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EM

n°54 mai / juin 2016

(15)

H

istoriquement, la prise en charge des addictions s’est

essentiellement développée dans le champ médico-social.

L’action du champ sanitaire était le plus souvent assurée

par des établissements spécialisés en psychiatrie sans

identification ni dispositif spécifiques.

La réalisation du plan 2007/2011 dans la filière hospitalière

a permis de modifier cette situation en reconnaissant le

champ sanitaire comme acteur à part entière.

Un des objectifs de ce plan a été d’adopter une approche

graduée en trois niveaux - proximité, recours, référence -

qui doit être en cohérence avec le dispositif médico-social

spécialisé existant.

CAARUD et CSAPA

Ce plan a facilité le développement et l’organisation des

actions menées avec une structure à trois niveaux : les

établissements de santé, les CAARUD (Centres d’Accueil

et d’Accompagnement à la Réduction des risques pour

Usagers de Drogues) et les CSAPA (Centre de Soins,

d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie), et

les dispositifs d’expérimentation visant à une meilleure

articulation entre l’offre de soins de ville et les structures

médico-sociales.

Les résultats montrent une progression du nombre total

de structures et du nombre de pôles d’addictologie, et une

stabilisation à un niveau élevé du nombre de structures

de proximité. Aujourd’hui, le maillage territorial de l’offre

sanitaire en addictologie est satisfaisant pour les niveaux

de proximité et de recours, tandis que la mise en œuvre de

pôles de référence se poursuit progressivement.

« Les personnes en difficulté avec les drogues et leur

entourage peuvent trouver de l’aide auprès de ces

structures spécialisées (CSAPA, CAARUD), présente

Nicolas Bonnet, pharmacien spécialisé en santé publique,

directeur du Réseau des Établissements de Santé pour

la Prévention des Addictions (RESPADD). Ce sont des

lieux d’accueil polyvalents intervenant dans tout le

champ de l’addiction, même si certains centres sont plus

spécialisés dans la prise en charge d’une addiction en

particulier (alcool, toxicomanie…). Leur répartition et

leur ouverture sont gérées par les Agences régionales

de santé. Ces centres sont financés directement par

l’assurance maladie, leur mandat d’une durée de 10 ans

passera bientôt à 15 ans, c’est donc un gage de pérennité de

leur enveloppe budgétaire. »

Présents dans tous les départements de France, les CSAPA

accueillent le public de façon anonyme et gratuite en

ambulatoire ou bien proposent des services de soin résidentiel

(CTR, CT, CAUT…). Ils offrent la possibilité de faire le point avec

un professionnel spécialisé sur les difficultés rencontrées. Ils

proposent un accompagnement vers l’arrêt, la consommation

modérée de drogues ou vers un traitement de substitution

(pour les personnes dépendantes aux opiacés).

Grâce à la pluridisciplinarité des équipes qui y travaillent,

la personne bénéficie d’une prise en charge globale, à la

fois psychologique, sociale, éducative et médicale. Ces

centres proposent différents types d’approche : individuelles

(éducatives, sociales, psychothérapeutiques, etc.), collectives

(groupes de parole par exemple) et familiales.

Un CAARUD s’adresse à des personnes qui ne sont pas forcément

engagées dans une démarche de soins ou à celles dont les

modes de consommation ou les drogues consommées exposent

à des risques majeurs (infections, notamment hépatite C, VIH,

accidents, etc.).

Les Consultations Jeunes

Consommateurs (CJC)

Elles pratiquent principalement l’intervention précoce,

à l’interface entre la prévention et le soin en matière

d’addictions, à destination d’un public qui ne se considère

pas comme « addict », même s’il peut ressentir des difficultés

avec la consommation, et qui ne se serait pas rendu en

centre de soins.

Les Centres Thérapeutiques

Résidentiels (CTR)

Ce sont des centres de post-cure. La durée de séjour initiale

est variable (de quelques semaines à plusieurs mois, avec des

modalités de renouvellement possibles), et peut durer jusqu’à

un an. Il s’agit de consolider le sevrage ou le traitement de

substitution ou l’abstinence d’une pratique addictive, afin

de permettre à la personne de retrouver un équilibre dans

un cadre protégé, et de construire un projet individuel de

réinsertion sociale.

L’offre de soins dans la prise en charge globale des addictions s’est

considérablement élargie et structurée autour de nombreux dispositifs.

Tour d’horizon.