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EM

n°53 fév. / mars 2016

(13)

une activité physique de manière régulière, diminuer sa

consommation de boissons alcoolisées (cela fera baisser

le taux des triglycérides dans le sang) et cesser de fumer

sont également des mesures importantes pour réduire les

risques de complications. Les conseils de réduction des

apports en graisses saturées sont également bénéfiques.

Des alternatives à la

surmédicalisation

Si une personne a un peu trop de cholestérol, les

compléments alimentaires peuvent suffire. Les phytostérols

et les phytostanols, extraits de la pâte à papier, d’huile de

colza ou autres, ont prouvé qu’ils diminuent le cholestérol

total d’environ 15% en trois semaines à la dose

journalière de 2,4 g. Ils agissent par action compétitive

sur l’absorption/réabsorption du cholestérol (analogie

structurale).

Les acides gras oméga-3 issus des huiles de poisson (EPA

et DHA) contribuent au fonctionnement normal du cœur

à des doses d’au moins 40 mg d’ EPA/DHA pour 100 g et

100 kcal de produit, et pour un apport d’au moins 250 mg

par jour. Par contre, ils n’ont pas l’allégation santé sur la

réduction des taux sanguins de cholestérol LDL.

Il n’en est pas de même pour les acides gras oméga-3 des

huiles végétales. Leur consommation participe au maintien

de taux sanguins de cholestérol normaux à condition que

ces produits contiennent au moins 0,3 g d’acide alpha-

linolénique pour 100 g et 100 kcal de produit, et s’il

apportent au moins une dose quotidienne de 2 g d’acide

alpha-linolénique.

Sous réserve également de certaines concentrations des

produits et du respect de certaines quantités quotidiennes

à ingérer, les compléments alimentaires contenant des

acides gras oméga-6, des acides gras oméga-9, des

pectines, de la levure de riz rouge, peuvent prétendre

contribuer au maintien de taux sanguins de cholestérol

normaux.

Quand traiter par un

médicament ?

Le risque de développer une maladie cardiovasculaire

augmente avec le taux de cholestérol LDL dans le sang.

La décision de traiter un excès de cholestérol par des

médicaments est déterminée par un calcul des facteurs

de risque. Au-dessous d’un certain taux, le médecin ne

prescrit pas de médicaments, mais prodigue des conseils

diététiques qui permettent de maintenir, voire de réduire

le taux de cholestérol. Si trois mois d’application des règles

hygiéno-diététiques ne suffisent pas à ramener le taux de

cholestérol LDL à des valeurs acceptables, un traitement

médicamenteux est nécessaire.

Le taux maximal souhaitable de cholestérol LDL varie

d’un patient à l’autre selon la présence de un ou plusieurs

facteurs de risque cardiovasculaire :

en l’absence de facteur de risque, le taux de cholestérol

LDL devrait être inférieur à 2,2 g/l ;

en présence d’un facteur de risque, le taux de cholestérol

LDL devrait être inférieur à 1,9 g/l

en présence de deux facteurs de risque (par exemple,

hypertension et tabac), il devrait être inférieur à 1,6 g/l ;

en présence de plus de deux facteurs de risque, le taux

de cholestérol LDL devrait être inférieur à 1,3 g/l.

Chez les patients ayant des antécédents de maladie

cardiaque ou chez ceux qui souffrent de diabète de type 2

associé à d’autres facteurs de risque, le taux de cholestérol

LDL devrait idéalement être inférieur à 1 g/l.

Lorsque le taux de cholestérol LDL est maintenu sous

ces valeurs, le risque de complication cardiovasculaire

est diminué. Néanmoins, ces seuils-cibles ne sont que

des objectifs et il n’est pas recommandé de vouloir les

atteindre au prix d’un traitement médicamenteux excessif

ou mal toléré (les douleurs musculaires sont un effet

bien connu des statines : 15 à 50 % des patients seraient

concernés).

Réduire son taux

de cholestérol par

l’alimentation

En pratique, les mesures alimentaires conseillées aux

personnes victimes d’un excès de cholestérol LDL varient

selon que le patient présente un excès de poids ou non.

Chez les personnes sans excès de poids, les mesures

recommandées consistent essentiellement à limiter la

consommation d’aliments riches en graisses saturées et

en cholestérol - les deux sont souvent associés dans les

aliments - et à augmenter celles de graisses insaturées (en

particulier d’acides gras oméga-3) et de fibres. L’arrêt du

tabac est également vivement recommandé.

Chez les personnes en surpoids, limiter l’apport global en

matières grasses est un objectif prioritaire par rapport

à la réduction des apports de cholestérol alimentaire.

Perdre du poids contribue à réduire le taux de cholestérol

LDL et le risque de maladies cardiovasculaires. Pratiquer

LE CHOLESTÉROL,

INDISPENSABLE À L’ORGANISME

Le cholestérol est un composant des membranes

cellulaires, contribuant à leur étanchéité et à leur rigidité.

Il est également nécessaire à la fabrication de nombreuses

substances permettant la régulation des fonctions

vitales : la vitamine D qui stimule la calcification des

os, les hormones glucocorticoïdes sécrétées en cas de

stress (cortisol, cortisone, etc.), les hormones sexuelles

(progestérone, estrogènes, testostérone), les acides

biliaires. Ainsi, le cholestérol est-il, malgré sa mauvaise

réputation, un nutriment essentiel au maintien des

équilibres biologiques de notre corps. Si un excès

d’aliments riches en cholestérol doit être évité pour

réduire le risque de maladies cardiovasculaires, un apport

minimal reste indispensable.