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EM

n°54 mai / juin 2016

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musculaire à l’effort, des palpitations, des suées, des

règles irrégulières.

Chez les personnes âgées, la maladie peut prendre des

formes trompeuses. En cas d’apparition d’un trouble

du rythme cardiaque ou d’ostéoporose, il faut penser à

vérifier la fonction thyroïdienne. En effet, l’hyperthyroïdie

clinique est un risque bien établi d’ostéoporose et de

fractures. Chez la femme en âge de procréer, elle est

associée aux problèmes de fertilité, d’où l’intérêt d’un

dépistage systématique.

Il existe toute une batterie d’examens et d’analyses pour

détecter une hyperthyroïdie (bilan hormonal, échographie,

scintigraphie thyroïdienne…).

Sans traitement, la maladie va s’aggraver et entraîner

des complications : accidents cardiaques, crises aiguës

avec hyperthermie à 40°, troubles psychiques (bouffée

d’excitation, épisodes de confusion mentale, délire),

complications oculaires (inocclusion des paupières,

paralysie de la motricité des globes, baisse de l’acuité

visuelle), atrophie des muscles et déminéralisation

osseuse.

Son traitement repose sur des médicaments antithyroïdiens

de synthèse, l’iode radioactif ou la chirurgie. En règle

générale, l’option chirurgicale n’est envisagée qu’après

l’échec d’autres modalités thérapeutiques. C’est pourtant

elle qui donne les résultats les plus rapides et conduit à la

plus prompte régression des symptômes.

la thyroïdite d’Hashimoto avec production d’auto-

anticorps qui détruisent progressivement la glande,

traitement à l’iode radioactif d’une hyperthyroïdie,

ablation chirurgicale de la glande (nodules, cancers…)

ou, plus rarement, de l’hypophyse.

Chez l’enfant, l’hypothyroïdie est congénitale. Elle résulte

généralement d’une malformation de la glande thyroïde,

parfois d’une erreur de synthèse des hormones thyroïdiennes

ou plus rarement d’une anomalie de l’hypophyse. Elle fait

l’objet d’un dépistage systématique à la naissance. Le

début est insidieux et progressif et les premiers signes

ne deviennent apparents qu’après plusieurs semaines

ou plusieurs mois d’évolution. L’attention est souvent

attirée chez le nourrisson par la respiration embarrassée

et bruyante, le cri rauque, l’anorexie, les troubles de

la succion et de la déglutition avec fausses routes,

la constipation et l’hypothermie tenace. En l’absence

de traitement précoce, on peut observer une jaunisse

prolongée, une grosse langue, des troubles digestifs ou un

tonus musculaire insuffisant. A long terme, l’hypothyroïdie

non traitée conduisait autrefois à un retard de croissance,

moteur et intellectuel ou « crétinisme ».

Le diagnostic clinique est confirmé par un diagnostic

biologique (dosage sanguin de la TSH et de T4 « libre »,

c’est-à-dire non liée aux protéines plasmatiques).

Le traitement de l’hypothyroïdie a pour but de pallier le

manque d’hormones thyroïdiennes par un apport quotidien

d’hormone T4 de remplacement. En thérapeutique, on

utilise essentiellement la lévothyroxine sodique par voie

orale. Cette hormone thyroïdienne synthétique a une marge

thérapeutique étroite, ce qui signifie que la dose efficace

n’est pas toujours facile à trouver. Or, si la posologie est

trop faible, la substitution est inefficace et les symptômes

d’hypothyroïdie réapparaissent ; si la posologie est

trop élevée, des signes d’hyperthyroïdie apparaissent et

peuvent rapidement être graves.

Ce traitement doit être poursuivi à vie (sauf rémission

dans certaines thyroïdites auto-immunes). Les posologies

sont adaptées selon les résultats des contrôles sanguins de

la TSH et de la T4, réalisés une à deux fois par an, quand

le patient est bien « équilibré ».

L’hyperthyroïdie

a maladie de Basedow ou goitre toxiqu diffus est une

maladie auto-immune de la thyroïde, qui se manifeste

par une hyperproduction de thyroxine. Elle est la variété

d’hyperthyroïdie de loin la plus fréquente. Elle s’observe

chez l’adulte entre 35 et 55 ans et survient sur un terrain

psychique particulier (sujets émotifs, instables). On trouve

parfois des causes déclenchantes comme des traumatismes

psychiques, des émotions violentes, etc.

Bien souvent, le diagnostic s’impose d’emblée devant

une malade aux yeux brillants et en apparence exorbités,

aux paupières rétractées, à l’agitation incessante et dont

le cou est manifestement le siège d’une hypertrophie

thyroïdienne (goitres diffus ou multi-nodulaires).

Autres signes d’alerte : une perte de poids ou le fait que

le poids reste curieusement stable alors que la personne a

beaucoup plus d’appétit qu’avant, une importante fatigue

CONSEIL D’ADMINISTRATION

CHEZ L’ENFANT

HYPOTHYROÏDIEN

Un traitement précoce et bien suivi par l’enfant permet

son développement normal.

Le traitement se prend en dose unique le matin à jeun, car

les aliments diminuent son absorption. Chez l’enfant, les

gouttes ne doivent pas être mises dans un biberon car s’il ne

le finit pas, on ne peut connaître la dose exacte ingérée. Il

faut mettre les gouttes dans une petite cuillère avec de l’eau,

les poser dans la bouche et attendre un quart d’heure avant

le repas afin que les aliments ne gênent pas l’absorption du

médicament. Si l’enfant a une régurgitation après son repas,

inutile de redonner une nouvelle dose de thyroxine pour ne

pas risquer un surdosage.

© lom123