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EM

n°51 juin / juillet 2015

(19)

Par Florence Lisieux,

Docteur en Pharmacie

parents-enfants

La mononucléose est une drôle de maladie ! Ainsi, elle est contagieuse mais n’entraîne pas

forcément de symptômes. La plupart des gens ont été infectés sans le savoir. Les autres,

en particulier les ados, peuvent en payer les frais et se retrouver cloués au lit. Toute la

lumière sur cette infection.

mononucléose

infectieuse

Votre ado a attrapé la mononucléose… Il est littéralement K.O.

et se plaint d’un mal de gorge atroce. Pourtant, le médecin

n’a pas donné de traitement. On marche sur la tête ? Non

pas vraiment. Le responsable de la maladie est un virus et

il n’est pas sensible aux antibiotiques. Pour bien comprendre

l’évolution de l’affection, il faut bien la connaître. Toutes les

réponses à vos interrogations.

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Comment se transmet cette maladie ?

Le virus à l’origine de la mononucléose infectieuse (MNI) est

le virus d’ Epstein-Barr qui fait partie de la même famille que

celui de l’herpès. Présent dans la salive, il se transmet donc

par contact oral : quand deux personnes partagent le même

verre par exemple ou surtout lorsqu’elles s’embrassent. Voilà

pourquoi la MNI est aussi appelée maladie du baiser. Le virus

reste dans la gorge – plus exactement au niveau de la partie

supérieure du pharynx – pendant dix-huit mois où il est alors

excrété. Mais il élit domicile à vie dans des globules blancs

appelés lymphocytes B. Du coup, une fois qu’on a été infecté

par le virus Epstein-Barr, il reste dans l’organisme et il n’y a pas

de risque de récidive.

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Comment la reconnaître ?

En fait, la MNI passe le plus souvent totalement inaperçue ! La

plupart du temps, les jeunes enfants (avant 4 ans) sont touchés

par le virus qui s’installe ni vu ni connu. C’est surtout chez les

adolescents (le temps des premiers baisers !) que la maladie se

développe vraiment. Là, les symptômes peuvent varier mais on

retrouve souvent une forte fièvre, une grosse fatigue et un mal

de gorge particulièrement douloureux. On peut aussi observer

des nausées, des courbatures, une perte d’appétit. La maladie

est rare chez l’adulte (mais les symptômes se manifestent de

façon plus importante) car on estime que 90% de la population

est porteuse « saine » du virus Epstein-Barr, attrapé durant

l’enfance ou l’adolescence.

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Comment en guérit-on ?

Il n’y a pas de traitement spécifique de la MNI, les antibiotiques

ne sont pas efficaces. Pire, certains comme l’ ampicilline

entraîne des rougeurs sur tout le corps ! Le médecin prescrit

juste des médicaments contre la fièvre et les douleurs (surtout

contre le mal de gorge) : paracétamol, ibuprofène… La

guérison se fait toute seule en trois semaines environ. Mais

parfois, la fatigue peut durer plus longtemps.

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Peut-il y avoir des complications ?

La mononucléose infectieuse est une maladie bénigne dans la

majeure partie de cas. Les complications s’avèrent extrêmement

rares. Mais il est parfois nécessaire, si la gorge est très enflée,

de recourir à une intervention chirurgicale pour enlever les

amygdales. Aussi, il est déconseillé de faire du sport pendant 2

à 3 mois pour éviter la rupture de la rate, si cet organe a gonflé

au cours de l’infection (voir encadré).

© ka2shka_Fotolia

Ne pas confondre avec une angine

La mononucléose se manifeste surtout par un mal de gorge

très gênant. Et on a tendance à croire qu’il s’agit d’une bonne

angine. Hors, le mal de gorge associé à la mononucléose

infectieuse (MNI) a la particularité de durer longtemps, et

surtout d’ être associé à des ganglions au niveau de l’arrière du

cou. Pour faire le diagnostic de MNI, rien ne vaut une prise de

sang pour mettre en évidence les anticorps spécifiques, et la

modification de certains globules blancs. Aussi, la MNI peut

s’accompagner de douleurs abdominales révélant une atteinte

et un gonflement de la rate, confirmés par échographie.

La