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EM

n°54 mai / juin 2016

(9)

Par Laure Mendel,

Docteur en Pharmacie

phytothérapie

prêle

La

l’ alliée des os

La prêle pousse comme du chiendent et n’a pas bonne réputation auprès des jardiniers.

Cependant, elle présente de nombreux atouts pour la santé. C’est avant tout une plante

reminéralisante qui mérite qu’on s’y intéresse. Zoom sur son pouvoir thérapeutique.

Un peu d’histoire

La prêle est connue pour l’aspect filiforme de son rameau.

Cette plante envahissante et très répandue affectionne les sols

humides et sablonneux. C’est aussi une plante fossile car sa

présence sur terre remonte à l’époque de la préhistoire. Elle doit

son surnom de « queue de cheval » à une pratique aujourd’hui

disparue : on attachait ses tiges à la queue des chevaux pour

qu’ils puissent mieux chasser les mouches. On l’appelle aussi

«herbe à récurer » car elle servait à polir les métaux. Son

utilisation en médecine populaire date du XVI

ème

siècle. Ce sont

ses vertus reminéralisantes qui étaient recherchées. Au XVII

ème

siècle, elle fut employée dans le traitement des calculs rénaux

pour son effet diurétique. Aujourd’hui, ces différents usages

sont encore exploités par la phytothérapie moderne.

Une mine de silice

Ce sont les tiges de la prêle qui sont exploitées en médecine

naturelle. Elles sont très riches en substances minérales (jusqu’à

20% de son poids). Le silicium y est majoritaire (5 à 10%

de la plante sèche). C’est l’actif clé de la reminéralisation. Il

stimule la production de collagène, utile dans la reconstruction

de l’os et du cartilage. Par ailleurs, il favorise la fixation du

calcium. On trouve aussi dans les tiges de la prêle du calcium,

du potassium, du fer, magnésium, sodium...

Ce formidable pouvoir reminéralisant de la prêle est garant de :

La bonne marche de nos articulations : en assurant le

renouvellement des tissus conjonctifs, la plante favorise

la reconstruction du cartilage dans les diverses maladies

articulaires.

La solidité des os : des cures régulières de prêle garantissent

une qualité osseuse toujours au top malgré les années qui

passent.

La souplesse des tendons : la prêle est à recommander à tous

les sportifs ! C’est une parade intéressante contre le fameux

« tennis elbow » par exemple.

La résistance des ongles : fini la casse ou les problèmes de

doublement ! La prêle renforce efficacement les ongles fragiles.

Effet diurétique

Au-delà de ses bienfaits reminéralisants, la prêle a la capacité

de favoriser l’élimination de l’eau dans notre organisme, et ce,

grâce aux composants appelés saponosides qu’elle renferme.

D’où son pouvoir diurétique. Grâce à elle, la rétention d’eau

n’est plus un souci puisqu’elle n’existe plus ! On peut aussi dire

adieu à la cellulite. Par voie orale, la prêle est le complément

parfait des crèmes amincissantes.

En pratique

Le traitement se prend en cure de 4 à 6 semaines, qu’il s’agisse de

problèmes articulaires, de déminéralisation, ou de rétention d’eau.

•• En gélules

: les gammes Naturactive et Arkogélules en

pharmacie proposent des gélules toute prêtes. Respecter la

posologie : 2 à 3 gélules par jour.

•• En décoction

 : pour une tasse, faire bouillir 150ml d’eau,

et y plonger les tiges de prêle (2 grammes). Laisser bouillir

pendant 5 minutes, puis faire infuser durant 10 à 15 minutes.

Boire 3 tasses par jour.

•• En macération

: verser 500 ml d’eau froide sur 5 grammes

de plante sèche. Laisser macérer 12 heures et filtrer. Boire tout

au long de la journée.

•• En extrait fluide

: 25 gouttes 4 fois par jour.

© haruna23

DU BON USAGE DE LA PRÊLE

Compléter la cure avec la prise de vitamines B pour un effet

complet sur la beauté des ongles.

Associer à la glucosamine pour agir sur tous les fronts de l’usure

articulaire.

Éviter la prise en cas de dysfonctionnement cardiaque ou rénal,

ou en cas de carence en potassium.

Ne pas conseiller aux femmes enceintes et aux enfants.

Ne pas associer au lithium, à la digitaline.