EM
n°48 août / sept. 2014
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Par Myriam Loriol,
Docteur en Pharmacie
beauté, hygiène, forme
Avoir un cancer du sein… Si les chances de guérison sont aujourd’hui réelles, le
bénéfice des traitements n’est pas sans « contrepartie ». La plupart des protocoles
de chimiothérapie font tomber les cheveux. Que faire ?
De plus en plus efficace, la chimiothérapie
réussit à détruire les cellules cancéreuses
grâce un principe actif qui leur est
toxique.
Ultra-puissants,
certains
traitements anticancéreux peuvent aussi
se révéler nocifs pour les cellules saines.
Ainsi, les follicules pileux, très fragiles,
sont facilement « détruits ». D’où cette
chute de cheveux- dénommée alopécie
par le corps médical - tant redoutée par
les femmes atteintes d’un cancer du sein.
Elle varie selon les protocoles et peut être
partielle voire totale. Un « choc » pour la
plupart des patientes.
◊
Se préparer
Notre société a ses codes esthétiques
propres où le crâne chauve pour une
femme reste mal perçu. La mode, mais
aussi le cinéma ou la pub nous montrent
des chevelures généreuses, symboles de
la femme glamour. Ainsi, les patientes
concernées par l’alopécie vivent mal cet
effet secondaire du traitement. Elles
ressentent comme une perte de féminité
et de personnalité. La chute des cheveux
apparaît en général près de trois semaines
après la première perfusion de molécule
anticancéreuse. La bonne nouvelle ? Elle
est toujours réversible. On peut même la
limiter en utilisant un casque réfrigérant.
Mais son efficacité est variable et il peut
induire des maux de tête et des vertiges.
De nombreuses malades optent alors
pour la solution « coupe courte » avant
la chimiothérapie. L’objectif étant de se
préparer au mieux à la disparition de sa
chevelure.
◊
Porter une perruque
Reste qu’il est inutile d’attendre que
les cheveux tombent par milliers
pour envisager le port d’une prothèse
capillaire. Car le choix d’une perruque
se réfléchit. Il ne suffit pas qu’elle
vous plaise, il faut qu’elle vous aille et
qu’elle soit confortable. Dès le début du
traitement, prenez rendez-vous avec un
expert (en pharmacie, dans les chaînes
de magasin « L’embellie » ou « Unique
& Féminine », etc.). Les associations de
patientes peuvent aussi vous orienter
(voir encadré). Une fois le modèle choisi,
portez-le d’emblée au moins quinze
minutes par jour afin de vous habituer à
votre future image.
◊
Assumer
son nouveau visage
Côté prix, le coût d’une perruque varie
d’une centaine à plus de mille euros, et
la sécu rembourse un forfait de 125
€
.
Les mutuelles, en revanche, peuvent
prendre en charge le complément. Misez
plutôt sur les fibres synthétiques qui font
vraiment de l’effet et se révèlent à la fois
plus abordables et mille fois plus faciles
à entretenir que les cheveux naturels.
Celles qui osent se raser le crâne peuvent
acheter des foulards – histoire de changer
d’apparence selon les humeurs. Dans tous
les cas, les cheveux repoussent après
la chimio – en moyenne un mois après
l’arrêt des traitements. Cette repousse
est souvent rapide mais il faut savoir
que les cheveux peuvent se modifier :
plus fins, plus fragiles. Certaines femmes
en profitent pour changer totalement de
look. Et renaître après l’épreuve.
réparation
capillaire
VIVE LES ASSOCIATIONS
DE PATIENTES !
Rien de tel que de parler à quelqu’un qui est passé
par les mêmes angoisses, problèmes et traitements
que soi. D’ où l’intérêt des associations de patientes
atteintes de cancer du sein.
•
Belle & bien : une centaine de bénévoles
esthéticiennes organisent des ateliers de soin et
de maquillage, pour des femmes en cours de
traitement contre un cancer.
www.bellebien.fr•
Europa Donna France : l’association informe, ras-
semble et soutient les femmes dans la lutte contre
le cancer du sein. Des délégations régionales sont à
l’écoute des patientes.
www.europadonna.fr•
Vivre comme avant : un soutien et une aide
morale sont organisés par des femmes bénévoles
ayant toutes vécu un cancer du sein et ayant
un recul de deux ans par rapport la maladie.
www.vivrecommeavant.fr© VERSUSstudio - Fotolia
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