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Par Hervé Rouvel

Docteur en Pharmacie

Le bio-similaire est-il un générique?

On peut s’assurer de la parfaite identité entre deux molécules

chimiques. Cela n’est pas possible pour un biomédicament.

Aucune mesure ne peut conclure à l’identité parfaite entre deux

protéines. Seule la bio-similarité peut être attestée. Les preuves

de cette similarité sont uniquement produites par des études

cliniques, c’est-à-dire des études sur des patients souffrants

de la pathologie que le médicament de référence ou le bio-

similaire vont traiter. Aux études cliniques vont s’ajouter des

études d’immunogénicité afin de démontrer que le bio-similaire

n’occasionne pas plus de production d’anticorps contre la

protéine médicament que son biomédicament de référence. Ces

études demandent du temps (plusieurs années) et ont un coût

entre 100 et 250 millions d’euros.

De l’intérêt des bio-similaires

Les dépenses de santé augmentent et la recherche d’économie

est une réalité. Parce qu’ils ont demandé un investissement de 5

à 10 fois moins important que celui d’un biomédicament original,

le coût d’un bio-similaire pour la collectivité en sera d’autant

plus faible (de l’ordre de - 20 à - 30 %). Les économies réalisées

ici, détermineront, là, l’accès à des traitements innovants, par

définition, plus chers. L’accroissement du nombre de producteurs

a aussi l’avantage de sécuriser l’approvisionnement.

Aujourd’hui, les bio-similaires ont su démontrer leur

efficacité et leur sécurité . A chacune et à chacun d’en

accepter la prescription et l’emploi.

Les médicaments du vivant

Hier, l’insuline, par exemple, était issue des pancréas de porc. En

intégrant le code de fabrication de l’insuline humaine dans une

cellule ou une bactérie, l’homme a réussi à produire sa copie.

L’insuline est une petite protéine. Le génie humain a cherché

à produire de bien plus grosses protéines, celles-ci pouvant

devenir de vrais médicaments.

Les anticorps monoclonaux

Le corps synthétise de très grosses protéines 30 fois plus

importantes que l’insuline : les anticorps. L’anticorps reconnaît

puis capte et inactive par exemple un agent infectieux. Les

anticorps monoclonaux sont créés par l’homme. Ils vont eux

aussi capter et inactiver d’autres éléments pathogènes. Un

médicament chimique agit sur un récepteur comme une clé dans

sa serrure. La serrure (le récepteur) est une grosse molécule

qui peut être copiée. Les anticorps monoclonaux en inactivant

un agent pathogène deviennent des médicaments. Ils agissent

spécifiquement sur un élément favorisant la maladie et le

rendent inactif. Les applications thérapeutiques des anticorps

monoclonaux sont immenses.

Médicament du vivant et

bio-similaire

Un grand nombre de biomédicaments, dont l’efficacité

thérapeutique n’est plus à prouver sont apparue dans les

années 2000. Les petites molécules comme l’insuline ont été

légèrement transformées pour agir plus rapidement ou plus

lentement. Des anticorps monoclonaux spécifiques agissent par

exemple sur des acteurs de l’inflammation les TNF alpha (Tumor

necrosis factor). Le traitement de maladies comme la polyarthrite

rhumatoïde en a été transformé.

En perdant la protection de leur brevet, ces médicaments

sont copiés par d’autres laboratoires. Ces copies sont les

bio-similaires et les médicaments d’origine sont appelés

médicaments de référence.

médicaments

bio-similaires

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s a n t é

N°63 - Août / Sept. 2018