Previous Page  12 / 24 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 12 / 24 Next Page
Page Background

EM

n°51 juin / juillet 2015

(12)

dossier

L

Le ronflement est un des troubles du sommeil les plus fréquents et il est

urgent de prendre ce problème au sérieux. Il peut être aussi le signe avant-

coureur de maladies bien plus problématiques : les apnées du sommeil qui

engendrent problèmes cardiovasculaires, hypertension, etc.

Aussi, fait-il l’objet de toute l’attention du corps médical.

sommeil

oin d’être un sujet aussi anodin qu’il n’y parait, le

ronflement touche 15 millions de personnes en France

dont environ 3,5 millions s’arrêtent de respirer plus

de 10 secondes plusieurs centaines de fois par nuit,

souffrant ainsi d’apnée du sommeil… Ces chiffres sont

sous-estimés car de nombreuses personnes sujettes à un

ronflement ignorent qu’elles sont concernées. D’après

plusieurs études, entre 2,5 et 7,5 millions de personnes

seraient touchées par l’apnée du sommeil en France, soit

entre 5% et 15% des adultes. Le syndrome d’apnée du

sommeil existe également chez l’enfant. Dans 70% des

cas, il est dû à une hypertrophie des amygdales et/ou

des végétations.

Les plus de 60 ans sont particulièrement concernés. On

estime que près de 60% d’entre eux seraient atteints de

ronflement. En effet, une des causes acquises les plus

fréquentes est l’âge, même si d’autres facteurs peuvent

être incriminés (causes endocriniennes : hypothyroïdie,

insuffisance lutéale chez la femme…), obésité…

Pourquoi on ronfle ?

D’origine mécanique, le r nflement est produit par la

vibration des tissus de la gorge (voile du palais, base

de la langue…) qui se détendent pendant le sommeil.

Les ronflements sont majoritairement dus à un mauvais

positionnement de la tête, et au relâchement des muscles

de la bouche et de la gorge durant le sommeil. La luette

et le voile du palais s’affaissent, bloquant plus ou moins le

passage de l’air, particulièrement lors de l’inspiration, ce

qui induit des vibrations sonores pouvant atteindre jusqu’à

110 décibels, là où le seuil de nocivité pour le système

auditif est de 85-90 décibels.

Contrairement à l’idée reçue, ronfler n’est pas un signe de

sommeil profond, il est le signe d’une gêne au niveau de

la gorge et peut amener à une apnée du sommeil. Pour

parler de syndrome d’apnée du sommeil, les interruptions

de respiration doivent durer au moins 10 secondes et se

reproduire 5 fois par heure au minimum. Dans les cas les

plus graves, les arrêts respiratoires peuvent dépasser 1

minute et se reproduire jusqu’à 100 fois par heure.

Entraînant plusieurs micro-réveils pendant la nuit, l’apnée

du sommeil interrompt les cycles naturels amenant à un

sommeil profond.

Un cercle vicieux se met en place : la baisse d’oxygène

dans le sang entraine une augmentation de la tension

artérielle et une accélération du rythme cardiaque

jusqu’à 140 pulsations par minute. En dette d’oxygène,

le muscle cardiaque est soumis à un stress important qui

se répète plusieurs dizaines de fois chaque nuit. Il est

rare que le dormeur s’en rende compte, le conjoint sera

souvent le sonneur d’alarme. Pourtant, plusieurs signes

peuvent faire penser à l’apnée du sommeil. Se sentir

régulièrement et constamment fatigué au quotidien,

s’assoupir involontairement dans des situations passives

(comme lorsque vous lisez un livre ou regardez la télé)

Par le Docteur Rémy Clément

© JPC-PROD_Fotolia

Apnée

& ronflement

du