EM
n°53 fév. / mars 2016
(17)
Par Florence Lisieux,
Docteur en Pharmacie
parents-enfants
Pas facile pour un parent de parler contraception avec une ado. Entre la peur de l’inciter à
« passer à l’acte » et la gêne, on ne sait pas toujours comment aborder le sujet. Encore faut-
il bien le connaître et chasser les idées reçues. Ce qu’il faut savoir pour pouvoir informer
correctement les mineures.
contraception
Adolescence
En France, l’âge de la « première fois » est assez stationnaire
depuis une dizaine d’année. Il se situe vers 17 ans. Mais c’est
une moyenne ! Et on rencontre des jeunes filles qui ont une vie
sexuelle relativement régulière dès 15 ans. D’autres en revanche
ne goûtent aux ébats qu’après leur majorité. Dans tous les cas,
mieux anticiper leur information sur la contraception ! Car il
suffit d’une seule relation sexuelle pour tomber enceinte et les
MST ne sont pas à écarter. Le but n’est bien sûr pas d’obliger
sa fille à prendre telle ou telle pilule, mais de lui donner
les moyens de bien se protéger et de choisir sa méthode en
connaissance de cause.
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Pour une ado, la pilule vaut mille fois mieux
que le stérilet…qui peut rendre stérile ? Faux !
Qu’on se le dise une bonne fois pour toutes, le stérilet -
malgré son nom trompeur – n’a jamais rendu stérile. Ce qui
est vrai en revanche, c’est qu’il n’est pas souvent utilisé chez
les jeunes femmes sans enfant tout simplement parce qu’il est
plus facile à poser quand l’utérus a été « dilaté » par une
grossesse. Néanmoins, il existe des stérilets de petite taille
que l’on peut proposer à une ado qui oublie souvent sa pilule,
ou qui présente une contre-indication (cholestérol, diabète…)
à la prise d’un contraceptif oral.
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Une mineure doit avoir une ordonnance
pour obtenir la pilule ? Vrai !
Plus que l’ordonnance, c’est l’avis d’un médecin qui importe.
Car avant de prescrire la pilule, il va s’assurer que la jeune
fille n’a de problèmes l’empêchant de prendre le médicament.
Mais les mineures peuvent tout à fait aller consulter seules.
Depuis 2001, les jeunes filles de moins de 18 ans peuvent
obtenir la prescription de contraceptifs chez un généraliste
ou un gynécologue sans autorisation parentale. Pour des
consultations entièrement gratuites et anonymes, il est
conseillé de se rendre dans un centre du « planning familial ».
Toutes les coordonnées des centres sont indiquées sur le site
du ministère de la santé
(www.sante.gouv.fr).
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Le préservatif reste la meilleure
contraception pour les jeunes ? Vrai et faux !
Le préservatif est sans nul doute la protection la plus efficace
contre les infections sexuellement transmissibles dont le
SIDA. Chez les ados, il doit être utilisé durant chaque rapport
au moins jusqu’à la stabilisation de la vie sexuelle avec un
partenaire « fiable ». Seulement voilà… les jeunes se heurtent
à des erreurs de manipulations du préservatif, surtout les
premières fois. Et certains n’en ont pas toujours à portée de
main au moment opportun. Mal posée, la « capote » ne sera
plus totalement efficace. Pour éviter le risque de grossesse, il
est donc conseillé d’associer le préservatif à la prise de pilule
chez les filles.
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La pilule du lendemain peut faire office de
contraception lorsque les rapports sont rares ?
Faux !
La pilule du lendemain est utile et efficace dans les 3 jours qui
suivent un rapport non protégé. Mais elle doit être prise de
manière exceptionnelle car elle apporte une dose d’hormones
largement supérieure à celle d’une pilule classique. Elle n’est
pas faite pour une prise régulière. Et elle ne protège pas des
rapports qui ont lieu après sa prise. C’est uniquement une
contraception d’urgence
. Il faut savoir qu’une mineure peut
l’obtenir en pharmacie sans ordonnance et gratuitement.
© DoraZett
UN SITE UTILE
Pour répondre à toutes les questions de vos ados sur la
pilule et les aider à y voir plus clair, rendez-vous sur le
site :
www.ilparaitquelapilule.fr.
Vous y trouverez des
vidéos faisant intervenir des jeunes et qui mettent à mal
nombre d’idées reçues sur les contraceptifs oraux
première