EM
n°53 fév. / mars 2016
(9)
Par Laure Mendel,
Docteur en Pharmacie
phytothérapie
onagre
L’
Une jolie peau, des cycles menstruels sans aucun aléa… voici les promesses de l’huile
d’onagre. Mesdames, elle est faite pour vous ! On vous dit tout afin de pouvoir profiter
pleinement de ses bienfaits.
Un peu d’histoire
Originaire d’Amérique du nord,
l’onagre donne de jolies fleurs
jaunes qui s’ouvrent à la
tombée de la nuit. Ainsi, on
l’appelle aussi Primevère du
soir, d’après son nom anglais
« Evening primrose ». L’onagre
fut d’abord employée par les
Amérindiens en cataplasme
contre les blessures et les
abcès, mais également en
infusion pour calmer la toux. Elle fut introduite fortuitement
en Europe, dans la terre amenée par les bateaux importateurs
de coton. Les anciens usages de la plante sont désormais
abandonnés au profit de l’intérêt suscité par les graines et
l’huile qu’on en extrait. Depuis les années 70, les recherches
ont mis en évidence ses bienfaits sur le bien-être féminin et la
beauté de la peau.
Huile précieuse…aux multiples propriétés
Par son extrême richesse en acides gras essentiels (que
l’organisme ne peut pas fabriquer lui-même), l’huile d’onagre
est précieuse. Plus particulièrement, elle renferme des acides
gras de la famille des omega-6, garants de la souplesse et de
la vitalité des tissus (dont la peau). Parmi les omega-6 qu’elle
contient, l’huile d’onagre détient un taux remarquable (10%)
d’acide gamma-linolénique. Son intérêt ? Il est transformé
dans l’organisme en prostaglandines de série 1, une substance
ressemblant aux hormones, qui joue un rôle dans le bon
fonctionnement du cœur, du cerveau et du système hormonal.
Elle interviendrait aussi dans la régulation des processus
inflammatoires notamment, dans le soulagement de la
polyarthrite rhumatoïde. L’huile d’onagre peut aussi intervenir
de façon bénéfique dans de nombreuses maladies de peau
comme l’acné, l’eczéma, le psoriasis, la rosacée, les lupus…
Elle se prend en complément des traitements traditionnels.
Peau repulpée
Plus on avance en âge et plus diminue la production de
prostaglandines, directement liée à l’ingestion d’acide gras
gamma-linolénique. Le résultat se fait
ressentir sur la peau qui devient plus
fine, plus sèche et moins élastique.
En apportant une bonne dose d’acide
gamma-linolénique, l’huile d’onagre
nourrit efficacement la peau. Et se
révèle être une bonne arme antirides.
En pratique : on trouve l’huile d’onagre
dans des soins anti-âge tout prêts
(Weleda par exemple), mais pour plus
de résultats, mieux vaut la prendre en
capsules par voie orale. Attendre au
moins 3 semaines de prise pour ressentir les bienfaits cutanés.
Il est aussi possible de percer les capsules pour déposer le
produit pur sur la peau le soir au coucher.
Bien-être retrouvé
L’huile d’onagre est particulièrement chère aux femmes en
période prémenstruelle. Vous souffrez systématiquement de
tensions au niveau des seins et de rétention d’eau la semaine
précédant les règles ? Vous être nerveuse et ballonnée pendant
cette période ? Faites une cure pour apaiser vos troubles, liés,
là encore à un déficit en acide gamma-linolénique.
En pratique : l’huile d’onagre se prend en capsules 10 jours
tous les mois pendant la période qui précède les règles.
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BON À SAVOIR
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En pharmacie, magasins bio ou grandes surfaces, l’huile d’onagre est
vendue sous forme de capsules de 500 mg ou 1g. Elle doit être issue
d’une huile pressée à froid afin de préserver ses acides gras.
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En général, l’huile d’onagre du commerce renferme 8 à 10% d’acide
gamma-linolénique, taux nécessaire pour une efficacité sur la peau
et le système hormonal. - On trouve souvent des compléments
alimentaires associant de la vitamine E à l’huile. C’est un bon point,
car la vitamine E protège de l’oxydation.
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Côté posologie : suivre les indications des laboratoires. Mais pour
un effet anti-inflammatoire, il faut doubler les doses.
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Attention ! Par mesure de précaution, l’huile d’onagre est déconseillée
par voie orale chez les personnes qui souffrent d’épilepsie. .
© Marylène