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E

n France, se produisent, chaque année, environ 140 000

AVC, quelquefois avec hémorragie, du fait de l'obturation

des vaisseaux sanguins au niveau cérébral, ou d'une

malformation artérioveineuse.

L'accident ischémique

transitoire (AIT)

Lorsqu'il s'agit d'un capillaire et que l’obturation ou l'hémorragie

est très minime ou cela se situe dans un territoire relativement

"neutre", on parle d'accident ischémique transitoire. La

symptomatologie est discrète mais présente : une jambe ou un

bras soudain devenu lourd ou difficile à bouger, des troubles du

langage avec une difficulté à articuler. Leur apparente innocuité

est due au fait que ces symptômes sont fugaces. Les séquelles

sont mineures ou inexistantes.

Les accidents ischémiques transitoires, de l'ordre de 40000 à

50000 par an, n'en constituent pas moins une alerte qui impose

une consultation médicale suivie, car un futur AVC, beaucoup

plus grave, est ainsi annoncé.

Il faut immédiatement appeler le 112, afin qu'une prise en charge

soit effectuée dans un centre spécialisé.

L'accident vasculaire cérébral (AVC)

La caractéristique des symptômes est qu'ils surviennent

brutalement : engourdissement, paralysie d'un membre,

hémiparésie faciale (paralysie temporaire d'un côté du visage

donnant l'impression d'une bouche de travers), troubles graves

de la parole, confusion, troubles visuels (un œil ou les deux),

vertiges, une perte d'équilibre...

Les troubles neurologiques dépendent, évidemment, du territoire

nerveux touché par l'AVC :

Atteinte du lobe frontal : troubles du mouvement et de la

perception du corps dans l'espace.

Atteinte du lobe temporal : troubles de l'audition, du langage,

de la mémoire.

Atteinte du lobe pariétal : altération de la proprioception et

de l'environnement

Atteinte du lobe occipital : altération de la vision qui peut

aller jusqu'à des hallucinations.

Les AVC se répartissent en deux groupes : l'AVC ischémique (85%)

et l'AVC hémorragique (15%).

••

L'AVC ischémique

Il est du à la présence d'une obstruction dans le réseau artériel

ou veineux qui ne permet plus l'alimentation en oxygène du

territoire cérébral situé en aval. Dans ce territoire en souffrance,

les cellules atteintes ne peuvent plus assurer une fonction

physiologique quelconque.

••

l'AVC hémorragique

Les artères ont une structure histologique qui leur permet

d'absorber une augmentation de la pression sanguine, jusqu'à un

point de rupture, de par leur tonicité et leur élasticité. Il n'en est

pas de même des veines qui ne peuvent supporter que la pression

normale d'un sang destiné au retour vers le coeur...

Donc si une artère ou une veine fait l'objet une obstruction (caillot

ou malformation) la pression sanguine en amont augmente et la

paroi cède : c'est l'accident vasculaire cérébral hémorragique.

La prise en charge

Dès les symptômes annonciateurs, il ne faut pas attendre et

appeler le 112 (numéro d'urgence unique dans toute l'union

européenne).

Le premier examen réalisé dans un hôpital contenant un

centre de neurochirurgie interventionnelle est le scanner (qui

permet de savoir si l'AVC est ischémique ou hémorragique).Il

peut être complété par une imagerie de résonance magnétique

nucléaire (IRM) qui fournit des éléments pronostiques ou un

électrocardiogramme (ECG) si une origine cardiaque est présumée.

Le délai maximal admis se situe autour de 6 heures. Pris à temps,

le patient a 82% de chance de s'en sortir sans séquelles graves

lui permettant un retour à une vie normale. Au delà, et selon la

nature de la lésion, il est possible que des séquelles irréversibles

et invalidantes s'installent.

L'unité neurovasculaire (UNV)

Dès que le patient est admis il est installé dans un bloc

d'intervention, tout bilan ayant été réalisé afin d'être en

possession de tous les paramètres biologiques et vasculaires. Le

patient est suivi sur tous ses paramètres vasculaires à l'extérieur

de la salle d'intervention. Une visualisation 3D du système

vasculaire à traiter est effectuée (figures 3 et 4).

Dans un premier temps, le médecin introduit dans la veine

fémorale un guide qui permettra de circuler dans les ramifications

vasculaires en agissant sur un système de torsion au niveau de

la base du guide. La voie « veine fémorale » est privilégiée (90%

des cas) afin de se placer dans le sens du courant veineux et

également pour rester à l'abri des radiations qui sont administrées

quasiment en continu au patient, raison pour laquelle une plaque

de plomb est installée entre la partie haute du patient et l'équipe

médicale. En cas de difficulté, il est possible de passer par la

veine humérale ou la veine jugulaire dans les cas extrêmes.

Un micro-cathéter est alors introduit, d'un diamètre de 200

micromètres et il suit de près l'extrémité du guide. Le chirurgien

possède une visualisation directe grâce à un suivi radiologique

(Figure 1).

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s a n t é

N°63 - Août / Sept. 2018