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EM

n°54 mai / juin 2016

(12)

dossier

D

Près de 10 % des femmes et 3 % des hommes âgés de plus de 60 ans sont porteurs

d’une hypothyroïdie sans manifestation décelable. L’hyperthyroïdie latente est,

quant à elle, moins fréquente, touchant approximativement 1,5% des femmes et

1% des hommes de la même tranche d’âge. Quels sont les signes à repérer ?

thyroïde

ans les pathologies de la thyroïde, il existe des syndromes

d’hypofonctionnement et d’hyperfonctionnement. Ces

troubles sont dus soit à des dysfonctionnements de la

glande elle-même, soit à un dérèglement au niveau du

cerveau du système qui contrôle l’activité thyroïdienne (l’axe

hypothalamo-hypophysaire) par l’intermédiaire de deux

hormones (la TRH et la TSH). Ces deux hormones produites

au niveau cérébral influent sur les sécrétions des hormones

thyroïdiennes par un système de stimulation en cascade.

La thyroïde est une glande endocrine qui sécrète des

hormones riches en iode appelées T3 et T4 (ou thyroxine),

cette dernière étant quantitativement la plus importante.

Ces hormones pénètrent dans les cellules réceptrices et

déclenchent leurs nombreux effets métaboliques. Elles

interviennent dans la croissance et le développement,

la digestion, la fonction cardiaque, la température

corporelle, le système de reproduction, la régulation de

l’humeur ou du poids.

Il existe un système d’autocontrôle physiologique de cette

glande. Les hormones thyroïdiennes en excès (T3 et T4)

freinent par l’intermédiaire de l’hypothalamus la TRH qui

freine à son tour la TSH qui active en temps normal la

sécrétion des hormones thyroïdiennes.

L’hypothyroïdie

Elle se caractérise par une insuffisance de production

d’hormones thyroïdiennes qui peut être liée à un

dysfonctionnement de la glande elle-même (hypothyroïdie

dite « primaire ») ou d’undérèglement de l’axe hypothalamo-

hypophysaire (hypothyroïdie dite « secondaire »).

L’hypothyroïdie chez l’adulte se caractérise par un

ralentissement général du métabolisme. Elle s’observe le

plus souvent chez la femme, vers la cinquantaine. Le début

est insidieux, progressif et en quelques mois ou années,

les symptômes deviennent marquées. Le diagnostic est

évident sur le seul aspect du malade, au vu des signes

cliniques suivants : asthénie physique et intellectuelle,

perte d’appétit, faiblesse musculaire, prise de poids,

constipation, ralentissement du rythme cardiaque. La peau

devient sèche, écailleuse. La frilosité est permanente et

la personne se plaint de troubles génitaux : aménorrhée,

absence de libido, frigidité, impuissance chez l’homme.

Bien souvent, les symptômes ne sont pas aussi marqués,

voire inexistants, et seuls les dosages hormonaux au cours

d’un contrôle sanguin de routine révèlent l’affection. Si

l’hypothyroïdie n’est pas traitée, les signes s’aggravent

et évoluent vers un myxœdème (infiltration cutanée

avec œdème du visage et des membres, voix rauque,

langue épaissie…). Ce myxœdème s’accompagne d’un

ralentissement psychomoteur et cardiaque pouvant aboutir

dans des cas extrêmes à un coma.

Chez la femme enceinte, l’hypothyroïdie augmente le risque

de trouble du développement du fœtus, de prématurité et

de détresse respiratoire néonatale.

Chez l’adulte, les causes de l’hypothyroïdie sont

diverses : carence alimentaire en iode (nécessaire à la

synthèse des hormones), maladies auto-immunes comme

Par le Docteur Rémy Clément

fait des siennes !

Quand la