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NEUROBIOLOGIE

ET MALADIES NEURODÉGÉNÉRATIVES :

UN PAS A ÉTÉ FRANCHI

DANS LA CONDUITE DES ADDICTIONS

DHUNE est un programme de recherche sur les maladies

neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson, Sclérose

Latérale Amyotrophique (SLA) dite Charcot, Sclérose

en Plaques, Huntington) conduit par une équipe de

neurobiologistes de Marseille.

Dans le cadre de ces recherches il a été découvert

la possibilité de bloquer les processus d’addiction à la

cocaïne. En bloquant une activité dite « anormale » liée

à la consommation de cocaïne et logée dans une région

du cerveau appelée le noyau sub-thalamique (NST), par lésion

ou stimulation cérébrale profonde à haute fréquence, le corps ne

ressent plus l’addiction et parvient à la maîtriser.

Pour suivre la démarche, l’opération a été testée sur des rats

« addicts ». Ainsi, les chercheurs ont prouvé que ce blocage

chirurgical limitait efficacement la rechute après une période

d’abstinence.

C’est durant la perte de contrôle de l’animal, que le cerveau

génère un excès d’activité au sein du NST. En empêchant donc

son développement, la sensation de dépendance diminue,

suggérant une consommation contrôlée et plus stable.

Ces données ouvrent des perspectives nouvelles dans le

traitement de l’addiction. Ces résultats suggèrent que la

stimulation cérébrale du NST appliquée à haute fréquence,

comme ce qui est actuellement un traitement de la maladie de

Parkinson, pourrait avoir une application intéressante chez les

usagers de cocaïne dépendants qui rechutent souvent après des

périodes d’abstinence.

Si un traitement neurochirurgical, basé sur la stimulation de

certaines zones cérébrales, devait être mis au point, comme

cela est déjà le cas pour la maladie de Parkinson liée à une

dégénérescence de certaines structures cérébrales profondes,

c’est peut-être d’autres addictions qui pourront soulager les

personnes qui en souffrent.

(Source : DHUNE, juillet 2018)

DES SERVICES DE SOINS DE FAIBLE

QUALITÉ AUGMENTENT GLOBALEMENT

LE POIDS DES MALADIES

ET LE COÛT DES SOINS DE SANTÉ

Il ressort d’un nouveau rapport conjoint de l’OCDE, de

l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de la Banque

mondiale que des services de santé de faible qualité freinent

l’amélioration de la santé dans les pays, quel qu’en soit le niveau

de revenu.

La situation est pire dans les pays à revenu faible ou

intermédiaire, où 10 % des patients hospitalisés risquent de

développer une infection pendant leur séjour, contre 7 % dans

les pays à revenu élevé. Ces infections contractées à l’hôpital

pourraient facilement être évitées grâce à une meilleure hygiène

et un usage approprié des antimicrobiens. Dans le même temps,

un patient sur dix est victime de complications pendant son

traitement médical dans les pays à revenu élevé.

Si on constate certains progrès dans l’amélioration de la

qualité des soins, par exemple en ce qui concerne le taux de

survie au cancer et aux maladies cardiovasculaires, les coûts

socio-économiques imputables à des soins de faible qualité,

notamment en termes d’incapacité prolongée, de déficience et

de perte de productivité, se chiffrent en milliers de milliards de

dollars chaque année.

Il serait souhaitable de donner aux citoyens les moyens et les

informations nécessaires pour prendre eux-mêmes une part

active aux décisions en matière de santé et à l’élaboration de

nouveaux modèles d’organisation qui répondent aux besoins de

leurs collectivités locales.

Quant aux professionnels de santé, ils devraient considérer

les patients comme des partenaires et s’engager à fournir

et à utiliser des données à l’appui de l’efficacité et de la

sécurité des soins qu’ils fournissent.

Dans le diagramme suivant on peut évaluer le taux de

compréhension des explications fournies aux patients par le

corps médical. La France est en dessous de la moyenne des pays

de l’OCDE.

(Source : OCDE, juillet 2018)

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s a n t é

N°63 - Août / Sept. 2018