EM
n°53 fév. / mars 2016
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dossier
I
Un traitement diététique bien conduit peut permettre d’éviter la prescription
d’un traitement médicamenteux contre le cholestérol. Ce dernier n’est
indispensable que chez les personnes qui n’ont pas répondu à un régime
diététique pris correctement pendant 3 mois, lorsque ces mesures ne suffisent
pas à atteindre le taux de cholestérol défini par le médecin.
Cholestérol
l existe deux types de cholestérol dans le sang : l’un est
bénéfique à l’organisme ; l’autre constitue, en quantité
excessive, un facteur de maladies parfois graves. Selon
les causes de cet excès, suivant les risques de maladies
cardiovasculaires et l’existence ou l’absence d’un surpoids,
différentes mesures peuvent être envisagées.
Un tiers du cholestérol nécessaire à notre organisme est
apporté par l’alimentation, le reste étant fabriqué par le
foie. Les problèmes apparaissent lorsqu’une fraction du
cholestérol circulant dans le sang se retrouve en trop
grande quantité (hypercholestérolémie) : il s’agit du
cholestérol LDL, appelé aussi « mauvais cholestérol ».
Le cholestérol HDL, ou « bon cholestérol », piège le
cholestérol qui se trouve en trop grande quantité dans le
sang et stimule son élimination par le foie. Il a donc plutôt
pour effet de réduire le taux de maladies cardiovasculaires.
L’excès de cholestérol n’est pas une maladie en soi, mais
un facteur de risque pour d’autres maladies du cœur et des
vaisseaux. Rappelons que le cholestérol LDL (il constitue la
majorité du cholestérol total dont le taux est normalement
inférieur à 2 g/l) forme des dépôts sur la paroi interne
des artères (plaques d’athérome), provoquant peu à peu
une perte d’élasticité des artères et une réduction de
leur diamètre (athérosclérose). Ces plaques d’athérome
peuvent favoriser la formation de caillot (thrombose) qui
peut boucher l’artère ou bien se détacher et obstruer un
vaisseau plus petit. Les symptômes de l’athérosclérose
varient selon les organes touchés : crise d’angine de
poitrine ou infarctus du myocarde avec les artères du cœur,
artérite avec les artères des jambes, accident vasculaire
cérébral avec les artères du cerveau…
Une question de
facteurs de risque
Les experts ont identifié une série de facteurs qui
favorisent le développement d’une maladie du cœur ou
des vaisseaux : l’âge, les antécédents familiaux de maladie
cardiaque, l’usage du tabac, une hypertension artérielle,
un diabète de type 2, un taux sanguin de cholestérol HDL
inférieur à 0,40 g/l. Ces facteurs sont pris en compte pour
déterminer le taux souhaitable de cholestérol LDL.
Ainsi, un taux de cholestérol HDL (le bon cholestérol)
supérieur à 0,60 g/l est un facteur protecteur qui
« annule » un facteur de risque dans l’évaluation globale
de ceux-ci. Par exemple, chez une femme de 40 ans sans
antécédents familiaux, sans hypertension, ni diabète, mais
fumant une quinzaine de cigarettes par jour, la décision de
prescrire un médicament est prise lorsque le taux sanguin
de cholestérol LDL est supérieur à 1,90 g/l. De même, un
homme de 50 ans (avoir plus de 45 ans est chez lui un
facteur de risque) qui présente un taux de cholestérol
LDL de 1,5 g/l et un taux de cholestérol HDL de 0,65 g/l
ne sera pas considéré comme nécessitant un traitement
médicamenteux.
Par le Docteur Rémy Clément
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