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EM

n°52 nov. / déc. 2015

(8)

enquête

La préparation des doses à administrer (PDA) permet déjà

d’améliorer de manière significative l’observance chez

les patients âgés de 75 ans et plus. Les résultats des

expérimentations menées chez des patients ambulatoires

(maintenus à leur domicile) sont très concluants.

Un autre levier pour lutter contre la non observance

des personnes âgées réside dans le développement

des nouvelles technologies numériques et la création

d’outils simples à utiliser, que ce soit en consultation

ou à distance : SMS de rappel, e-mailing, assistance

téléphonique, télé-observance, piluliers connectés,

applications, etc. Les différents intervenants de ce

marché rivalisent d’imagination et d’inventivité en ce

domaine.

A chaque fois, l’enjeu de ces nouveaux outils est le

même : prolonger l’autonomie des personnes âgées et

améliorer la qualité de vie de ces patients atteints de

maladies chroniques. En France, il y a 500 000 patients

en établissements et 2 millions de patients de plus de

80 ans à domicile.

Vers des

remboursements

liés à l’observance ?

L’incitation à l’observance continue à faire polémique.

Pourtant, les programmes d’observance basés sur une

incitation financière du patient ne se sont pas révélés

d’un grand succès sur le long terme. Selon des experts

en économie de la santé, les incitations ne peuvent être

considérées que comme un traitement symptomatique,

pas comme un traitement de fond de l’observance. 

Dans le champ politique, certains ont défendu

l’opportunité de conditionner le remboursement de

certains traitements à leur bonne observance. L’idée

est née dès 2013 avec la volonté des pouvoirs publics

d’évaluer le niveau d’utilisation des appareils à pression

positive continue (PPC) par les patients atteints

d’apnée du sommeil, afin, en cas de non observance, de

suspendre la prise en charge du dispositif. Cependant,

l’arrêté qui mettait en place cette nouvelle règle a

fait l’objet d’un recours devant le Conseil d’État, qui a

annulé le texte, soulignant notamment qu’il ne reposait

sur aucune base légale.

Depuis, certains estiment que le projet de loi de santé

ou plus certainement le projet de loi de financement

de la sécurité sociale pour 2016 devraient introduire

une disposition permettant de faire évoluer le cadre

législatif actuel, afin que l’observance puisse demain

être considérée comme un éventuel critère de prise en

charge.

Pour les associations de patients, non seulement un tel

projet est discutable, mais surtout, il témoigne d’une

méconnaissance de la complexité de la question de

l’observance, qui à leurs yeux mérite l’ouverture d’un

véritable débat. Tel est le sens d’une récente prise de

position du Collectif inter-associatif sur la santé (CISS),

de Coopération patients et d’[im]patients Chroniques

et Associés. Ces trois organisations regrettent tout

d’abord les solutions proposées jusqu’à aujourd’hui face

aux problèmes d’observance, qui font l’impasse sur les

obstacles que rencontrent les personnes atteintes de

maladies chroniques dans leurs efforts pour préserver

leur santé et sur la nécessaire évolution des pratiques

soignantes.

Dans un rapport remis à la ministre de la santé,

l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) s’est

interrogé sur la « pertinence et l’efficacité des outils

de politique publique pour faciliter l’observance ». A

la question du non-remboursement des patients qui ne

prendraient pas leur traitement, la réponse de l’Igas

est claire : « la mission recommande de ne pas lier le

remboursement des soins à l’observance du traitement,

même pour une faible part ». Voilà qui devrait rassurer

les personnes âgées, qui prennent beaucoup de

traitements et qui sont souvent pris en charge à 100%

au titre de l’ALD !

LES PILULIERS INTELLIGENTS

Ils permettent un suivi à distance et en temps

réel de la prise de médicaments. Certains de ces

appareils sont déjà utilisés en maison de retraite,

tels que Imedipac® de Medissimo®. Il ressemble

à un pilulier classique, sauf que les recharges

préparées par le professionnel de santé sont

munies d’une puce NFC et placées dans le boîtier

Imedipac® connecté à la plateforme e-santé de

Medissimo®. Cette dernière envoie le plan de prise

qui est mémorisé par l’Imedipac®. En sonnant

comme un téléphone, le pilulier avertit le patient

du moment de la prise de ses médicaments et

des LED intégrées aux compartiments à percer

indiquent quels médicaments prendre. Grâce à

une application mobile, le patient ou le tiers de

confiance est averti par un SMS ou un message

vocal qui l’informe de la bonne ou mauvaise

observance du traitement. La transmission des

données est assurée de façon fiable et sécurisée

grâce à la technologie GPRS.