

EM
n°51 juin / juillet 2015
(13)
Un dentiste proposera plus facilement une orthèse de
laboratoire là ou un ORL proposera une chirurgie du voile
du palais et un pneumologue un traitement par machine
insufflant de l’air dans les voies respiratoires (VPPC).
Dans la ventilation par pression positive continue, le
ronfleur porte un masque durant son sommeil, raccordé à
un appareil soufflant de l’air sous pression et permettant
ainsi de dégager les voies respiratoires pour empêcher
le ronflement et les apnées du sommeil. Ce traitement
reconnue comme le plus efficace est uniquement prescrit
par un médecin et n’est pris en charge par la sécurité
Sociale qu’en cas d’apnée du sommeil sévère. L’orthèse
d’avancée mandibulaire (OAM) est le traitement de
référence du ronflement et de l’apnée modérée. Cette
orthèse est recommandée en première intention lorsque
l’IAH (index d’apnées/hypopnées : somme des apnées et
hypopnées détectées sur 1 heure de sommeil) est compris
entre 15 et 30 en l’absence de maladie cardiovasculaire
grave associée.
Les OAM peuvent être prescrites par un ORL, un dentiste ou
un pneumologue et offrent un traitement sur mesure mais
d’un coût assez cher, remboursé partiellement, seulement
en cas d’apnée du sommeil sévère. Disponible en pharmacie,
l’orthèse Oniris, validée au sein de l’Assistance Publique –
Hôpitaux de Paris, est une orthèse thermoformable, auto
adaptable par l’utilisateur. Deux gouttières, ressemblant
à celles des sportifs, permettent d’avancer légèrement la
mâchoire inférieure et laisse circuler l’air.
Plusieurs types d’opérations chirurgicales sont
possibles contre le ronflement et l’apnée du sommeil :
la pharyngotomie chirurgicale classique ou uvulo-
palato-pharyngoplastie, la pharyngotomie par laser, la
somnoplastie, la chirurgie maxillo-faciale.
Elles consistent à enlever l’excédent de tissus pour
permettre un meilleur passage de l’air dans le pharynx.
Elles nécessitent d’être étudiées et prescrites par un
ORL qui définira quelle opération est la mieux adaptée
ainsi que la faisabilité de l’opération. Elles sont de
moins en moins pratiquées et pas toujours couronnées
de succès, sont généralement assez douloureuses et
coûteuses pour le patient.
ou encore ressentir une somnolence importante pendant
la journée sont autant de signes potentiels d’un risque
d’apnée du sommeil. Un manque de sommeil et une
somnolence au quotidien peuvent aussi être à l’origine
d’autres symptômes comme la dépression et un sentiment
d’irritabilité, provoquer des migraines et maux de tête,
voire même des troubles cognitifs ou de la mémoire.
L’apnée du sommeil est handicapante de par ses
répercussions sur la santé et potentiellement sur le
couple et la vie en société : 40% des personnes souffrant
d’hypertension et plus de 60% des personnes ayant eu un
accident vasculaire cérébral (AVC) sont sujettes à des apnées
du sommeil. Le risque d’autres pathologies cardiaques est
également multiplié en cas d’apnées du sommeil : par 5
pour l’insuffisance coronarienne, par 4 pour la fibrillation
auriculaire et par 3 pour la tachycardie ventriculaire. Alors
qu’un traitement adapté ferait disparaitre ce risque.
Que faire quand
on détecte ces
symptômes ?
Face à une suspicion d’apnée du sommeil, il est
recommandé de consulter son médecin qui pourra utiliser
le test d’Epworth, préconisé dans ces situations, et ainsi
déterminer le degré de somnolence diurne du patient.
Ce test n’est pas suffisant. Pour confirmer le diagnostic, il
convient de consulter un médecin spécialisé, le sommeil du
patient sera alors enregistré en laboratoire ou à domicile,
selon deux techniques :
•
•
la polygraphie ventilatoire nocturne : Cette technique
consiste à enregistrer les mouvements respiratoires, le
débit d’air entrant et sortant par les voies nasales et
le taux d’oxygène dans le sang. La polygraphie a lieu à
domicile et nécessite un enregistrement d’au moins 6
heures de sommeil pour être efficace.
•
•
la polysomnographie : plus complète que la précédente,
cette technique permet de fournir des informations sur
la qualité du sommeil et de la respiration du patient.
Elle nécessite de passer une nuit entière dans un service
spécialisé. La polysomnographie enregistrera l’activité
cérébrale (via un électroencéphalogramme), le flux d’air
naso-buccal, les mouvements thoraciques et abdominaux
(pour déterminer les efforts respiratoires) ainsi que les
mouvements des muscles oculomoteurs de manière à
identifier la phase paradoxale du sommeil.
Les traitements
orsque le patient choisit son praticien, les solutions pour
traiter son problème sont prédéterminées…Un pharmacien
pourra proposer des sprays, dilatateurs nasaux, oreillers
interactifs destinés à modifier la position du ronfleur
qui dort sur le dos, etc. pour lutter contre le ronflement,
un généraliste de même ou enverra vers un spécialiste.
N’ÉTIQUETEZ PAS TROP VITE
UN RONFLEUR
Messieurs, ronfler après un bon repas, une nuit arrosée
ou en cas de rhume, ne fais pas de vous un ronfleur
et ne présage donc pas de risques accrus mis à part
une mauvaise nuit et quelques reproches le lendemain
matin de votre conjoint !