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n°48 août / sept. 2014
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l’hypertension (86%). Le diabète (56%) et le cholestérol
(53%) sont également évoqués, dans une proportion moindre.
D’autres risques, encore peu connus du grand public, existent.
L’obésité peut ainsi engendrer des problèmes psychiques qui
peuvent handicaper au quotidien. La dépression et l’isolement
sont rarement évoqués (25%), mais les plus jeunes (34% chez
les 18‐24 ans) sont les plus nombreux à les avoir cités comme
risques associés à l’obésité.
Bien souvent, l’alimentation peut révéler des blessures qui
justifient que l’obésité soit prise enchargepar unpsychologue/
psychanalyste. En effet, le comportement excessif, voire
addictif, de la personne obèse face à la nourriture peut
traduire des attitudes paradoxales avouées en consultation.
Ainsi, certains obèses entretiennent volontairement un excès
de poids pour alimenter la plainte d’un corps qu’on n’aime
pas. S’il s’agit de se donner un peu de plaisir, parce que la
vie est insatisfaisante, c’est alors la nourriture-récompense
et compensation. C’est l’antidépresseur ou même quand on
craint plus que tout la décompensation. Aussi, se limiter à la
question du poids et de l’alimentation peut compromettre les
projets de perte de poids s’il n’y a pas en même temps une
prise en charge psychique et mentale associée.
Se prendre en
charge
Différence de taille entre les hommes et les femmes :
ils n’ont pas la même perception de leur apparence
physique. Un homme se considère souvent plus mince
qu’il ne l’est, et pour la femme, c’est l’inverse. Avec pour
conséquences des comportements alimentaires moins bons
qu’il n’y paraît.
Les personnes obèses ou en surpoids reconnaissent qu’elles
devraient apprendre à se prendre en charge et gérer leur
maladie. Mais elles souhaitent aussi être accompagnées
dans cette entreprise, y compris financièrement pour
les plus démunies. 70 % des sondés dans l’enquête
OpinionWay sont intéressés par le remboursement (par leur
mutuelle) d’activités sportives et 52 % par des contacts de
nutritionnistes proches de chez eux. Cette question fait
débat mais n’est pas simple à résoudre. L’accompagnement
des mutuelles en matière d’éducation à la santé
(informations sur l’activité physique et l’alimentation,
coaching à distance...) semble plus pertinent.
quotidiens. Parmi les principaux facteurs d’obésité, ils sont
également 75% à citer les comportements associés au mode
de vie sédentaire, comme le fait de « manger trop vite » ou
de ne « pas pratiquer d’activité physique ». Les jeunes de 18
à 24 ans mettent, en revanche, davantage en cause l’impact
des modes de vie (47 % en tant que cause principale) que
l’alimentation en tant que telle (34 %).
Les Français sont unanimes sur un point. 95% considèrent
que la pratique d’une activité physique ou sportive a un
impact important sur la santé et peut donc permettre de
lutter contre l’obésité. Un message que ne cesse de marteler
le Pr Bernard Devulder, président d’honneur de la Société
française de médecine interne. Pour lui, 30 minutes de sport
par jour éloignent non seulement les risques de survenue
ou de complications des maladies métaboliques et cardio-
vasculaires ou cérébro-vasculaires, mais aussi ceux de
multiples maladies dégénératives et même et surtout de la
maladie d’Alzheimer et de nombreux cancers. Il est aujourd’hui
clairement démontré que l’activité physique régulière réduit
de 50% le risque de cancer du sein, et à l’issue de son
traitement, de près de 70% le risque de sa récidive. Avoir une
activité physique adaptée, comme la marche, la gymnastique,
la bicyclette ou la natation, est un authentique acte de soin,
et de surcroît, un acte civique, responsable, et contributif
d’une saine mesure d’économie de santé.
Le sondage d’OpinionWay apporte sur ce plan des éléments
encourageants. 69% des Français affirment pratiquer une
activité physique ou sportive au moins une fois par semaine,
dont 26% deux à trois fois par semaine et 13% plus de trois
fois par semaine. Parmi les activités les plus prisées figurent
la marche à pied (37%), le vélo (16%) et la natation (13%).
Les obèses sont toutefois un peu moins assidus, seulement
49% affirmant s’adonner à une activité physique ou sportive.
Les principaux freins à la pratique sportive sont le manque
de temps (36%), de motivation (33%) et d’argent (14%).
Sur cette dernière cause, l’enquête ObEpi-Roche montre qu’il
existe une relation inversement proportionnelle entre niveau
de revenus du foyer et prévalence de l’obésité. La région
Nord-Pas-de-Calais connue pour son revenu moyen par
foyer parmi les plus bas de France est aussi celle qui affiche
le taux de prévalence de l’obésité le plus élevé (21,3%),
devant la Champagne-Ardenne (20,9%), la Picardie (20%)
et la Haute-Normandie (19,6%).
Le facteur social est de plus en plus marqué. Cet impact
de la trajectoire sociale sur le développement de l’obésité
est l’un des points les plus préoccupants. Un quart des
personnes dont les revenus mensuels sont inférieurs à
900 € sont obèses, contre 7 % de celles dont les revenus
dépassent 5 300 €. Une même corrélation est observée avec
le niveau d’instruction ou la profession.
Des risques encore
méconnus
Parmi les c mplications liées à l’obésité, les Français
citent spontanément les accidents cardiovasculaires et
Surpoids ou obésité ? Verdict : l’IMC.
L’indice de masse de corporelle (IMC) est un indice permettant
d’évaluer les risques pour la santé liés au surpoids ou à la maigreur.
C’est est un ratio entre le poids et la taille. Il est calculé en divisant
le poids par la taille au carré : poids (kg) / taille (cm) x taille (cm).
On parle de surpoids pour un IMC situé entre 25 et 30 et d’obésité
au-dessus de 30.