Background Image
Previous Page  5 / 24 Next Page
Basic version Information
Show Menu
Previous Page 5 / 24 Next Page
Page Background

EM

n°48 août / sept. 2014

(5)

Par Myriam Loriol,

Docteur en Pharmacie

beauté, hygiène, forme

Avoir un cancer du sein… Si les chances de guérison sont aujourd’hui réelles, le

bénéfice des traitements n’est pas sans « contrepartie ». La plupart des protocoles

de chimiothérapie font tomber les cheveux. Que faire ?

De plus en plus efficace, la chimiothérapie

réussit à détruire les cellules cancéreuses

grâce un principe actif qui leur est

toxique.

Ultra-puissants,

certains

traitements anticancéreux peuvent aussi

se révéler nocifs pour les cellules saines.

Ainsi, les follicules pileux, très fragiles,

sont facilement « détruits ». D’où cette

chute de cheveux- dénommée alopécie

par le corps médical - tant redoutée par

les femmes atteintes d’un cancer du sein.

Elle varie selon les protocoles et peut être

partielle voire totale. Un « choc » pour la

plupart des patientes.

Se préparer

Notre société a ses codes esthétiques

propres où le crâne chauve pour une

femme reste mal perçu. La mode, mais

aussi le cinéma ou la pub nous montrent

des chevelures généreuses, symboles de

la femme glamour. Ainsi, les patientes

concernées par l’alopécie vivent mal cet

effet secondaire du traitement. Elles

ressentent comme une perte de féminité

et de personnalité. La chute des cheveux

apparaît en général près de trois semaines

après la première perfusion de molécule

anticancéreuse. La bonne nouvelle ? Elle

est toujours réversible. On peut même la

limiter en utilisant un casque réfrigérant.

Mais son efficacité est variable et il peut

induire des maux de tête et des vertiges.

De nombreuses malades optent alors

pour la solution « coupe courte » avant

la chimiothérapie. L’objectif étant de se

préparer au mieux à la disparition de sa

chevelure.

Porter une perruque

Reste qu’il est inutile d’attendre que

les cheveux tombent par milliers

pour envisager le port d’une prothèse

capillaire. Car le choix d’une perruque

se réfléchit. Il ne suffit pas qu’elle

vous plaise, il faut qu’elle vous aille et

qu’elle soit confortable. Dès le début du

traitement, prenez rendez-vous avec un

expert (en pharmacie, dans les chaînes

de magasin « L’embellie » ou « Unique

& Féminine », etc.). Les associations de

patientes peuvent aussi vous orienter

(voir encadré). Une fois le modèle choisi,

portez-le d’emblée au moins quinze

minutes par jour afin de vous habituer à

votre future image.

Assumer

son nouveau visage

Côté prix, le coût d’une perruque varie

d’une centaine à plus de mille euros, et

la sécu rembourse un forfait de 125

.

Les mutuelles, en revanche, peuvent

prendre en charge le complément. Misez

plutôt sur les fibres synthétiques qui font

vraiment de l’effet et se révèlent à la fois

plus abordables et mille fois plus faciles

à entretenir que les cheveux naturels.

Celles qui osent se raser le crâne peuvent

acheter des foulards – histoire de changer

d’apparence selon les humeurs. Dans tous

les cas, les cheveux repoussent après

la chimio – en moyenne un mois après

l’arrêt des traitements. Cette repousse

est souvent rapide mais il faut savoir

que les cheveux peuvent se modifier :

plus fins, plus fragiles. Certaines femmes

en profitent pour changer totalement de

look. Et renaître après l’épreuve.

réparation

capillaire

VIVE LES ASSOCIATIONS

DE PATIENTES !

Rien de tel que de parler à quelqu’un qui est passé

par les mêmes angoisses, problèmes et traitements

que soi. D’ où l’intérêt des associations de patientes

atteintes de cancer du sein.

• 

Belle & bien : une centaine de bénévoles

esthéticiennes organisent des ateliers de soin et

de maquillage, pour des femmes en cours de

traitement contre un cancer.

www.bellebien.fr

• 

Europa Donna France : l’association informe, ras-

semble et soutient les femmes dans la lutte contre

le cancer du sein. Des délégations régionales sont à

l’écoute des patientes.

www.europadonna.fr

• 

Vivre comme avant : un soutien et une aide

morale sont organisés par des femmes bénévoles

ayant toutes vécu un cancer du sein et ayant

un recul de deux ans par rapport la maladie.

www.vivrecommeavant.fr

© VERSUSstudio - Fotolia

La