EM
n°54 mai / juin 2016
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dossier
D
Près de 10 % des femmes et 3 % des hommes âgés de plus de 60 ans sont porteurs
d’une hypothyroïdie sans manifestation décelable. L’hyperthyroïdie latente est,
quant à elle, moins fréquente, touchant approximativement 1,5% des femmes et
1% des hommes de la même tranche d’âge. Quels sont les signes à repérer ?
thyroïde
ans les pathologies de la thyroïde, il existe des syndromes
d’hypofonctionnement et d’hyperfonctionnement. Ces
troubles sont dus soit à des dysfonctionnements de la
glande elle-même, soit à un dérèglement au niveau du
cerveau du système qui contrôle l’activité thyroïdienne (l’axe
hypothalamo-hypophysaire) par l’intermédiaire de deux
hormones (la TRH et la TSH). Ces deux hormones produites
au niveau cérébral influent sur les sécrétions des hormones
thyroïdiennes par un système de stimulation en cascade.
La thyroïde est une glande endocrine qui sécrète des
hormones riches en iode appelées T3 et T4 (ou thyroxine),
cette dernière étant quantitativement la plus importante.
Ces hormones pénètrent dans les cellules réceptrices et
déclenchent leurs nombreux effets métaboliques. Elles
interviennent dans la croissance et le développement,
la digestion, la fonction cardiaque, la température
corporelle, le système de reproduction, la régulation de
l’humeur ou du poids.
Il existe un système d’autocontrôle physiologique de cette
glande. Les hormones thyroïdiennes en excès (T3 et T4)
freinent par l’intermédiaire de l’hypothalamus la TRH qui
freine à son tour la TSH qui active en temps normal la
sécrétion des hormones thyroïdiennes.
L’hypothyroïdie
Elle se caractérise par une insuffisance de production
d’hormones thyroïdiennes qui peut être liée à un
dysfonctionnement de la glande elle-même (hypothyroïdie
dite « primaire ») ou d’undérèglement de l’axe hypothalamo-
hypophysaire (hypothyroïdie dite « secondaire »).
L’hypothyroïdie chez l’adulte se caractérise par un
ralentissement général du métabolisme. Elle s’observe le
plus souvent chez la femme, vers la cinquantaine. Le début
est insidieux, progressif et en quelques mois ou années,
les symptômes deviennent marquées. Le diagnostic est
évident sur le seul aspect du malade, au vu des signes
cliniques suivants : asthénie physique et intellectuelle,
perte d’appétit, faiblesse musculaire, prise de poids,
constipation, ralentissement du rythme cardiaque. La peau
devient sèche, écailleuse. La frilosité est permanente et
la personne se plaint de troubles génitaux : aménorrhée,
absence de libido, frigidité, impuissance chez l’homme.
Bien souvent, les symptômes ne sont pas aussi marqués,
voire inexistants, et seuls les dosages hormonaux au cours
d’un contrôle sanguin de routine révèlent l’affection. Si
l’hypothyroïdie n’est pas traitée, les signes s’aggravent
et évoluent vers un myxœdème (infiltration cutanée
avec œdème du visage et des membres, voix rauque,
langue épaissie…). Ce myxœdème s’accompagne d’un
ralentissement psychomoteur et cardiaque pouvant aboutir
dans des cas extrêmes à un coma.
Chez la femme enceinte, l’hypothyroïdie augmente le risque
de trouble du développement du fœtus, de prématurité et
de détresse respiratoire néonatale.
Chez l’adulte, les causes de l’hypothyroïdie sont
diverses : carence alimentaire en iode (nécessaire à la
synthèse des hormones), maladies auto-immunes comme
Par le Docteur Rémy Clément
fait des siennes !
Quand la