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EM

n°57 février / mars 2017

(12)

dossier

L

Quand le cerveau ne reçoit plus de sang !

Avoir fait un accident vasculaire cérébral signifie qu’on a plus de risque d’en faire

un autre. Une fois l’urgence traitée, les objectifs de la prise en charge des patients

ayant fait un AVC sont de diminuer le risque de survenue d’un nouvel épisode

et d’autres événements vasculaires, mais aussi d’améliorer la qualité de vie et

d’augmenter leurs chances de survie, en cas de nouvel AVC.

es accidents vasculaires cérébraux (AVC) constituent un

groupe hétérogène de troubles provoqués par une brutale

interruption localisée du débit sanguin cérébral ou à la

rupture d’une artère à l’origine d’un déficit neurologique.

Les AVC peuvent être ischémiques (80%), conséquence

d’une thrombose ou d’une embolie, ou hémorragiques

(20%), conséquence d’une rupture vasculaire. Les AVC dont

les symptômes ont une durée inférieure à 1 h sont appelés

accident ischémique transitoire (AIT). Ces AIT cessent

sans laisser de séquelles et constituent un avertissement.

En cas de lésions, elles sont beaucoup moins étendues

qu’en cas d’AVC.

1 AVC toutes les 4

minutes en France

Dans les pays occidentaux, les AVC constituent en

termes de fréquence la 3

ème

cause de décès et la cause

la plus fréquente d’invalidité neurologique. Ils seraient

responsables de 5 millions de décès chaque année dans

le monde. Ce chiffre ne cesse d’augmenter, à la fois dans

les pays à hauts revenus du fait de l’allongement de

l’espérance de vie, et dans les pays à moyens et faibles

revenus, conséquence de l’accumulation de facteurs de

risque (tabac, hypertension, obésité). La question se

pose aussi de l’éventuelle responsabilité de la pollution

dans cette élévation de l’incidence des AVC. De nombreux

travaux ont démontré des liens entre la pollution et le

risque d’infarctus et des décès par insuffisance cardiaque.

Les similarités dans la physiopathologie des syndromes

coronaires aigus et de l’AVC ischémique suggèrent un

possible lien entre AVC et pollution.

En France, on recense plus de 130000 AVC par an, soit

un AVC toutes les quatre minutes. La moitié des patients

touchés par cette « attaque cérébrale » en garderont de

graves séquelles. La moyenne d’âge de survenue est de

73 ans, mais on observe des AVC chez des sujets beaucoup

plus jeunes (dès 40 ans).

Le pronostic vital est très souvent en jeu : la mortalité est

de 20% à un mois, de 32 à 60% à trois ans et, parmi les

personnes survivantes, 20% seront victimes d’une récidive

dans les 5 ans sous la forme d’un autre AVC ou d’un

infarctus du myocarde. Ce risque de récidive est d’autant

plus important que leur pression artérielle est élevée. La

prévention de la rechute est donc un enjeu majeur de

santé publique.

Un tableau

clinique facilement

reconnaissable

Les premiers symptômes apparaissent de façon brutale. En

général, ils comprennent un engourdissement (perte de

sensibilité), une faiblesse ou une paralysie des membres

et du visage, des troubles de la parole et une difficulté

à déglutir, une confusion, des troubles visuels d’un

seul œil ou des deux yeux, des étourdissements ou une

Par le Docteur Rémy Clément

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vasculaire

L’

accident

cérébral