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UN TITAN À L’INSTITUT PASTEUR

Doté de capacités hors norme, le nouveau Titan Krios™ (Thermo

Scientific™ Krios™ Cryo-TEM) de l’Institut Pasteur est un

microscope électronique de pointe signé Thermo Fisher Scientific.

Il a été inauguré le 12 juillet 2018.

Virus, composants d’une cellule, ou encore complexes de protéines,

toutes ces structures et ces phénomènes biologiques pourront

être visualisés avec un niveau de détails jusqu’ici inégalé. Le

système de microscopie facilite ainsi l’observation, en très haute

résolution, des échantillons les plus fragiles au plus près de leurs

conditions naturelles, grâce notamment à la préparation de ces

échantillons à l’aide de techniques cryogéniques. Associée à une

caméra ultra-performante, l’imagerie en conditions cryogéniques

permet des rendus en trois dimensions d’une précision inédite.

Haut de près de 4 mètres, le système Titan Krios™ (Thermo

Scientific™ Krios™ Cryo-TEM) installé au sein de l’Institut Pasteur

est, au niveau mondial, l’un des plus grands et plus puissants

microscopes disponibles sur le marché implanté en ville.

Pour accueillir cet équipement et assurer son utilisation optimale,

il a fallu créer un bâtiment dédié avec la prise en compte d’un

certain nombre de contraintes : champs électromagnétiques,

température, taux d’humidité, vibration et source d’azote

constants. Ainsi, l’emplacement et la structure du bâtiment

Nocard ont été méticuleusement pensés : il possède son propre

système d’aération pour garantir un environnement stable ;

les murs intérieurs sont blindés pour échapper à tous champs

magnétiques provenant de l’extérieur.

La

cryo-microscopie électronique

est une technique impliquant le

refroidissement d’un échantillon à une température cryogénique (en

deçà de -180°C), ce qui représente pour les chercheurs l’opportunité

de créer des images 3D des protéines et virus impossibles à obtenir

par une autre méthode. Comprendre la structure des virus et des

protéines aide à déterminer leur fonctionnement, et peut ainsi

conduire à élaborer des stratégies de prévention ou de traitement

des maladies dont ils sont responsables. La connaissance du mode

de pénétration et d’infection d’une cellule par le VIH ou bien, dans

le cas d’une maladie neurodégénérative, la compréhension de la

manière dont une protéine «tau» s’agrège et forme des plaques

dans le cerveau, facilitent le développement de médicaments à des

fins préventives.

(Source : Institut Pasteur, juillet 2018)

A gauche, le virus de la dengue au microscope électronique classique.

A droite : le virus de la dengue observé au microscope Titan Krios™ (Thermo

Scientific™ Krios™ Cryo-TEM). © Institut Pasteur

CANCÉROLOGIE, DE NOUVEAUX ESPOIRS

ET UN TRAITEMENT PLUS EFFICACE

Le dernier congrès international (American Society of Clinical

Oncology : ASCO 2018) présentait des travaux reposant sur une

chimio-immunothérapie reléguant au passé l’emploi seul de la

chimiothérapie dans le cancer du sein. Cette nouvelle association a

également permis une avancée majeure dans le cancer bronchique

qui est l’un des plus fréquents et des plus mortels.

Dans le cancer du sein, le pronostic est très favorable s’il est dépisté

suffisamment tôt, dans 9 cas sur 10. La survie à 5 ans est de 99%.

Il existe un test génomique qui permet de déterminer si

une patiente atteinte du cancer du sein sera sensible ou

pas à la chimiothérapie. Dans l’alternative, il faut utiliser

l’hormonothérapie plutôt que la chimiothérapie.

Pour le cancer du poumon les mutations entraînent une pathologie

cancéreuse. L’analyse génomique est donc très utile, ce qui

augmente les chances de survie. Dans tous les cas cependant, la

radiothérapie doit précéder l’immunothérapie. L’immunothérapie

est utilisée quasi systématiquement dans le cancer du poumon.

Or autrefois, avec une chimiothérapie uniquement, on

observait 70% de décès à un an. Le pronostic est maintenant

inversé, et c’est 70% de patients qui survivent. L’association

immunothérapie / chimiothérapie donne les meilleurs résultats.

Cinq essais cliniques ont montré les bénéfices de l’association

des deux thérapies par rapport aux deux thérapies administrées

séparément.

D’une manière générale, pendant le traitement, un exercice

physique régulier permettra de mieux supporter les effets

secondaires et améliore le pronostique de guérison.

La vaccination contre le papillomavirus, selon les résultats

exposés, diminue l’incidence de tous les autres cancers. Il faut

donc pratiquer la vaccination, chez les filles mais aussi les garçons.

LES AVANTAGES D’UN SEVRAGE

TABAGIQUE CONDUIT SÉRIEUSEMENT

Le tabac reste la première cause de mortalité évitable facilement,

car il « suffit » d’arrêter de fumer. Alors que le risque cancéreux

est connu du grand public, le risque cardio-vasculaire, lui, est

méconnu ou largement sous-estimé. Ce dernier est pourtant

précoce dans la consommation tabagique et touche les deux

sexes. Par contre le bénéfice cardiovasculaire existe toujours,

quelque soit l’âge auquel on arrête de fumer. Mais si on arrête

jeune, la disparition des risques cardio-vasculaires est totale.

Un sevrage tabagique se traduit par les améliorations suivantes :

élimination du monoxyde de carbone en 24 heures, les plaquettes

sont rénovées au bout de 15 jours, quelques semaines plus tard,

les risques de thromboses sont réduits à néant, les complications

d’un accident cardiaque ou d’un accident vasculaire cérébral sont

réduites de 36%.

Pour plus d’informations pour conduire un sevrage réussi :

www.tabac-info-service.fr

ou appeler le 3989

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s a n t é

N°63 - Août / Sept. 2018