cancer
e cancer colorectal est le plus fréquent des cancers gastro-
intestinaux. C’est un problème de santé publique majeur.
Bien que la mortalité liée à cette maladie ait baissé de 25%
en 10 ans en France, il reste le 2
ème
cancer le plus meurtrier,
derrière le cancer du poumon, avec 17700 décès pour
42000 cas diagnostiqués chaque année. S’il survient dans
90% des cas chez des personnes de plus de 55 ans, les plus
jeunes ne sont pas épargnés. Il s’agit alors le plus souvent
de formes isolées pour lesquelles il n’est pas retrouvé de
facteur prédisposant. Une fois traités, les cancers du côlon
dans cette catégorie d’âge sont de meilleur pronostic que
ceux observés chez des patients plus âgés,
Dépistage :
du nouveau !
Un nouveau test immunologique dans le cancer colorectal
est disponible depuis avril 2015. Le test OC-Sensor
remplace avantageusement l’ancien Hemoccult II dont le
principe est toujours de détecter le sang dans les selles.
Sa sensibilité est de près de 80 %. Plus simple d’utilisation
puisqu’un seul et unique prélèvement est nécessaire, il
ne réagit pas au sang animal possiblement contenu dans
l’alimentation et sa lecture est automatisée. Il n’oblige donc
pas à une modification préalable du régime alimentaire ou
à des prises médicamenteuses. Des atouts pour relancer le
dépistage, alors que l’OMS recommande un dépistage d’au
moins 45 % des hommes et des femmes de 50 à 74 ans, la
France (pays d’Europe où la prévalence du cancer colorectal
est la plus forte) plafonne à 29,8 %. Or la détection précoce
de la pathologie permet de guérir 9 cas sur 10. Un ratio qui
passe à 1 cas sur 7 lors d’une détection tardive.
Incidence de
l’alimentation
Les habitudes alimentaires peuvent influer sur le risque et le
développement de cancer colorectal. Alors que la viande rouge
est connue pour augmenter ce risque, les aliments riches
en fibres le réduisent. Selon une étude américaine publiée
dans la revue « JAMA Internal Medicine », une alimentation
végétarienne est associée à un risque plus faible.
Il est admis que l’activité physique et une alimentation riche
en fibres, poissons, noix, produits laitiers, fruits et légumes
sont associées à un risque faible de cancer colique, alors
qu’un excès de poids, le tabac, l’alcool et la consommation
de viandes rouges ou transformées sont en lien avec une
augmentation du risque. Le rôle individuel de ces différents
facteurs de risque est assez bien connu. Par exemple, l’obésité
est également un facteur de risque reconnu de récidive des
adénomes, particulièrement chez les hommes.
De la découverte du
polype à l’adénome
Les tumeurs bénignes du côlon et du rectum sont appelées
polypes. Il s’agit d’excroissances qui se développent à
la surface de la paroi interne du côlon et du rectum,
Par le Docteur Rémy Clément
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colorectal
Le