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EM

n°49 nov. / déc. 2014

(19)

vétérinaire

Par le Docteur Pierre Botrel

La gale des oreilles est très fréquente chez le chien et le chat, en particulier

quand il est jeune ou vit en communauté. Elle se traduit par une otite très

prurigineuse qui peut se compliquer, en l’absence de traitement.

Gale

oreilles

Un chien ou un chat qui se secoue la tête, qui se gratte

les oreilles en gémissant, la présence d’une cire épaisse,

malodorante, de couleur marron foncé qui vous inquiète…

l’hypothèse la plus probable est que votre animal souffre

d’une gale des oreilles. Cette otite parasitaire (otacariose)

est très fréquente chez les animaux vivant notamment en

collectivité. Elle touche aussi bien le chien que le chat, avec

une grande fréquence chez le jeune. Elle est très contagieuse

de chiens à chiens ou de chiens à chats (ceux qui sortent

sont les plus exposés). Elle est potentiellement transmissible

à l’homme sous forme de papules (boutons) transitoires et très

prurigineuses.

La gale auriculaire est liée au développement de Otodectes

cynotis, un minuscule animal à huit pattes de la famille des

gales qui n’est pas dangereux en soi (il ne traverse pas la

peau). Mais par l’irritation qu’il provoque, il entraine une

production importante de cire dont il se nourrit et qui, en

s’accumulant, peut obstruer le conduit et laisser s’installer une

otite infectieuse très douloureuse qui peut s’étendre à l’oreille

interne : l’animal, dont les centres de l’équilibre sont affectés,

tourne en rond, et gémit de douleur tout en se grattant

frénétiquement en arrière de l’oreille.

L’infestation et les lésions secondaires peuvent être unilatérales

ou bilatérales. Souvent, une infection secondaire (bactérienne

ou fongique) du conduit auriculaire se développe. L’exsudation

est variable en quantité. Des lésions locales d’alopécie,

d’érythème et d’excoriations sont visibles sur la tête, le cou

et le bas du dos.

Ainsi, les oreilles de l’animal doivent-elles être surveillées

quotidiennement et traitées à la moindre alerte selon les

conseils spécifiques de votre vétérinaire.

Traiter tous les animaux

En cas de suspicion de gale auriculaire, il faut utiliser un

traitement qui élimine le parasite. La solution courante

consiste à prescrire des gouttes acaricides. Avec l’interdiction

définitive du lindane, de nombreuses pommades auriculaires

antiparasitaires ont disparu du marché. Aujourd’hui, les

traitements font appel aux avermectines, à la permethrine

ou au crotamidon. Certains traitements s’utilisent localement

ou de manière systémique. Les solutions ou gels auriculaires

(Otimectin, Otostan…) permettent un traitement ciblé tandis

que le gel Oridermyl - produit local le plus prescrit par les

vétérinaires - permet un traitement polyvalent en cas de

surinfections bactériennes ou fongiques associées.

Avec ces produits, l’élimination des parasites nécessite des

traitements compris entre 21 et 30 jours de traitement. Il est

recommandé de procéder au nettoyage préalable du conduit

auditif externe avant chaque administration. L’instillation des

gouttes ou du gel auriculaire doit être suivie d’un massage

à la base de l’oreille pour favoriser une bonne pénétration

du produit. Une visite de contrôle chez le vétérinaire après

traitement est conseillée

Il existe une alternative au traitement local. Elle réside

dans l’application de pipettes d’endectocide, médicament

antiparasitaire actif à la fois sur les parasites internes et

externes par voie générale. C’est le cas de deux produits sur

prescription (Stronghold® et Advocate®) qui garantissent en

plus une protection conjointe contre les puces et certains

vers intestinaux. Il suffit de déposer une pipette entre les

omoplates et le tour est joué. Le traitement doit être renouvelé

trois semaines plus tard pour prévenir les récidives.

Enfin, il faut traiter tous les animaux vivant ensemble : chats,

chiens, NAC… Traitée précocement, la gale auriculaire est en

général une affection bénigne. Mais si elle est négligée, des

complications peuvent survenir avec notamment un risque de

perforation du tympan et de troubles de l’équilibre.

des

à éliminer vite

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