Quelques exemples
•
•
Il a quarante-deux ans. Il a travaillé quinze ans comme cadre
dans une grande entreprise. Aujourd’hui, il est en arrêt maladie
depuis trois mois. A chaque fois qu’il pense pouvoir retourner
au travail, il a la boule au ventre. Il se sent coupable et inutile.
•
•
Elle a vingt-deux ans et ne trouve aucun intérêt à ses études.
Ayant essayé quelques filières sans succès, elle se retrouve
perdue. Elle a des pensées noires. Elle ne sait pas comment
retrouver le goût à la vie.
•
•
Elle a quarante-quatre ans et vient de se séparer du père de ses
enfants. Elle n’aime pas son travail, mais ne sait rien faire d’autre
à part quelques bricolages. Elle ne veut plus être en couple, c’est
trop compliqué de s’accorder.
•
•
Il a sept ans et pique des crises de colère. Régulièrement il
détruit ses jouet, ceux de ses copains, il frappe les arbres avec
un bâton. Son père essaie de lui expliquer les choses mais c’est
plus fort que lui.
Toutes ces personnes ont en commun le fait qu’elles traversent
une crise existentielle. Il n’y a pas d’âge pour en vivre et
l’adolescence n’est absolument pas le seul moment de vie (avec
la fameuse crie de la quarantaine) où s’offre à nous ce choix :
doit-on continuer notre vie ainsi, telle qu’elle est et telle qu’on
l’a commencée ?
Le commencement de notre vie
A ne pas écouter nos émotions, nous avons tous vécu des
épreuves, plus ou moins grandes qui ont eu plus ou moins
d’incidences sur le cours de notre vie. A cela s’ajoute le fait
que dès le berceau, à peine sortis du ventre de notre mère, les
adultes en charge de notre petite personne n’ont eu de cesse que
de nous calmer, nous apaiser et nous bercer en nous soufflant
des «chhhhhhhhhhhhht». Nous sommes conditionnés à ne pas
exprimer nos émotions.
Colère, tristesse, peur, joie
Elles dérangent. Elles nous mettent en situation d’inconfort. Ne
sachant qu’en faire, nous les collectionnons jusqu’à ce qu’un
jour, la cocotte minute sous pression explose. Pourtant, nous
avons développé un florilèges de stratégies pour les contenir, les
évacuer, les faire taire ! Mais si elles reviennent si fort, peut-être
est-il temps de les prendre en considération !
Du ressenti au changement de vie
Au centre, il y a une personne, puis un stimulus externe ou interne
(et oui, nous pouvons générer nous-mêmes des émotions) et un
ressenti.
L’émotion est dans le corps. C’est un ressenti très puissant lié
à une forte décharge hormonale. La colère nous fait sentir en
état d’alerte, nous avons chaud et nos narines se dilatent. Nos
muscles se tendent. La peur nous fait parfois trembler, parfois
elle donne des sueurs froides. La plupart du temps nous nous
sentons fébriles, fragiles. La tristesse se manifeste au niveau de
la gorge, sanglots et larmes cherchent le chemin de la sortie. Et
si nous laissons faire alors nous pleurons. La joie dilate le cœur
et la poitrine, elle mobilise le ventre.
Suite au ressenti, il est primordial d’évacuer la pression de
l’émotion. Bien sûr, il serait malvenu d’exploser dans un lieu
public. Pour le bien être de la collectivité, la norme sociale est :
la contenance. Cependant, l’expulsion de la pulsion émotionnelle
doit se faire et elle peut se faire par différents biais respectueux
pour soi et pour autrui (sport, écriture de courrier, techniques de
libération émotionnelle, crier dans la forêt, pleurs, etc.).
Réfléchissons ensuite à tête reposée ce qui a mené à ressentir
l’émotion. Quelle est la situation, le facteur déclenchant, quels
sont nos sentiments ? Quels sont les besoins qui ont été ou
qui n’ont pas été comblés par la situation, l’événement ou la
discussion ? Ensuite, posons nous les questions : peut-on mener
une action ? Si oui, faisons-le !
Le cas échéant, peut-on exposer notre ressenti à la personne
concernée afin de ne pas nous encombrer l’esprit ? Et, enfin,
changeons de vie !
La somme de ces actions et de nos réflexions nous entraînent à
créer, peu à peu, un mode de vie qui nous ressemble.
Tout est changement
Rien n’est permanent que la présence à soi. De notre temps de
réponse dépend directement notre bien être ! En décidant de
pratiquer une forme d’hygiène émotionnelle, on se prémunit
contre ces crises de vie qui surviennent généralement quand
le vase est plein et qu’une goutte d’eau le fait déborder ! Par
exemple, si une relation vous pèse et que vous éprouvez de la
colère. Faites le cycle décris plus haut et vous saurez quoi faire
ensuite. Mais si vous subissez une relation et que vous accumulez
votre colère sans jamais l’expulser ni la questionner pour changer
la situation, alors, au fil du temps, elle va macérer et ressortir
sous forme d’agressivité, d’agacement, de manque de patience.
A l’origine, une méconnaissance
La grande majorité des consultations en cabinet découle d’un
manque total d’intelligence émotionnelle. Rares sont les
personnes qui savent identifier leur émotions. Plus rares encore
sont celles qui savent quoi en faire.
Bonne nouvelle : cela s’apprend ! Prenez soin de vous. De vos
émotions. Elles sont des messages et des invitations à changer, à
évoluer, elles sont des guides infinis pour votre vie.
Bel été à tous !
Julia Tomasini-Demellier
Praticienne en Psychothérapie et Énergétique
tomasini.julia@gmail.com www.julia-tomasini.fr/Page FaceBook : @juliatomasinidemellier
|
page (15)
s a n t é
N°63 - Août / Sept. 2018